11 mai 2012

Ouvrir l'enclos

Je m'étais réjouie en apprenant sa nomination.
J'avais frémis un instant lors de notre premier entretien, comme un frisson du cheval sauvage en moi.
Depuis je collaborais en lui proposant d'allier nos complémentarités...mais c'était devenu pénible ces dernières semaines : ses décisions hâtives, ses postures brusques, toujours plus de commandes urgentes, jamais un merci, toujours plus de contrôle, et de l'agacement réciproque. 
Au point d'être en colère devant l'écart criant entre les mots et les actes.
Au point de me dire que ça devenait dangereux pour moi dans la période déjà tellement bousculée que je traverse.

La semaine dernière j'ai commencé à désespérer.
Mardi dernierj'ai parlé de mes difficultés dans une discussion amicale et eu des infos sur les profils recherchés.
Deux jours plus tard, je disais avec aplomb mon intérêt pour une des missions proposées à celui qui voulait me voir pour autre chose.
Vendredi dernier j'ai demandé conseil sur l'attitude appropriée pour partir plus tôt que prévu dans de bonnes conditions.
Lundi, j'ai vu mon patron à l'aube.
Hier, j'ai eu l'autorisation de faire acte de candidature. Je l'ai même senti soulagé, celui avec qui cela ne colle pas vraiment. Même s'il craint de ne pas retrouver assez vite.
Aujourd'hui, j'ai eu une belle proposition inattendue, à l'issue d'une discussion d'une grande liberté de ton sur un dossier difficile que je porte avec bonheur pour cette personne. Rien n'est fait, mais je respire de retrouver un regard bienveillant sur mes pratiques, des valeurs partagées. Il y a des endroits où être la personne que je suis, travailler comme je travaille, est acceptable voire recherché. Soulagement.

Je tiens au courant mes plus proches collaborateurs, ceux que j'ai choisis, et avec qui je partage au quotidien,  avec joie, convictions, innovations, regard sur le travail, exigence sur notre posture d'intervenants. Ce sera déchirant de les quitter, mais il me faut m'occuper de moi, aussi. Couler serait bien pire. Choix de maturité.
Je sais que nous resterons en lien. Ils savent pouvoir compter sur moi, à vie.

2012 est une année de changements, décidément.


Et ce soir, à nouveau l'incertitude sur l'issue de la bataille que ma mère mène contre son cancer.
Demain, je pars la voir. 
Sans savoir si...

4 commentaires:

  1. Je ne sais quoi te dire, je te regarde avec beaucoup d'admiration pour ta lucudité et la façon dont tu n'esquives rien de ces difficultés qui du coup, il me semble, deviennent dans une certaine mesure constructives ... Et puis tu vois, dès que je me laisse aller à écrire j'ai peur de dire des bêtises, des choses enfermantes, et je suis tentée de revenir au silence.
    Alors je t'embrasse, et pense à toi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu sais, je suis déjà passée par là, donc je n'attends plus que ça dérape trop. Une fois m'a suffit. C'est l'avantage des années qui passent de moins hésiter, car peut-être ai-je plus confiance aussi dans la vie. Peut-être n'ai-je plus que le choix de faire confiance tant tout est chamboulé...

      Sais-tu, Zelda, que tu peux écrire ici car "rien ne sera retenu contre toi" ;-) tes écrits me manquent, j'espère que tu vas aussi bien que possible dans cette période bousculée.
      Je t'embrasse
      Lise

      Supprimer
  2. Bravo ! tu sais sentir, et saisir.

    RépondreSupprimer
  3. Un des effets du yoga, sans doute. Moins de ressassement, plus de présence...même s'il reste tant à déblayer encore.
    Bises, chère Laure
    Lise

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.