28 janvier 2012

Cadeau

A l'heure où je ploie par moments comme une feuille trop chargée de pluie, attendant le prochain coup de vent ou un supplément de pluie encore pour décharger son fardeau, la bienveillance de ceux qui m'entourent me touche au cœur. Bien sûr les partages, quel que soit le sujet d'ailleurs. Mais avant tout une certaine qualité de présence centrée, ancrée, espérante. Une qualité d'être qui permet d'être reliés au-delà des mots et des différences.

Jeudi soir, moment de convivialité "prescrite", dans un endroit à la mode. Beauté froide du snobisme strass et paillettes. Vue splendide, menu clinquant, un certain manque de coeur dans la cuisine, un accueil indifférent.
Moment de fatigue extrême et de dénuement intérieur, où faire semblant m'aurait coûté. 
Je me suis installée au bout de la table avec eux trois. Trois énergies fort différentes, et pas une trace de mensonge. A l'extérieur, nous avons bien fait la fête, parlé, ri, mangé, bu. A l'intérieur, nous étions ensemble, au calme. J'étais bien. 
Avoir pu m'entourer ainsi est un cadeau de chaque instant.

25 janvier 2012

Paris, terre sauvage !

Souvent,  je convoque la forêt, la mer, au creux de moi pour retrouver mon souffle dans la promiscuité de la foule, la pestilence des sous-sols glauques. et j'y puise un regard neuf sur la beauté,  l'humanité des visages autour de moi.

Et là, cette nuit, à l'heure qui me trouve étonnée d'être là, et où je ne sais que faire de cette nouvelle liberté qui me laisse béante comme une coque ouverte, j'ai entendu cette drôle d'émission qui m'a ravie. 
Moi aussi, je suis réveillée par les oiseaux le matin, quand le printemps arrive. Je me régale des ces minutes particulières des crépuscules où ils s'égosillent à  qui mieux mieux. Saveur intense de la vie.

Je vais peupler mes rêves urbains de renards, de fouines, et de chauves souris. Quel bonheur :-)

J'aimerais n'être qu'un chant d'amour

J'aimerais n'être qu'un chant d'amour,
j'aimerais n'être qu'espoir,
j'aimerais n'être qu'enthousiasme,
j'aimerais n'être que tendresse
j'aimerais n'être que douceur,
j'aimerais n'être que liberté
j'aimerais n'être que curiosité,
j'aimerais n'être que contentement,
j'aimerais n'être que joie.

Je ne suis parfois que poussière et sang.

Larmes pour pétrir la glaise ?
Colère pour cuire ?
Solitude pour décanter ?

24 janvier 2012

Ces petits changements

Changements de textures.

Le pathos qui reprend de la place, libérant le plexus, nouant la gorge parfois. OK, je ne suis pas que forte, je l'ai compris, je le vis. 

Besoin de me reposer sur des épaules amies. C'est bon de demander, et qu'on vienne à votre aide. Je prends tout, la tendresse, les rires, les conseils, les petites attentions, même ces questions que j'aimerais mieux ne pas entendre mais qu'il est bon d'entendre quand même. 
Apprentissage nouveau, celui d'être portée, de m'abandonner, comme sur le tapis, quand on sent jusqu'au poids des os. Troublant car on ne contrôle plus rien, tellement reposant, aussi.

Du coup, j'aurais envie de tout lâcher, et ne le peux pas.

Et par ailleurs, je fais quelques pas pour me préparer, de manière rationnelle, à la suite. Toutes ces petits détails pratiques qui viendront en profondeur bouleverser nos vies. Là encore je prends tout, bonnes adresses, points clés. Je stocke en mémoire cette somme de sagesse, en espérant que ça viendra m'apporter des pistes à point nommé. 

Les semaines passent, la rencontre à nouveau se profile.
Dix jours encore. J'attends et je redoute les retrouvailles.
Le soir, j'ai froid.

haiku ?

Paris fantôme dans la brume mouillée,
esquisses de dômes et de flèches,
tout le reste gommé.

21 janvier 2012

Ouverture, fermeture

Deux voix en simultané.

Celle qui chante l'ouverture à nouveau du champ de vision, ce grand bleu, grand soleil, grand vent.
Ouverture des yeux, des oreilles, des pores de la peau.
Ouverture du coeur.


Et celle qui pleure.
Restriction, deuil, destruction.
Manque. Faim sans faim.
Ventre comme un poing serré.
Larmes retenues et qui brûlent les yeux de l'intérieur.
Aujourd'hui, dans un cadre adapté, je vais tâcher d'ouvrir les vannes. Car cela me pompe une énergie fabuleuse que de retenir ce qui veut sortir. Ça devient urgent.

Il faut bien "évacuer les gravats".

19 janvier 2012

La joie

J'ai déjà décrit mon début de journée. 1 heure pour m'extraire du lit. Même plus le temps pour une salutation au soleil. Les larmes retenues. Ce qui pèse.


La chance d'avoir les enfants près, dont il faut s'occuper, gage pour ne pas sombrer. L'attention donnée, qui nourrit.

Le basilic comme un talisman dans la poche. Petite aide secrète comme une caresse douce. 


Sur le chemin, Bobin, dans ce si joli livre sur la solitude, dont j'ai envie de recopier chaque phrase.Un extrait pour vous.
"Je crois que pour vivre - parce qu'on peut passer cette vie sans vivre, et c'est un état sans doute pire que la mort - il faut avoir une chose qui n'est malheureusement pas si courante, et là, il s'agit d'une grâce. Pour vivre, il faut avoir été aimé au moins une fois, avoir été porté au moins une fois. Et après, quand cette chose-là a été donnée, vous pouvez être seul. []Même si l'on ne vous porte plus, même si on ne vous aime plus, même si on ne vous regarde plus, ce qui a été donné, vraiment donné, une fois, l'a été pour toujours. A ce moment-là, vous pouvez aller vers la solitude comme une hirondelle peut aller vers le plein ciel."

Arriver sur le parvis, et savourer l'air humide et doux, un air de bord de mer. M'y retrouver instantanément transportée, sentir la mer, le craquement des coquillages sous mes pas, le temps de traverser avec la foule. Grand petit bonheur.


 Apprendre un départ prochain. Prendre le temps d'écouter. De proposer une séquence douce pour détendre ce dos meurtri. 10 minutes hors du temps, dans le souffle. 


Puis accueillir celui qui nous rejoint bientôt, pleinement, en joie. Me préparer à donner tout ce que j'ai à lui apprendre, à accueillir tout ce qu'il a à apporter, et dont j'ignore encore la teneur exacte. Ca tombe bien, j'adore les surprises.

Puis une séquence de travail très sérieuse, dans une belle joie, et des rires aux éclats, avec celui-là, complicité sur tant de plans.

Ils me proposent de diner avec eux, qui ne se connaissent pas encore, mais qui ont déjà tant en commun, Je préfère rentrer, passer du temps avec mes enfants, être présente pour eux, en retrait ou au contact, suivant leur besoin du moment. 

Sur le chemin du retour, appeler ma maman. Entendre la détresse dans sa voix, cette amie de 40 ans dont elle a appris la mort plus tôt dans l'après-midi. Insister quand elle veut changer de sujet trop vite, pour être là, avec elle, dans ce moment. Avant de passer à autre chose.

Cette amie qui ne m'appelle jamais d'habitude, et qui là s'enquiert de moi. Vos petits mots, ici et ailleurs.


Ce corps qui se réjouit de la soupe maison, de ces yeux qui font moins mal.


La joie est présente.
L'amour est là. Autre.

Grand Corps Malade - La nuit

La peur

Extérieurement, j'assure. Mes trois boulots où je respire ce bonheur intense qu'il y a à créer, et à générer un peu d'harmonie. Ces trois enfants qui nous sont nés et qui poussent si bien. La maison qui tourne, logistique maîtrisée. Ces billets parfois jolis que je poste ici. Ces bribes de sagesse dans ma tête, parfois au coeur. Fière, je suis fière.

C'est de l'intérieur que je me débats. Intense lassitude. Je plonge et je me ressors par les cheveux. Baquet de larmes non pleurées où je me noie lentement. Bizarrement, j'ai une belle conjonctivite, et les yeux gonflés comme si je les avais pleurées, ces larmes. Ironie du corps.

Tellement tendue pour ne pas craquer que j'en suis comme tétanisée.
Je sais qu'il faut ouvrir les vannes. J'ai peur de la déferlante, et pourtant je la sais indispensable.
Il y a ce recul, là, avant de sauter dans ce tourbillon qui vient, et qui va nettoyer, jusqu'à l'os, peut-être.
Oui, j'ai peur. Peur d'y rencontrer tous mes démons. Ceux qui dormaient, ceux qui sont partis et ne demandent peut-être qu'à revenir. Je sais pourtant que derrière tout cela il y a peut-être une paix plus stable, moins fragile. Mais j'ai peur.
Voir venir. Accepter aussi cette peur-là. Protection et limite à la fois.

16 janvier 2012

Plans séquences

Grasse matinée. Le lit est une véritable bibliothèque. Lire, réfléchir, méditer. Essayer de percevoir ces angles morts qui se manifestent très concrètement. La relation, toujours, si révélatrice.


Sa voix lointaine. A distance, c'est simple. De quoi porter l'espoir d'une entente dans la durée, sur ce qui nous unit désormais. 


Le froid piquant, ce grand soleil comme un cœur joyeux dans la poitrine du monde.

 
Son écoute sans jugement qui me permet de me dire, sans devoir justifier les tenants et les aboutissants, une chance rare. Merci d'être celle que tu es, lui dis-je. Cœur serré et ouvert à la fois. Rire les larmes aux yeux.


Je vais sans hâte à ce rendez-vous surprise dont je ne connais pas l'objet. C'est la deuxième fois que nous nous croisons. Cette fois, ce n'est pas le hasard.
Les doigts gourds qui se réchauffent sur la tasse de cacao.
Je le sens fatigué, agité.
Une discussion passionnante, un peu décousue, mais qui ne demande pas d'effort, car il n'y a pas d'intention, d'envie d'avoir raison. Nos points de vue se rejoignent dans des contextes et avec des chemins très différents, cela se confirme.  Tranquille car je n'attends rien. C'est reposant. Prochaine fois, un café philo dans une ambiance militante. Des découvertes intellectuelles et humaines en perspective, et je m'en réjouis.


Moments savoureux avec les enfants. L'attention change tout. Je me souviendrai qu'il faut ôter la peau des pommes d'or avant de les mettre à cuire dans la soupe! Mais nous avons bien ri ;-) 
Puis un film partagé, tous trois rassemblés contre moi. Deux s'endorment nichés. Le troisième, qui est le premier, m'apprend ce que je ne sais pas, avec cette délicatesse que sa carapace d'ado peut masquer à un œil inattentif. Le bonheur est là. 
Ne plus les voir tous les jours, à l'instant, je en peux l'envisager. Et pourtant...

15 janvier 2012

Engagements

Dans cette  période de basculement probable, où tout devient plus aigu, en ces temps de campagne électorale où le délayage médiatique peut parfois masquer les enjeux politiques, et donc humains, je me pose de plus en plus la question de l'engagement. Suis-je assez engagée ?
Il me semble que mon engagement professionnel est vrai, et intense. J'en vois quelques fruits. Sur des personnes, sur le système, aussi. Mais pourrais-je , devrais-je m'engager aussi plus, par ailleurs?
Je n'y répondrais pas ici, et pas aujourd'hui. Cela prendra un peu de temps sans doute. Il est probable que les changements dans ma vie personnelle vont permettre à ce point de bouger en cohérence là encore avec ce qui  me porte.

A partager, ces quelques "rencontres" de cette semaine, au hasard du web, qu alimentent ma réflexion.

Tomi Ungerer interviewé sur France Culture toute la semaine dernière. 
Un bonhomme de 80 ans passés, avec une voix d'une fraicheur impressionnante. Une traversée du siècle dernier, si forte.
L'art au service de l'engagement pour dénoncer la guerre, et toute cette violence physique, morale, des sociétés. 






L'engagement de Barbara contre le sida, dans les prisons, dans l'ombre. Ici.
Utiliser son charisme pour lutter pour la vie, dans des contextes tellement durs.
















L'engagement qui permet aujourd'hui aussi de résister efficacement contre Monsanto, au Népal. .


Frederic Lordon "D'une retournement à l'autre, comédie sérieuse sur la crise financière", une pièce en alexandrin "qui décape".
via un article sur le monde diplomatique et la video ci-dessous.
Pour les lecteurs du blog de Paul Jorion (qui figure à droite dans la liste), pas de surprise majeure. Mais la forme parfois fait accéder différemment au fond.


Les Matins - Frédéric Lordon par franceculture



Et vous ? Comment vivez-vous vos engagements ? vos questions m'intéressent bien sûr autant que vos réponse !

13 janvier 2012

Instantanés d'imaginaires

Un chat aux moustaches mouillées d'écume,
le renard du petit prince, en train d'apprendre à transmettre comment l'apprivoiser,
un ciel de Titien,
radio Londres,
une bière à l'Opéra,
le ressenti corporel de l'état de l'autre, à un moment donné,
la posture, encore, comme un leitmotiv.

Ce qui dans les imaginaires dialogue avec le réel et le nourrit de son épaisseur.
Jeu sans enjeu, gratuit.

Parfums

Lavande, Basilic et Géranium ont bercé ma nuit.
Réveil dans un jardin fleuri,
et pas de suie !

Les influences des sens,
à prendre à contresens :-)

12 janvier 2012

Détails

Les jours qui commencent avec de la suie à déblayer. Les nuits jouent leur rôle d'intégration, de digestion, une fois encore. 
Ces mots qui font mal, ceux des proches qui ne s'étonnent pas. Tant d'années peut-être à ne voir que mes rêves.
Me dire qu'un jour la plage des petits matins sera à nouveau immaculée. Voir les deux côtés à nouveau, ce qui allait, et ce qui n'allait pas.

Le tapis pour chasser les douleurs, retrouver le souffle, défaire les nœuds.

Être  mère. Présente, attentive, ferme, tranquille. Parfois hausser la voix.
Être femme. Prendre soin de l'apparence. Cuirasse nécessaire à l'estime de soi. Mascara et robe douce. Les breloques comme des fétiches enfantins.
Sortir dans la rue encore sombre. Guetter le ciel, le lever de soleil. Chaque rayon compte.
Être consciente de ce qui grince et grippe. Ne pas y rester coincée.
Mobiliser mes rêves, mes aspirations, cette force qui est mienne, contre vents et marées, les recontacter pour retrouver ce fil du courant qui fait que tout devient facile, à nouveau.
Flotter sur mes occupations, pour ne pas me noyer dans ces questions qui n'apportent rien sinon les regrets et l'amertume.
Les regards, les sourires, les échanges. Ecouter, prendre en compte, co-construire. 
Trouver le vrai, ce qui fait que ce n'est pas du temps perdu, chaque fois que possible. 
Douceur âpre de l'humain. 

Tenir le cap, celui de cette voie qui cherche la liberté d'être, dans le dialogue entre l'éphémère et l'éternel. L'amour, celui qui donne et se déploie. 
Douceur et joie, force de ce qui porte.
Ouverture à l'autre. 
Discernement. 
Prendre au sérieux et avec légèreté, à la fois, ce que je vis, comme une chose parmi tant d'autres.

Changer ces petites habitudes de rien.
Une fois le coucher soigné, histoires du jour, questions en tous genres et rigolades partagées, me réapproprier l'espace du salon. Rien que pour moi.

Tisane de sauge, parfum du cade.
Du jazz d'abord. Mais non, ce n'est pas ça.
Sheller, alors. Si longtemps que je ne l'avais écouté. En solitaire.
Les larmes, qui affleurent et n'osent pas vraiment.  

10 janvier 2012

Un ciel changeant

Un ciel changeant.
Des nuages parfois qui me recouvrent de leur chappe de tristesse.
Décider de l'accepter sans toutefois baisser les bras.
Le tapis pour retrouver l'énergie perdue, enfouie. Défaire certaines tensions, jouer avec la colonne pour fluidifier, ouvrir le cœur plutôt que blinder la coquille.
Ecrire ces mots de lien qui feraient mal à force d'être retenus. La disparition d'eros n'enlève pas philia, ni peut-être même agapè. 
Demander ce dont j'ai besoin plutôt que d'imaginer que je ne suis pas digne de le recevoir ( toute ressemblance...n'est pas fortuite). 
Vivre ce qui se présente sans le prendre "pour moi". Profiter de ce qui est doux comme un cadeau, accepter le reste sans accuser le coup.
Faire de mon mieux. Accepter les coups de barre et donner ce que je peux, quand je peux.

Une belle journée. Avec les nuages. le soleil n'est jamais loin :-)

7 janvier 2012

Le souffle et le support

L'expir pour lâcher ce qui n'est plus, l'inspir pour ré-ouvrir la porte à autre chose, petit à petit.

Au hasard d'une reprise de contact surprenante, et dont je ne sais où elle mènera mes pas, d'une recherche fructueuse mais sur un auteur totalement différent et largement moins inspiré vu de moi, je suis tombée sur cette émission de France culture où Jean-Yves Leloup donne quelques éléments d'exégèse de l'apocalypse de Jean.

http://www.franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-l%E2%80%99apocalypse-avec-jean-yves-leloup-2011-11-06

L'apocalypse, je ne le voyais jusque là que comme une bizarrerie moyenâgeuse, terreau des fanatismes et autres élucubrations bizarres, éloignée de tout sens exploitable dans ma vie.

Et là, je trouve une parole qui me touche au cœur et me rejoint dans ce que je vis.  
Au sein de ce qui s'effondre dehors et dedans, trouver la présence, l'essence de vie.
Développer la vigilance à l'intention dans laquelle j'agis, chercher à être guidée par l'amour dans cette période, en pleine conscience du risque encouru si l'ego prend le relais  (les 4 cavaliers de l'apocalypse qui sont décrits là d'une manière tellement parlante !). 


Les supports se mettent en place petit à petit. 
Je demande, et j'obtiens tant. 
Expérience troublante. Heureuse.

Joyaux

Valises, villages oubliés,
les amarres, larguées.
ouvrir les vannes, déployer.

Vise la vie, large,
vis ta vie, barge,
nature oubliée,
écume délayée,
navires chavirés,
habiles abîmes verrouillés.

Sortir les joyaux ?
Les laisser au fond de l'eau troublée ?
Bienveillant trésor d'hier.

5 janvier 2012

Le frein et l'accélérateur

Vingt ans que cet élan me porte vers cet homme.
Toutes sortes d'élans.
C'est un deuil de sortir de ça, petit à petit.
Ce sont les petits détails qui font mal à cette heure.
Toutes ces petites choses qui ne seront plus les mêmes.

Parfois l'élan est là et est esquivé. Je souffre.
Parfois je le stoppe net, et c'est dur. Arêtes coupantes. Je souffre et fais souffrir.
Parfois je le détourne. Je souffre.

Son absence est plus facile que sa présence.
Je peux oublier, presque.
Cela ressemble tant à ces absences éphémères qui n'étaient que pointillés dans une ligne de vie continue.
Cela me laisse du temps. 
Le temps qui efface petit à petit les habitudes, dissipe les parfums qui imprègnent. Lisse le sable de ses vagues douces.

Surtout ne pas me presser, ne pas forcer pour ne pas renforcer.
Lâcher du lest sur l'éphémère, sans éviter trop.
Vivre cette période comme une plénitude en soi.
Tenir sur l'essentiel, ce qui fonde demain.

Les plumes douces de mots et d'attentions. Les vôtres. Les autres.
Précieuses comme les gouttes de rosée du matin. Baume.
Le souffle, toujours, ce qui relie.
La vie.

1 janvier 2012

Une nouvelle aube

Le ciel coquille d'oeuf sur les crètes. Le soleil se cache encore. Dehors, seuls quelques chants d'oiseaux épars. Dedans, tout le monde dort.

La fête fut douce : un assemblage de gens hétéroclites, qui ne se retrouvera jamais dans cette configuration-là. Des plats préparés par chacun, faits avec amour et pleins de saveur. Des histoires qui se croisent et font echo. Sens et simplicité dans ce cadre tellement particulier.
Les bises des douze coups échangés lors d'une balade nocturne sous les étoiles, dans ce village très beau, avec ces presque étrangers.

Quelques heures avant, au coin du poêle, un moment de vérité intense. Accepter que son amour soit mort, et se le dire, avec respect, avant que ça ne fasse trop de mal. 
Les mains qui tremblent, quelques larmes, le sommeil qui fuit. Démêler les liens amoureux tout en veillant à ne pas briser ce qui porte les enfants sera une œuvre en soi. Délicate œuvre d'amour pour eux, pour nous, à vie.

Convoquer la force, le discernement et la patience. 
Faire confiance à la joie qui me porte, trouver le courage de dire et de faire ce qui est juste, garder la mémoire des beaux moments partagés et du sens de cette union. 
Savoir aussi écouter le chagrin et la tristesse, leur faire la place qui leur revient. 
Ne tomber ni dans l'isolement ni dans cette ivresse qui est une fuite en avant.
Délicats exercices d'équilibre.

Une nouvelle aube.

2012 !

Les yeux et le cœur ouverts à la beauté, 
 l'oreille à l'affut de l'harmonie,
 le pied alerte, prêt à danser la vie,
Vivons pleinement 2012 et son renouveau !

Mes meilleurs vœux à chacun d'entre vous.