31 décembre 2010

Une histoire de sons ( suite)

Insensiblement, la partition avait évolué vers un murmure en mineur, doucereux et plaintif. Quelques sons dissonants plus tard, il ne restait plus que le plus sinistre des chants. Celui qui, à votre insu  sur les chemins interdits, ceux que la lumière ne visite jamais car ils dévorent la lumière et tuent l'espoir au cœur. 

Arrêter de jouer n'avait qu'amplifié le malaise, le chemin s'était transformé en un marais glauque.

Mais il faut croire qu'il y a toujours un espoir. C'est alors que brusquement, dans le vent glacé, se sont mis à tonitruer les cuivres et les cymbales. Tonitruer de tout ce qui restait de leurs forces pourtant tellement maigres et lasses. Tonitruer plus encore dans le silence à l'écoute.
Jusqu'à ce que le vent se lève et chasse le brouillard, disperse les miasmes délétères, et que le soleil brille à nouveau.

Du soleil, et l'épuisement aussi, après un tel exploit. 

Retrouver maintenant une mélodie ordinaire pleine de légèreté.

30 décembre 2010

2010

Si je devais résumer cette année qui s'achève, ce serait moins de rêve, et plus de réel. 

Ainsi 2010  a vu la concrétisation de mon projet professionnel. Ce que je fais aujourd'hui commence à ressembler à ce que j'avais rêvé trois ans auparavant, en tant que salariée comme pour mon activité libérale toute neuve. A force d'œuvrer pour que cela arrive, je n'avais pas imaginé que ce serait si exigeant  d'y être enfin, en apprentissages nouveaux et en engagement. Du coup, j'ai vacillé le temps de comprendre ce qui m'arrivait. Mais non, je ne regrette pas et suis prête à continuer à œuvrer tant cela me donne de joie !

Le yoga fait son œuvre dans la douceur, petit à petit. Je sors de la râlerie autant que possible pour utiliser mon énergie à quelque chose d'utile. Je passe moins de temps sur internet et réalise avec implication au quotidien ces petites choses  qu'on ne voit que si elles ne sont pas faites. 

J'utilise quelquefois  la colère "consciemment" pour ranger, déblayer, clarifier, en évitant les dégâts.

En 2010, j'ai ressenti la sensation de la confiance. Ça, je ne veux pas l'oublier.

Et puis, des coups durs autour m'ont fait ressentir la peur, celle de perdre ceux que j'aime. De quoi moins faire la fière, revenir à l'important. Me recentrer sur les relations qui nourrissent, celles qui vivent  au-delà des effets miroir d'un moment. Vous qui en faites partie, que j'ai de chance de vous avoir rencontré(e)s ! Moins de temps en sms, sur le net, moins d'appels téléphoniques, mais seulement quand je suis pleinement disponible à l'autre, et à moi-même.

Ce qui reste d'essentiel à apprivoiser, c'est la gestion de mon énergie. Je veux toujours trop tout de suite, et donc je m'échine à essayer de réaliser l'impossible dans laquelle je me suis fourvoyée seule.  Ce que réalise alors est bien, presque inespéré, mais je suis insatisfaite et surtout épuisée.Vouloir trop bien faire, ce n'est pas bien faire, c'est un leurre pour moi et pour les autres. L'égo, une des 5 sources de souffrance bien connues des yoga sutra...Cet ego qui me piège dans l'entreprise plus souvent qu'à mon tour. J'en vois tant autour de moi usés jusqu'à la corde dans la fleur de l'âge, et pour quoi ?!?

Donc ma résolution de l'année 2011 (une seule suffit bien) est de garder l'esprit au ras de mes pieds. Construire lentement et surement, après voir observé ce qui est, ce que je peux faire. Prendre le temps, enfin...et donc être là, le plus souvent possible. Je crois que c'est assez ambitieux comme ça ;-)

Et vous ?

26 décembre 2010

Aux sources de la beauté

Bien trop gourmands pour renoncer à la bonne chère le soir du réveillon ou le jour de Noël !
Par contre, nous étions à la messe ce midi, à l'abbaye du Thoronet.
Un froid glacial, une assistance bien fournie pour un lendemain de Noël.
La beauté absolue de ces chants dans la beauté pure du lieu.

Un échantillon trouvé sur le net à partager avec vous.
 

23 décembre 2010

Au petit matin

Au petit matin, j'ai pris un moment pour me remémorer la signification de Noël, d'essayer de vivre cette signification au-delà du décorum ambiant.
Cet enfant menacé alors qu'il n'est pas encore né, 
ces parents pourchassés et qui trouvent refuge dans ce est le plus simple, 
l'étoile apparue au plus noir de la nuit d'hiver et qui ravit les cœurs, au-delà des différences.

Cet enfant, il ne tient qu'à moi de le laisser advenir dans mon coeur, et de le protéger, au plus simple de moi, de mes propres ombres, pour qu'il puisse accomplir son œuvre de lumière et d'amour.


21 décembre 2010

Transposition

"En musique, transposer un morceau consiste à en changer la tonalité sans en changer la perception par l'auditeur — exception faite de la hauteur absolue des sons." définition wikipedia

J'aimais ça petite, me laisser porter par la musique et juste changer de ton. 

En métaphore, c'est un peu la même chose. Trouver la musique lancinante qui tourne en boucle, et s'y connecter via la sensation.
Une fois branché dessus, oublier le problème, et jouer avec son image, de l'intérieur, jusqu'à ce que la musique coule à nouveau.
L'accompagnant comme une sécurité pour aller au terme de la transformation.

J'aime le vivre, mais ne me laisse aller que si je "sens" l'intervenant capable de m'y accompagner sereinement.
Dans ce cas-là, quel bonheur intense quand la musique change, car l'on découvre alors une musique encore jamais jouée, jamais entendue.
 Sinon, je joue avec , mais pas "pour de vrai", et le résultat est médiocre. Comme un plagiat qui ne change rien.

Car on ne peut accompagner quelqu'un qui ne le sent pas, et c'est heureux ainsi !

19 décembre 2010

Une pause amie

Deux jours pour "jouer", expérimenter, s'adapter à ce qui vient et l'explorer, puis décortiquer et affiner encore.
La relation comme support du changement, solide et légère comme un fil d'Ariane, nous rassemblant dans une communauté soudée chaque fois que nos propres peurs ne nous coupent pas des autres.
C'était beau jusque dans les erreurs et approximations, et si doux dans cette période tourmentée.

J'ai osé comme jamais, parfois le feu aux joues. Offrir ma confiance en ce qui  peut advenir  là, que j'accompagne ou vive cet abandon à ce qui fait mal.

Je ne veux et ne peux raconter autre chose que les petites choses, le chocolat partagé, les blagues et la complicité, les regards qui se croisent, et cette tendresse ambiante comme un baume bienfaisant. 
J'ai pu entrevoir le chemin parcouru, et l'étendue qui s'offre à mes pas.

13 décembre 2010

De l'autre côté

Aller voir de l'autre côté.       
Recevoir de Celle qui ne veut pas d'aide.
Recevoir tant en donnant de l'aide concrète.
Recevoir ce message qui ne change rien et change tout.

Gratitude

12 décembre 2010

L'héroine

Je guidai mercredi une séance comprenant la posture du héros, et je  disais à ma nouvelle élève combien nous avions toutes besoin d'être les héroines de notre vie. Bien sûr, pas des héroines de papier  glacé, à la James Bond girl, non, bien autre chose.

Prendre un appui solide, et trouver la force de faire face à ce qui fait mal, de le regarder, et de l'aborder,
Avec ouverture, dans un élan plein de douceur.
Et l'ouverture est bien le plus difficile dans l'histoire : comment ne pas se recroqueviller devant ce qui fait mal, comment garder le regard du cœur, quoi qu'il arrive, celui qui ne cherche pas à gagner ou à faire perdre, mais à être en lien. Le souffle puissant et tranquille.

C'est ce que je me répète aujourd'hui.

image trouvée ici

11 décembre 2010

De la cendre

La colère, avec amour, mais sans gratitude.
La force mobilisée pour ne pas fuir et traverser les flammes, peut-être.

Et maintenant,  les cendres de l'amertume.
Je n'aime pas l'ambiance de ce paysage désolé.
Je n'aime pas cette ambiance de deuil sournois qui oublie que la douleur et la joie ne font qu'un.

  

Car des cendres peuvent surgir les forêts les plus sauvages (voir le jardinier de l'Eden de Clarissa).

 
Le phœnix renait de ses cendres aussi.

Sous les cendres cuisent doucement les pommes de terre, châtaignes et autre délices de l'hiver.

Trouver du plaisir dans la cendre et ne pas oublier.

Une histoire de sons

L'harmonie, ce n'est pas de tous jouer la même chose, mais au contraire quand  les rythmes et voix (voies allais-je écrire !) de chacun s'entrelacent dans un ensemble cohérent et équilibré.

Pas de partition dans la vie ( et heureusement), à chacun de jouer la musique de son corps, de son coeur et de son âme. A l'oreille de chaque musicien d'écouter l'intérieur et l'extérieur à la fois pour qu'il y ait harmonie.

Là, je ne sais plus. Je ne vois pas d'autre solution que d'arrêter de jouer quelques instants, le temps de retrouver le fil perdu de l'harmonie.

nb : en l'écrivant, je sais que je me prescrirais de prendre le temps du silence, puis de recommencer tout doux, en écoutant ce qui vibre à l'intérieur, peu importe les couacs avec les autres voix, et de ne pas toujours chercher l'harmonie globale à tous prix, car paradoxalement, c'est en la cherchant que je la mets en péril...

7 décembre 2010

Fluidité

Mener ma vie à travers ses différents espaces avec la fluidité du souffle comme fil d'Ariane.
Pour être reliée à chaque instant.

6 décembre 2010

Les fleurs sauvages

Je les aime tant ces fleurs sauvages de l'imaginaire.
A découvrir chez Su Blackwell, une magicienne à partager avec les magicien(ne)s qui viennent parfois traîner leurs guêtres ici, dans la rosée ;-)

4 décembre 2010

Lancer un filin

et puis attendre, la confiance au coeur

3 décembre 2010

Ajustements

C'est l'élan qui me porte, celui qui fait traverser des mers et franchir des montagnes, sourire et voir des yeux s'éclairer.

Parfois cet élan n'est pas mon ami, car il me pousse à négliger des petits détails qui ne sont pas si négligeables. Petits papiers et rognures d'ongles, petits agacements et autres malaises en puissance.

Ces derniers jours, je me suis presque noyée dans la marée de petits déchets. Heureusement, le vent de la colère est là pour me sortir de ce piège bien trop connu.

Kali arrive . Grand ménage à l'horizon !

photo trouvée ici