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2 février 2012

Les os

Lâcher une ancienne peau, la fendre et s’en extraire, ce n’est pas rien.


La tête sait que c’est juste,
le cœur parfois le sent,
le ventre résiste, se durcit.

Les muscles et les tendons se crispent,
la chair hurle,
la peau est brûlure.

Il aurait été juste de pleurer aujourd’hui, j’ai couru du matin au soir, à part ce moment donné à quelqu’un qui m’a été recommandé, et ces instants avec les enfants, ce soir. Doux et notoirement insuffisant.

Alors ce soir, en dépit de l'heure tardive, et du froid mordant mes joues, mon pas ne faisait que se ralentir. Trop de chagrin. Pas envie de le voir, de les voir. Dans ce qui ressemble à ce qui a été, et n'est plus.

Est venu alors dans tout mon corps la sensation de ce rêve d'il y a deux ans et demie.
"J'ai disposé lors d'une fête des morts du squelette d'un de mes ascendants.(c'était étonnant, un peu comme ces fêtes à Madagascar où on nettoie et déplace les os des morts chaque année)
Ma mère était là, mais pas à se plaindre comme d'habitude, plutôt forte.
J'avais de la peur et un peu de dégout, mais je suis allée le chercher.
Il y avait seulement une partie des os, tout était propre.
Je l'ai déplacé, avec soin, en disposant les os avec beaucoup de respect. Sur une table, où d'autres squelettes étaient là aussi.
Au bout d'un moment je me suis aperçue qu'il avait disparu.

Je ne saurais dire de quoi il s'agissait mais l'énergie "récupérée" par ce nettoyage était tellement forte qu'il a fallu que je me réveille pour le célébrer. Grande joie. Libération"

Les ossements déterrés, et nettoyés, patiemment, avec amour, puis remis en terre.
Quelque chose de très paisible, de juste, de joyeux.


Oui, j’ai besoin de nettoyer mes propres os de tout ce qui est collé dessus. Patiemment, avec amour, avec sérieux.



Savasana, la posture du cadavre. Tout lâcher.
Jusqu’à trouver du repos dans ce qui est essentiel. Léger et solide.




Et ce soir, je lis cela. Étonnant "hasard".

1 février 2012

Les quatre cavaliers

J'ai vu débouler les quatre cavaliers
dans ce champs de désolation et de ruine.
Je ne voyais plus le ciel ni les collines verdoyantes, 
juste la détresse comme une hydre décharnée.
Et le souffle me manquait.

Aujourd'hui, je vois ce tableau là, 
un peu loin, juste assez, 
et reste perplexe.
Un changement rapide s'impose?

6 novembre 2011

Nettoyages (3)

Décidément, c'est le thème du moment !
J'ai participé ce week-end à un stage destiné aux professeurs de yoga sur le thème d'apana, le souffle qui permet l'élimination ou le recyclage de l'énergie.
C'est un souffle évidemment essentiel, puisque, sans élimination régulière, on est vite dans l'accumulation, l'engorgement. La grève des éboueurs !

Donc nous avons passé deux jours à creuser cet aspect sous tous les angles : la physiologie, les postures, le souffle, les relations aux autres et à soi-même, la philosophie, le chant, la méditation.

C'est à la fois enthousiasmant, et tellement difficile. 
Tant d'habitudes à questionner, tant de ces petites accumulations quotidiennes à regarder d'un autre oeil. De quoi puis-je me passer maintenant dans ces habitudes qui, bien que rassurantes et justifiées un jour, sont devenues inutiles, et m'encombrent. Et pour cela, quel support plus juste, quelle nouvelle confiance puis-je trouver.

Dès mon retour, j'ai pris quelques mesures concrètes : 
  • Supprimé de mon téléphone portable tous ces petits messages gardés car ils témoignaient de ces jolis moments particulièrement réussis, où, même par sms, on sait qu'on est en lien, de cœur à cœur. Je ne les oublie pas pour autant, mais c'est un moyen de ne pas rester focalisée sur ce qui est passé, d'être attentive, présente, à ce qui se passe maintenant, dans la relation.
  • Effacé de mon blog privé ce qui témoigne de ces moments de ras-le-bol où "on jetterait le bébé avec l'eau du bain", ou, au contraire, on s'accrocherait là encore à ce qui s'est passé une fois pour en faire un cas général. Du balai, pour trouver la place de la fluidité, là encore.
  • - De manière plus globale, prévu de renforcer encore ma vigilance sur la justesse des relations. Trouver la juste distance, ou la retrouver quand elle est perdue, me nourrir de la joie qui découle des vrais contacts, sans en devenir dépendante.  Prêter attention aussi à ce pas proposer de l'aide à qui n'en a pas ( plus) besoin ou envie.
  • - De manière plus concrète encore, rangé ma cuisine, fait descendre le niveau des bacs à linge bien pleins après une absence d'un week-end entier, traité tout un tas de paperasse administrative en souffrance. Du courrier à faire partir dès demain matin, et en moins un tas de ces petites culpabilités quotidiennes qui finissent par devenir des montagnes de culpabilité dans les moments de fatigue, de blues.

 Je file dormir, car la semaine de travail reprend dès demain. Mais quelle bouffée d'oxygène que ce nettoyage d'automne :-)

11 décembre 2010

Une histoire de sons

L'harmonie, ce n'est pas de tous jouer la même chose, mais au contraire quand  les rythmes et voix (voies allais-je écrire !) de chacun s'entrelacent dans un ensemble cohérent et équilibré.

Pas de partition dans la vie ( et heureusement), à chacun de jouer la musique de son corps, de son coeur et de son âme. A l'oreille de chaque musicien d'écouter l'intérieur et l'extérieur à la fois pour qu'il y ait harmonie.

Là, je ne sais plus. Je ne vois pas d'autre solution que d'arrêter de jouer quelques instants, le temps de retrouver le fil perdu de l'harmonie.

nb : en l'écrivant, je sais que je me prescrirais de prendre le temps du silence, puis de recommencer tout doux, en écoutant ce qui vibre à l'intérieur, peu importe les couacs avec les autres voix, et de ne pas toujours chercher l'harmonie globale à tous prix, car paradoxalement, c'est en la cherchant que je la mets en péril...

13 novembre 2010

Le fond, le vent.

Me laisser couler jusqu'au fond de l'ombre, tant habité, et tant fui.
Et là, dans la douceur visqueuse et glauque de la plainte, essayer d'ouvrir les yeux.
Pas trop vite, pas trop longtemps d'abord.
Y trouver les mêmes choses connues, tellement connues.
Bon, et puis ?

Et puis revenir au présent, retrouver les choses simples qui ont du sens au quotidien,
Bouger, respirer, manger, donner, recevoir, aimer, dormir.

Sentir le vent d'automne tourner autour. Celui-là même qui fait tomber les feuilles mortes, quand elles sont prêtes.

2 novembre 2010

Le roi, le sage et la vache

Il était une fois un roi qui était très perturbé. il décida d'aller voir son professeur. Pour cela, il voyagea plusieurs jours. Quand il le vit, il lui dit "J'ai un problème." "Vous avez fait un si long voyage, mangez d'abord quelque chose, reposez-vous, attendez un peu."Bien que cela le contrariât, il attendit.
Au bout de quelques jours, le sage demanda au roi de s'occuper d'une vache. Il le fit. Quelques jours après, il lui recommanda encore : "Fais très attention à cette vache, ce n'est pas une vache ordinaire, c'est une vache divine, sacrée, très précieuse."
Le roi obéit, jour après jour, nuit après nuit, il veilla sur cette vache. Quand il se réveillait le matin, sa première pensée était : où est la vache? Une nuit, il rêva qu'un tigre l'attaquait, qu'il prenait un couteau et frappait le tigre, et quand il se leva, il fut très étonné de ne pas trouver le tigre.Il n'arrêtait pas de penser à elle.
Quand il rencontra le professeur, celui-ci lui dit " Cette vache est très heureuse avec vous ! Mais au fait, quelle est votre question ?"Le roi lui dit : " Je n'en ai plus, j'ai réalisé que mes problèmes étaient comme des rêves, vous êtes un très bon professeur."

Histoire racontée par Desikachar, Cahiers de Présence d'Esprit, numéro 8

J'aime beaucoup cette histoire, que je trouve pleine d'humour et de légèreté. Et vous?

28 septembre 2010

La femme-épagneul

Je continue ma petite série des portraits-pour-rire-et-me-faire-du-bien.
Que ce soit clair, il ne s'agit que de jouer avec des relations qui grincent, du fait de mes représentations, pour les huiler !
Exposer mes jugements et a-priori, pour qu'ils se délitent au vent.

Une fois ces précautions prises (et elles sont d'importance !), je vais vous parler de la femme-épagneul.


Je l'aime bien, parce qu'elle est plutôt gentille.
Je l'apprécie, car elle est intelligente, s'intéresse "au fond" des dossiers.
Et en même temps, elle m'agace avec ses "ma pauvre " en permanence, et ses critiques acerbes sur tout le monde.
J'ai l'impression d'avoir 6 ans quand elle me regarde.

Elle se plaint, oui, elle se plaint.
Je la plains de se plaindre autant.
Et pourtant, même si elle en souffre au point de perdre le sourire, elle n'est pas prête à en sortir.

Mordiller, oui, faire "la belle", juste après, et japper.
Secouer les oreilles tristement en regardant de ses grands yeux quand elle prend un coup de pied de plus.
En espérant toujours une caresse du maître qui s'en fout .
Mais pas lâcher la laisse.


Je lui souhaite de découvrir que cette laisse n'existe pas.
Et en attendant, je n'ai pas l'intention de m'y attacher !
Ni de m'épuiser à essayer de la convaincre comme je l'ai tenté ces derniers mois!

"Chacun sa route
Chacun son chemin
Passe le message a ton voisin", comme dit Tonton David.

26 septembre 2010

Les digues

Des digues qui lâchent, effondrent le dos, emportent les sanglots.
Laisser faire, ne rien retenir, comme le dit Bashung.

Attendre que le plus gros soit passé en s'occupant les mains à autre chose.
Observer, un peu à l'abri sur les hauteurs.
le flux...
le reflux.

Dans les débris retrouver les petites choses mal digérées de ces jours derniers.
au milieu du reste, des choses très belles aussi.

Souffler pour remettre toutes choses à leur place, ensemble et sans jugement.

"Petit à petit ses mains repoussèrent. Ce furent d'abord des mains de nourrisson, d'un rose nacré, puis des mains de petite fille et enfin des mains de femme."
Femmes qui courent avec les loups, Clarissa Pinkola Estes, p539.

Mickael Kenna : Moai, Study 13, Rano Raraku, Easter Island, 2000

2 août 2010

Les grimasques

"Les poussins vivent dans un immense pays, de l'autre côté des livres. Seul Blaise a le pouvoir d'ouvrir des portes magiques et des passage secrets dans les livres pour les traverser. Dès qu'il y a un livre quelque part, dans une chambre, une bibliothèque, un forêt, une montagne, un berceau, une épicerie, dès qu'il y a un petit bout de page emporté par le vent dans les nuages, ou tombé derrière une armoire, il y a des poussins. Ils peuvent aller d'un livre à l'autre, en passant au travers de tous les livres de tous les pays du monde entier. Ils sont partout.[...]"
C'est ce que j'ai recopié sur sa carte d'anniversaire.
Vite vite, car une demi-heure plus tôt je ne savais pas que la fête aurait lieu ce soir. Rencontre improbable dans le hall d'un magasin où je ne vais jamais, à l'autre bout de la capitale.
Vite, vite, le temps de trouver une boutique ouverte, d'improviser un cadeau, de l'emballer dans du papier de soie, et de trouver cette carte avec Blaise le poussin masqué.

Vite, vite, recopier ces phrases en ayant en tête celles-ci.
"Les poussins sont des poussins de livres, ils ne meurent jamais. C'est impossible[].
Les poussins n'ont pas peur de la Mort, d'ailleurs, ils lui font plein de grimasques []."
Une fête pour profiter de la santé revenue, pour célébrer l'amitié et la vie.
Une fête pour être ensemble.
Une fête de grimasques, sans gris masques.

Envie de dire merci à ce qui ouvre le cœur, au présent.

Les citations vient des "mille secrets de poussins" de Claude Ponti, pages 4 et 632. Et voici un échantillon de grimasques.

27 juin 2010

La complainte du miroir

Du vide pour le miroir terni,
du silence pour la chambre d'écho,
du vent pour apporter la mer ici,
plus loin encore, plus près aussi.

Tournoiement infini de la spirale qui pourtant jamais ne repasse au même point.

La souffrance

La souffrance comme signe
de ce qui n'est pas encore trouvé, intégré.
hors du contrôle, juste la maîtrise de l'équilibre
sur le courant sans cesse changeant.


Vivre là, dans ce courant, sans prise,
en riant, hors d'haleine, apaisée.
Recherche du dedans,
peu importe la couleur du courant.


Une petite fille sauvage,
une grande femme sereine,
poupe et proue du navire,
grand arbre craquant de vie.


Lâcher, lâcher le contrôle,
ne plus craindre la folie,
laisser parler ce qui porte,
en dehors de toute convention.


Accepter d'être hors du temps,
hors du monde,
avec les chevaux sauvages
vivre, vivre enfin.


en résonance de "l'enfant bleu" d'Henry Bauchau

14 juin 2010

l'attente ( suite)

Aller le voir
Un pas vers la sortie de la culpabilité de l'avoir "abandonné" ces dernières semaines.

L'odeur tristoune de désinfectants, les portes toutes pareilles et les chariots, la chemise bleue ouverte à l'arrière, le voisin qui ronfle depuis trois jours pour tenter de se remettre.
L'hôpital comme un lieu d'attente en dehors du monde.
Si loin des enfants qui se roulent dans l'herbe du parc en face.

Et surtout son regard, sans les mots.
Regard presque fixe de celui qui se regarde dans tes yeux.
Pour s'y raccrocher ? Pour s'y voir

Sa peur, la mienne. Tellement présentes qu'elles mangent l'espace entre nous.
Mon impuissance.
Quelle ressource trouver en moi?

11 juin 2010

L'attente

Les attentes.
Ces opérations. L'incertitude vitale.
La mort aussi. Toute proche.

Faire silence pour, par-delà l'inquiétude, trouver l'amour, la confiance. La force d'être.


Deux ans déjà que mon père est mort.
Retrouver la sensation d'être connectée à cet homme que j'ai si mal connu.
Et le vent sur le Rhône.

10 juin 2010

Le possible et l'impossible

Je butte sur l'impossible, je rage, je m'obstine, je sèche.
Complexité qui ne veut donner un fil à tirer pour la résoudre.

Et puis d'un coup, il suffit d'oublier l'impossible pour que quelque chose, soudain, trouve sa place. Se dénoue, se raconte, se partage, s'ouvre.

Ce sont des instants où quel que soit le sujet je ressens une grande joie, celle du vent maritime qui promène les embruns dans un ciel remué. Un vent de désir, qui ouvre la poitrine, fait respirer plus large.

J'en dansais sur le parvis en partant ce soir. Ananda ?

22 mai 2010

Contacter ma peur

Je l'ai vue hier me convaincre de faire un détour là où le chemin était tout tracé,
et puis entendue dans mon silence cette autre fois.
elle me rend folle et sage à la fois.
Alors je décide ce matin de la voir comme ces mauvaises herbes qui protègent et nourrissent ce qui est blessé, à nu.

Ma peur, je t'accueillerai dorénavant comme une amie douce.
Fais-m'en souvenir si je l'oublie quelque fois.

Recadrage paradoxal du matin

1 mai 2010

Duhkha*



Ce fut une semaine de tous les errements retrouvés.
Une semaine d'envie de pleurer, de course incessante, d'insatisfaction et de peurs.
Une semaine avec l'envie de rien sinon de me blottir quelque part dans un trou et d'oublier la vie.
Une semaine à ne plus sentir mon corps, à ne plus avoir faim, à me réveiller la nuit.

J'espère en être sortie, et affronter les ombres, en faire mes alliées.

*Duhkha : souffrance, ce qui sert le cœur, restreint le souffle.

8 avril 2010

Le flot

Je me sentais le cerveau tout encrassé des bricoles non faites. Au point de voir tout en noir, de désespérer de ma nullité. Petit crime habituel contre moi-même, contre mon ego plutôt.
Un grand coup d'air a chassé mes larmes hier soir, un grand coup de neuf, de joie. Alors ce matin j'ai foncé dans le tas de broutilles, et je les traitées l'une après l'autre. Commandes à faire. Compte rendus à boucler. Réunions à programmer.
Tout ce souci pour ça.Pfuiiit
Du coup les gros sujets ont pris leur place tout naturellement, sans excès de pathos ni effets de manche. La simplicité n'est peut-être pas si loin.
J'ai peut-être même trouvé au passage ma première élève de yoga. On verra bien ;-)

7 avril 2010

Oiseaux en cage

"Nous ressemblons parfois à ces oiseaux qui, ayant longtemps vécu en cage, retournent à celle-ci alors même qu’ils ont la possibilité de s’envoler dans l’espace.

Nous sommes habitués depuis si longtemps à nos imperfections, que nous avons du mal à imaginer ce que serait la vie sans elles : le ciel du changement nous donne le vertige. "
Mathieu Ricard

Les pieds

Lever nauséeux.
Trop de chocolat, trop de travail, trop d'agitation. J'ai oublié de respirer ces derniers temps et je sens la différence. Dépendance au miroir des autres, disparition de la lumière, ennui et recherche permanente de ce qui "remplit", sans succès bien sûr. Bon.
Revenir dans la vie réelle. Les mains, comme outil principal. Le matériel, pour retrouver le contact à mon corps. Dans ces petites tâches quotidiennes, retrouver mes pieds. Jouer sur l'équilibre, en conscience; Sentir, bouger, respirer. Jouer avec les appuis. Les retrouver du coup. Ouf, je ne sombrerai pas cette fois.