28 septembre 2010

La femme-épagneul

Je continue ma petite série des portraits-pour-rire-et-me-faire-du-bien.
Que ce soit clair, il ne s'agit que de jouer avec des relations qui grincent, du fait de mes représentations, pour les huiler !
Exposer mes jugements et a-priori, pour qu'ils se délitent au vent.

Une fois ces précautions prises (et elles sont d'importance !), je vais vous parler de la femme-épagneul.


Je l'aime bien, parce qu'elle est plutôt gentille.
Je l'apprécie, car elle est intelligente, s'intéresse "au fond" des dossiers.
Et en même temps, elle m'agace avec ses "ma pauvre " en permanence, et ses critiques acerbes sur tout le monde.
J'ai l'impression d'avoir 6 ans quand elle me regarde.

Elle se plaint, oui, elle se plaint.
Je la plains de se plaindre autant.
Et pourtant, même si elle en souffre au point de perdre le sourire, elle n'est pas prête à en sortir.

Mordiller, oui, faire "la belle", juste après, et japper.
Secouer les oreilles tristement en regardant de ses grands yeux quand elle prend un coup de pied de plus.
En espérant toujours une caresse du maître qui s'en fout .
Mais pas lâcher la laisse.


Je lui souhaite de découvrir que cette laisse n'existe pas.
Et en attendant, je n'ai pas l'intention de m'y attacher !
Ni de m'épuiser à essayer de la convaincre comme je l'ai tenté ces derniers mois!

"Chacun sa route
Chacun son chemin
Passe le message a ton voisin", comme dit Tonton David.

26 septembre 2010

Les digues

Des digues qui lâchent, effondrent le dos, emportent les sanglots.
Laisser faire, ne rien retenir, comme le dit Bashung.

Attendre que le plus gros soit passé en s'occupant les mains à autre chose.
Observer, un peu à l'abri sur les hauteurs.
le flux...
le reflux.

Dans les débris retrouver les petites choses mal digérées de ces jours derniers.
au milieu du reste, des choses très belles aussi.

Souffler pour remettre toutes choses à leur place, ensemble et sans jugement.

"Petit à petit ses mains repoussèrent. Ce furent d'abord des mains de nourrisson, d'un rose nacré, puis des mains de petite fille et enfin des mains de femme."
Femmes qui courent avec les loups, Clarissa Pinkola Estes, p539.

Mickael Kenna : Moai, Study 13, Rano Raraku, Easter Island, 2000

La nuit est tombée sur la montagne

La nuit est tombée sur la montagne. Quand tu me liras, il fera peut-être nuit au-dehors, chez toi.
Ouvre ta fenêtre, regarde les étoiles et ces myriades de mondes infiniment plus vastes que le nôtre, regarde l’Espace qui les contient, regarde la nuit qui nous déborde, le jour qui vient…
Regarde encore…
La conscience, ou la Présence, qui contient cet Espace, cette nuit et ce jour qui vient.
Regarde,
es-tu cela ?
Jean-Yves Leloup, Lettres à un ami athée, Editions Philippe Rey, 2008, Lettre I

(Merci, Lynxxe, pour cette découverte !)


24 septembre 2010

17 septembre 2010

Ces petits riens

Voir plusieurs fois la femme-pintade et que cela se passe sans tension.
Être insatisfaite du premier résultat obtenu par autant d'efforts et accepter que tout ne puisse pas être atteint d'un coup.
Ne plus me sur-adapter à outrance en niant mes besoins et mes limites.
Prendre le temps de contempler l'arc-en-ciel.
Passer au concret, et m'y sentir bien.

16 septembre 2010

Résurgence ( 2)

La nouveauté, c'est cette sensation d'espace au-dessus et tout autour.
Un espace dévoilé d'un coup, dégageant de l'air, de la lumière, de la liberté de manœuvre.

En y repensant, j'ai tout de même déjà ressenti cela. Quelques rares fois, le temps de m'habituer à ces nouveaux degrés de liberté jusqu'à les intégrer dans mes habitudes.

Maintenant j'aspire à ce que ces dévoilements, petits ou grands, s'étendent, s'amplifient, se multiplient.

J'aspire à la fraicheur.

14 septembre 2010

Résurgence

J'aurais envie de raconter tous ces petits riens qui apportent à ma vie sa saveur nouvelle ces derniers temps.
La manière dont je sens ce temps de résurgence advenir, après tant d'années à œuvrer dans l'ombre.

Mais, non, il me faut aller dormir ;-) demain peut-être ?

10 septembre 2010

Aventure nocture

J'ai beaucoup rêvé cette nuit.

J'ai rêvé d'un endroit particulièrement vivant.
Un coin de nature sauvage : une prairie à l'herbe verte et grasse, une rivière, une forêt.
Il y avait un homme là-bas. Assez âgé, solide toutefois, noueux.
Il m'a guidé dans cet endroit, m'a permis de traverser la rivière. Sans mots.
Plus tard dans mon rêve, nous avons fait l'amour. Je sens encore sa peau ridée sous mes doigts. C'était étrange, et bon aussi.

Une nuit, après l'amour, nous avons voulu aller nous baigner dans la rivière.
Alors que nous approchions, un bruit énorme a surgi.
A la fois claquement d'un bec puissant et grondement.
Un vent violent s'est levé, énorme force qui s'est approchée de nous à toute allure pour nous dévorer.
Nous avons couru de toutes nos forces et nous sommes réfugiés, le cœur battant, dans la maison. C'était moins une.

Frayeur sacrée devant cette immense force sauvage ( cela m' a fait penser aux puissances des livres de Carlos Castaneda).

Ce matin en écrivant ce rêve est venue la phrase suivante :
la vie est est un mystère très puissant et qui peut mordre.

7 septembre 2010

La femme-pintade

C'est une femme qui a le don à la fois de me mettre en colère contre elle et contre moi. Je sors des entrevues avec elle si épuisée que j'en jetterais mon tablier .

Tout à l'heure, je crois que j'ai compris ce qui me dérange. Ce ne sont pas tant ses critiques qui sont judicieuses sur le fond et la forme ( elle a un œil de lynx et débusque toutes les imprécisions) que la manière dont elle s'y prend.

1ère phase : Elle commence par un compliment mielleux ( un peu trop pour être sincère mais la première fois on s'y laisse prendre).

2ème phase : La salve de reproches démarre. D'abord de façon mesurée. "Peut-être est-ce délibéré mais" " Peut-être n'ai-je rien compris mais" etc.

3ème phase : Le rythme s'accélère, la voix, déjà incisive, se perche de plus en plus, la mégère prend de l'ampleur, elle s'envolerait presque. Elle ne s'arrête que parce qu'une nouvelle réunion démarre, tant l'euphorie la prend de voir son adversaire KO.

J'ai sincèrement du mal à en rire. Certainement parce qu'elle touche en moi cette culpabilité face au travail imparfait...

La prochaine fois, je tâcherai de la voir enfler. Ou alors se transformer en pintade ?
Ou alors imaginer mon travail comme un gruyère où les bulles ne rendent le fromage que meilleur ?

"Prendre du recul face à ce qui n'est pas juste" disent les yogasutra ;-) C'est un long chemin, pfuuuit

De l'oeuf au papillon


"Il y a quatre stades dans la transformation du papillon ...l'œuf, la chenille, la chrysalide et le papillon qui en émerge. Ce que la plupart d'entre nous ignorent, c'est ce qui rend la métamorphose possible...ce qui change la chenille en papillon. Les chenilles ont dans leur corps des cellules spéciales qu'on appelle des disques imaginaux qui contiennent tous les germes du changement.
Tu vois, la chenille se prépare à ce grand changement en mangeant tant et plus. Lorsqu'elle est assez grande, elle secoue son corps et mue. Elle se défait de sa peau qui est devenue trop grande. Elle se secoue et se dépouille. Puis juste au bon moment, elle trouve une feuille ou une branche et s'y attache en tissant un fin fil de soie en une petite pelote, devenant ce qu'on appelle la chrysalide. La chrysalide est une peau durcie qui se développe et protège la chenille pendant qu'elle se transforme. A l'intérieur de la chrysalide, la chenille perd totalement sa structure et devient une sorte de bouillie.

Diana expliqua ensuite que les disques imaginaux libèrent les germes du changement qu'ils contiennent, permettant à la chenille de se transformer en un magnifique papillon."


Ce passage est extrait d'un livre vraiment magnifique : "Se reconnecter à la magie de la vie" de Joyce C. Mills. L'auteur utilise des métaphores et des histoires issues de plusieurs cultures pour accompagner les difficultés et changements d'une vie. Chacune me touche et me bouleverse.

6 septembre 2010

Retour au crépuscule

Retour au crépuscule après une lourde, très lourde journée. Lourde mais intéressante, utile, riche de ces interactions qui font avancer les points de vue. Un moment de tension, qui n'était du qu'à ma propre culpabilité devant ce que je produis d'imparfait. Un moment pas trop long, vite remplacé par le reste, ce qui bouge vraiment après tant d'heures à œuvrer patiemment.

Mais là, le professionnel s'estompe dans la pénombre.

La silhouette des arbres, intensément vivants, uniques. Ebouriffés dans leurs feuilles qui roussissent.
L'air autour de moi, qui s'enroule comme une écharpe fraiche et douce,
Les bruits qui coulent des fenêtres ouvertes.
La lumière particulière de cet instant charnière.

Tout est un peu suspendu ; joie du vivant.

5 septembre 2010

Exploration de ma colère

Il y a une torpeur que je fuis depuis toujours.
Elle éveille en moi une colère beaucoup plus grande que moi.
Tout plutôt que me laisser aspirer par le tourbillon de mélasse.

J'y associe faiblesse et renoncement.
Et je ne peux renoncer.
Car renoncer c'est sombrer, risquer d'être perdue corps et âme.

C'est parce que ma mère n'a pas renoncé que je suis là.
Je porte sa force et cette crainte extrême,
de disparaître en faiblesse, de renoncer.

Renoncer certes non,mais m'abandonner à ce qui est,
trouver le fil de l'eau vive,
celle qui chuchote et rit dans ma vie

Choisir à chaque instant ?


Jill Bolte Taylor, sous-titre français
envoyé par postatheisme. - Vidéos des dernières découvertes technologiques.

3 septembre 2010

Là-bas


C'est beau, non ?

1 septembre 2010

Ouvrir un espace

Il semble que l'ouverture se matérialise. Tellement rapidement (je vous raconterai bientôt, promis).
J'ai porté toute la journée cette sensation d'irréalité devant ce que j'ai rêvé, ce pour quoi j'ai œuvré tant et plus, et qui se met en place "avec facilité".

Je touche du doigt une fois encore combien l'obstacle est en moi.

La confiance, toujours, en ce qui me porte, le courage pour persévérer avec ardeur, la mémoire de ce qui a porté ses fruits.