31 mai 2010

Pense-bête : tendre et détendre

Les muscles ne travaillent qu'en contraction.
Les détendre permet de mieux les contracter, et inversement.

A observer dans les relations

28 mai 2010

Un rêve

Je ne sais si c'est la lave qui a déblayé quelque chose.
Mais cette nuit, après une de ces insomnies de trop plein de vie, après les séances de yoga du jeudi soir, un rêve intense.

Au début, je me souviens d'une animation de groupe de travail avec des gens énervés, à bout. Je suis moyennement contente de ma prestation, car l'atmosphère est lourde, chargée d'orage et de colère. Je ne me souviens pas avoir déjà animé un groupe aussi difficile, et surtout n'être arrivée ainsi à rien.
Je sors dans la rue, fatiguée. Il fait nuit noire. Je frissonne un peu.
Un homme interviewe des gens sur le trottoir. Il s'approche de moi, allume la lumière. Elle me vrille le front, ça fait mal. Cet homme me veut du mal. Je refuse et m'éloigne.

Et c'est alors que ça dérape. Le gars commence à me courir après, dans une rage noire. Se joignent à lui les gens qui étaient en réunion avec moi tout à l'heure. Ils sont armés de battes de base-ball, hurlent, veulent me tuer. Je m'enfuis, cherche une solution. je vois trois boutiques encore éclairées, sur une sorte de petite place et en choisis une pour m'y réfugier. C'est celle de droite. La porte est large, la lumière accueillante. J'espère que la présence d'autres que moi désamorcera cette colère folle à laquelle je ne comprends rien. Comme si j'étais une petite fille perdue à qui on veut faire du mal et qui cherche une présence bienveillante.

J'arrive dans une bibliothèque. Des femmes, lentement, rangent des livres, un sourire léger aux lèvres, le sourire de la dame à la licorne. Elles ont un visage diaphane, presqu'irréel.

Je me réfugie au premier étage, dans une sorte de mezzanine qui est le bureau de la responsable. Celle-ci m'a accueillie, et ferme les volets électriques intérieurs. elle, est bien ancrée, bien vivante, dynamique. Les hommes , qui ont peut-être tué les bibliothécaires ( je ne me souviens pas) , commencent à grimper au niveau du bureau et à frapper violemment les fenêtres.
Je sais qu'elles ne vont pas tenir. C'est une impasse. Et soudain une grande porte s'ouvre à l'arrière vers un jardin, très vert, et plein de soleil. Nous nous enfuyons à toutes jambes. Ce sont comme des jardins ouvriers, quelques cultures vivrières et du linge qui sèche et claque au vent. Des clôtures pas très hautes, quelques arbres, de quoi se faufiler sans trop d'effort.
Nous nous séparons pour maximiser nos chances et les disperser. Je crois que mes sauveuses sont tuées. Je ne sais comment , mais je cours, je saute les barrières.

A un moment, je sais que j'ai semé mes poursuivants. J'arrive au bord de la mer. Il y a des vagues, chaudes. Je sens distinctement leur caresse de gros animal bienveillant sur mes pieds nus. Soulagement. L'angoisse s'en va instantanément.

Je me dirige alors lentement vers une gare toute proche. Je vois les traces mouillées de mes pas sur le sol. Bonheur simple de vivre, d'être au soleil.
A la gare, je rencontre une femme un peu plus grande que moi. Elle a un visage fin, un chignon châtain clair, est élégante avec une grande jupe mode, et une veste originale. Elle se tourne vers moi et m'appelle sa sœur. Nous nous sommes instantanément reconnues même si nous ne nous étions jamais encore rencontrées.

Le réveil me tire alors de ce rêve bouleversant, marquant. Je n'aurai pas le temps de l'écrire de la journée mais il est resté aussi vif. Il s'y est passé quelque chose que je ne peux oublier.

26 mai 2010

rouge

la tâche rouge, Vassily Kandinski








Sang : vie qui palpite, engendre, ou pas,

Coquelicot : fragile battement de cœur aimé






Lave
: rage, aux reflets jaunes d'yeux de loups,

Pourpre : silence des profondeurs d'unité






Radis : qui croque, pique et pétille

Roche - pour le bleu qu'il amplifie encore.





Mon monde est rouge rêve



Art aborigène.Tommy Watson"Wipu Rockhole", 2005


Je remercie celle qui voit la vie en bleu !

Patch anti-grisaille - le rose et le vert

25 mai 2010

Etre là

Des nouvelles grises puis noires, tout autour, tombent en formation serrée.

Être là, à l'écoute, sans se blinder mais sans céder à la peur non plus.
Aider comme on peut.
C'est si peu.

Et espérer sans illusion.

22 mai 2010

Contacter ma peur

Je l'ai vue hier me convaincre de faire un détour là où le chemin était tout tracé,
et puis entendue dans mon silence cette autre fois.
elle me rend folle et sage à la fois.
Alors je décide ce matin de la voir comme ces mauvaises herbes qui protègent et nourrissent ce qui est blessé, à nu.

Ma peur, je t'accueillerai dorénavant comme une amie douce.
Fais-m'en souvenir si je l'oublie quelque fois.

Recadrage paradoxal du matin

21 mai 2010

Cultiver mon jardin

Et non, toujours pas de bout de terrasse ou de plein champ ( chant allais-je écrire !) pour semer et laisser pousser, même si paumes fourmillent du désir de toucher la terre. Mais cela viendra en son temps ( peut-être).

Alors j'essaie d'appliquer les métaphores jardinières à mon quotidien.

Alterner :
* ce qui remue ( mais pas trop, laissons les petites bêtes travailler toutes seules) : écouter, le plus large et ouvert possible, rencontrer, observer, de tout près, de loin, de côté
* les semailles : proposer, mettre en lien, réfléchir ensemble
* l'attente fertile : laisser le temps, et pour ne pas être tentée de creuser la terre pour voir si ça germe, s'occuper ailleurs ou ne rien faire (plus dur)
* les moissons : mais là aussi avec ferveur. Quand il est temps, aller au bout de l'action, jusqu'à ce que le grain soit bien au sec.

Et puis surtout faire son possible à chaque instant, garder la confiance au cœur, admirer ce qui se passe, accepter ce qui ne se passe pas, et savoir que si l'action est nôtre, les fruits, quels qu'ils soient, ne le sont pas.

Tout comme le jardinage, ce n'est pas si facile, car la culture ambiante est une culture de production intensive. Mais pour ce qui touche à l'humain, je garde résolument mes métaphores jardinières vivantes


19 mai 2010

Patch anti-grisaille - le vert et le blanc

en fond sonore : le vent , les cigales, le silence odorant du soleil sur le maquis, l'effort enamouré des abeilles

18 mai 2010

Eclater les coquilles

Éclater les coquilles surannées, pour trouver de nouveau un espace de tous les possibles.

Au cœur la certitude que je ne sais pas, n'ai pas ,ne suis pas autre que ce qui se passe là, vraiment là.

Éprouver la peur des grands fonds et des hauteurs, et en rire, car pourquoi pleurer ce qui est, plutôt que le vivre pleinement, et faire ce qui est juste, ce que je sais faire, ce qui me comble de joie.

Chaque matin décider de passer la meilleure des journées, et voir s'accomplir ce petit miracle d'échapper au tournis ridicule et ressassant.

Recommencer demain, et toujours.

Jusqu'à ce que le pli soit pris de ne pas en prendre, autant que faire se peut.

Petite prière du soir

15 mai 2010

Petite bande


A gauche, la petite bande en juillet dernier.
Depuis, le grand a tellement pris de centimètres et de tour de poitrine, de morgue aussi, et d'autonomie que le décalage est flagrant.
C'est bon de le voir grandir même si pas vraiment confortable.

A nous d'être à la hauteur

Patch anti-grisaille - le bleu et le rouge


Besoin d'un pont de couleurs avant les prochaines vacances. Pas vous ?

Ploc

Petit ploc discret du verrou qui saute.
Comment ? Que de petites choses insignifiantes. Immenses à la fois.
Du don, de la fluidité, de l'amour.

Le soleil est là à nouveau, la langueur de la lune, la nuit. Un demain est possible à nouveau.

La chaîne* de ma vie, durement éprouvée ces derniers mois, semble retrouver de la solidité.


* Trouvé ici :
"Un tissu est formé du croisement de deux ensembles de fils : la chaîne et la trame.
Les fils de chaîne sont tendus sur le métier à tisser.
Avec la (ou les) navette, on fait passer le fil de trame alternativement au-dessus et au-dessous des fils de chaîne.

Les bordures du tissu (là où la navette fait demi-tour) constituent les lisières.
Les fils de chaîne sont parallèles à la lisière.
Les fils de trame sont perpendiculaires à la lisière.
Dans la plupart des tissus sans élasthane, le tissu est très légèrement élastique dans le sens de la trame. Il ne l'est pas du tout dans le sens de la chaîne."

13 mai 2010

Ananda

Ananda, c'est la joie pure.
J'ai cherché des traductions sur le net. Beaucoup de sites parlent de la joie de sortir de son corps.
Pour ma part, je recherche la joie ici, dans ma condition d'humaine.

Cette joie-là, il me semble l'avoir approchée quelquefois. Ou plutôt, je me suis sentie touchée par elle. Sensation subtile, et puissante à la fois.
Celle de la justesse.
Pas d'excitation, une grande fluidité.
Force et douceur.
Pas de doute sur ce qui avait lieu.
Évidence de ce qui dépasse, porte, enveloppe.

J'aspire à la ressentir à nouveau. Cela m'incombe en partie.
Travailler dur, prendre du recul, et avoir confiance.

11 mai 2010

D'où l'on se relie

Encore et toujours l'expérience suivante.

Il y a des relations qui s'appuient sur le vide de chacun, le manque, le besoin.
Ce qu'elles donnent ? De l'excitation, de l'agitation, de la confusion, mais pas grand chose de plus.

Et puis il y a celles qui s'appuient sur le cœur, le don, l'amour. Elles ne demandent rien, elles obtiennent à profusion, fleurissent jusque dans l'adversité.


Surtout ne jamais oublier d'observer d'où je me relie.

Le bucheron des mots

je n'arrive pas à mettre la video ici ( grumpf)mais vous la trouverez ici, un blog magnifique, plein de vie.

Le brouillard

"LA FILLE : Pourquoi n'utilises-tu pas les trois autres quarts de ton cerveau ?

LE PÈRE : ...C'est que, tu vois, j'ai eu moi aussi des professeurs. Et ils ont rempli de brouillard un quart de ma tête. Ensuite, j'ai lu les journaux, j'ai écouté ce que les autres disaient, et ça a rempli de brouillard un autre quart.

LA FILLE : Et le troisième quart ?

LE PÈRE : Ça, c'est le brouillard que j'ai fabriqué moi-même, rien qu'en essayant de penser."


Gregory BATESON Vers une écologie d'esprit, tome 1 p54

Laisser des traces

Laisser des traces, pour tenter d'être quelque part, à défaut de savoir être ici, entreprise insensée.
Le reconnaître, comme un presqu'ancrage dans la réalité. Epaules qui tombent de soulagement.
Appeler la douceur au cœur, pour y trouver un soupçon de lumière.
Le souffle comme un apaisement.
[]

8 mai 2010

Jeux subtils

Sortir du lit ce matin était un vrai effort. Envie de trainer au calme. Et pourtant il est des rendez-vous avec moi-même


Sensation étonnante de sentir les muscles sous la peau, de les faire bouger, de faire évoluer la posture en le leur demandant à chacun, directement.

Tous ces acteurs dont je n'avais pas la moindre idée.
Le rhomboïde, le trapèze, le grand dorsal, le carré des lombes, le psoas, les triceps, quadriceps, ischio-jambiers, tous les muscles de pieds, des mains et tant d'autres, et cela seulement pour une seule posture ( le chien tête en bas, tout un programme n'est-ce pas !).

Je suis impressionnée par la complexité et la délicatesse de ces équilibres.
Devant la beauté du vivant.

6 mai 2010

Re- commencement

Faire de chaque jour le premier.
Ouvrir les yeux sur un monde neuf, respirer, m'étirer, revivre.

Bon.

Maintenant passons à autre chose.
Connaissez-vous Arnaud Cathrine ?

J'ai lu trois livres de lui, et j'ai aimé : la disparition de Richard Taylor, Sweet Home, Exercices de deuil.
Des histoires poignantes, une grande économie de mots, de la pudeur et beaucoup de force évocatrice.

J'ai trouvé des vidéos sur le net, ici. Je n'ai pas été déçue de le voir, de l'entendre parler. Ses livres lui ressemblent.

5 mai 2010

L'infusion du soir

L'infusion du soir, c'était la rose, pour la tendresse et la consolation.
Celles dont j'ai entourée celle que j'ai accompagnée ce soir.
Celles que j'ai reçues en partageant avec une sœur de cœur ce qui me trouble ces derniers jours.

Et cette si belle chanson interprétée par Natacha Atlas.

3 mai 2010

La sagesse d'Hippolène


Depuis trois soirs, nous lisons L'arbre sans fin, de Claude Ponti, à deux voix.
Une voix de petit bout qui apprend à lire, et une voix de maman tout émerveillée d'entrelacer la sienne à celle de son petit qui grandit.
Et ce soir, la sagesse d'Hippolène comme un baume sur ce qui pleure en moi ces derniers jours.

L'histoire des faux miroirs d'abord. Ceux qui vous mènent vers le néant comme certaines relations stériles.

Et puis, surtout le combat final avec le monstre, qui n'est même pas un combat, pfuiiiit.

"Mais Ortic est encore là. Prêt à mordre, caché au même endroit.
Il bondit sur Hippolène qui est devenue très brave.
Je n'ai pas peur de toi ! hurle Ortic.
Moi non plus, je n'ai pas peur de moi ! répond Hippolène.
Ça tue aussitôt le monstre, qui se met à pourrir sur pied comme une vieille salade moisie."

Oui, rien que ça. Ne plus avoir peur de moi. Tout un programme.

ps : en prime, avec les illustrations



2 mai 2010

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En miroir de " Solutions locales pour un désordre global", cette petite vidéo à partager avec vous...

1 mai 2010

Duhkha*



Ce fut une semaine de tous les errements retrouvés.
Une semaine d'envie de pleurer, de course incessante, d'insatisfaction et de peurs.
Une semaine avec l'envie de rien sinon de me blottir quelque part dans un trou et d'oublier la vie.
Une semaine à ne plus sentir mon corps, à ne plus avoir faim, à me réveiller la nuit.

J'espère en être sortie, et affronter les ombres, en faire mes alliées.

*Duhkha : souffrance, ce qui sert le cœur, restreint le souffle.

Equilibre vivant

Nostalgie de ces quelques jours au vert.
De la terre, du temps donné à ce qui est.

Quand le souffle se fait court, écouter le cœur qui bat fort, et prendre le temps de l'apaisement.
Leçon de vie de ne pas forcer ce corps, ce cœur, enfin, de profiter de la pause pour être dans ce que je vois, admirer la grâce de ce qui est, et me réjouir immensément.

Alors, maintenant, il me faut sortir de la nostalgie de ce qui n'est plus, et trouver cette pause, cette joie ici, sans le vert acide qui éclate de santé, sans toutes les nuances de gris des montagnes, sans les bouquets de mariée des cerisiers sauvages, et les merveilles discrètes des orchidées.
Sans la brise aux senteurs de thym.

Le retrouver dans les battements de mon cœur.
Exercice tellement difficile.
Et pourtant ai-je un autre choix ici et maintenant ?