Insensiblement, la partition avait évolué vers un murmure en mineur, doucereux et plaintif. Quelques sons dissonants plus tard, il ne restait plus que le plus sinistre des chants. Celui qui, à votre insu sur les chemins interdits, ceux que la lumière ne visite jamais car ils dévorent la lumière et tuent l'espoir au cœur.
Arrêter de jouer n'avait qu'amplifié le malaise, le chemin s'était transformé en un marais glauque.
Mais il faut croire qu'il y a toujours un espoir. C'est alors que brusquement, dans le vent glacé, se sont mis à tonitruer les cuivres et les cymbales. Tonitruer de tout ce qui restait de leurs forces pourtant tellement maigres et lasses. Tonitruer plus encore dans le silence à l'écoute.
Jusqu'à ce que le vent se lève et chasse le brouillard, disperse les miasmes délétères, et que le soleil brille à nouveau.
Du soleil, et l'épuisement aussi, après un tel exploit.
Retrouver maintenant une mélodie ordinaire pleine de légèreté.
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