30 mai 2011

Le café du mercredi

C'était devenu comme un rituel toute cette année-là, le café, avec un carré de chocolat.
Les enfants se retrouvant avec bonheur, et nous, prenant ce temps d'échange. Chez eux, chez nous, au gré des accompagnements tant ils étaient comme jumeaux, nos garçons.
Avec elle, parfois.
Avec lui, plus souvent encore.
La vie au milieu, ses petits riens, ses grands enjeux, les réussites et les découvertes, les livres, les films, nos regards attendris, les coups de gueule et les émerveillements.
Et puis  il y a eu les épreuves. Devant ce qui prend par surprise, et secoue si fort, les habitudes volent en éclats, les regards se dénudent, les sujets deviennent autres.
L'amitié dans les mots et dans les silences.
Tu nous manques tant.

28 mai 2011

Mes ressources

Dans mon travail salarié, j'essaie de transformer de bonnes intentions en passages obligés, avec l'idée que cela doit devenir un réflexe de l'énorme organisation où je travaille d'inclure la qualité de vie de ses salariés dans ses choix, jour après jour.

Oui, je suis résolument une utopiste. 

Et pourtant ce n'est pas réellement très compliqué à faire concrètement, et surtout ça ne coûte rien, ça rapporte plutôt. Puisqu'il s'agit juste, au fond, de retrouver pour chacun une place légitime dans l'organisation de son propre travail. Juste ça !

C'est  le regard qui change. C'est bien en cela que je suis une utopiste.

Alors ces derniers temps, si je suis moins là, c'est que je suis en train de "vendre ça" ou plutôt "injecter ce code-là" dans l'ADN d'un très gros projet de changement.
J'avance à toute vitesse et dans l'ombre. Le risque est de "faire de la pub" sur le sujet avant même d'être en capacité d'être sûre qu'on va le faire vraiment, ce qui serait pire que tout.
J'ai des alliés aux points stratégiques.
Mais il faut écrire ce qu'on va faire, pour que ça apparaisse juste tellement simple que personne n'y rechignera. 1 heure de plus pour l'étude d'impact, rien que ça. Et les points clé résumés en un schéma tenant sur une page. De quoi faire un plan d'action simple comme chou. Sur lequel on peut s'appuyer dans le bouleversement qui pointe son nez. Et partager pour semer les bonnes idées à tout vent. Valrosier ceux qui savent faire pour que tous aient envie.

Bien sûr, ce n'était pas prévu, ce n'est pas dans mes objectifs de l'année, juste un énorme effet d'opportunité, donc je le fais en plus de tout le reste, au moment même où ma chef s'en va et où je reprends aussi le pôle d'à côté. Détail...

Alors je travaille chaque matin au petit jour.
Mes ressources : mon équipe qui est vraiment un plaisir, ma famille qui va bien, ma famille de cœur tellement précieuse, ma passion pour le sujet, le yoga, dans ce que je vis et dans ce que je transmets, le fait que je n'en attends aucune reconnaissance personnelle.

En un mot l'amour.

Ma limites : la fatigue qui me rattrape au tournant, et cette ambiance au-dessus, pas très saine, qui ne doit pas polluer mon énergie.

Et dans l'ombre ce mémoire à écrire pour septembre sur le sujet.

Ce n'est pas encore gagné...

27 mai 2011

entrechoc

Hier le contraste brutal entre le chagrin de le voir ainsi comme une coquille vidée, puis de retourner dans cet univers dénué de respect.

J'ai eu la chance de pouvoir m'effondrer devant une amie, de vider mon sac devant ce gâchis.
C'est comme si j'avais abandonné une vielle peau d'illusion.

Tout cela est trop décalé. Nuits écourtées, déjeuners sautés, soirées vidées d'énergie comme si la vie ne  valait pas d'être vécue à chaque seconde.

Aujourd'hui même si la nuit a été courte et le rythme intense, j'ai pris le temps du bonheur.

24 mai 2011

Voilà

Hier, avec deux jours d'avance, j'ai fait ce que j'avais à faire.
Dans un curieux coton, incapable de maîtriser mon discours. 
Mais curieusement de plus en plus à l'aise face à cet homme qui, très probablement , ne me choisira pas. Sauf s'il ne trouve pas mieux.
Bon, et bien, pas grave, tout ça. 
J'en ressors les idées claires sur ce qu'il y a à faire bouger, bien plus claire qu'après un an de bavardages et fatras émotionnels. Comme quoi le management ne s'accommode pas de sentimentalisme mal placé...
Si les prochains mois s'annoncent plus que chargés, je me sens vraiment libérée d'un poids sur les épaules, de l'étouffement que j'ai ressenti si souvent.

Et s'il ne me choisit pas, ce sera probablement une très bonne chose pour moi.

La douceur collante des toiles d'araignées de mon cerveau m'a probablement retenue de faire une bêtise, de jeter ce fragile équilibre d'aujourd'hui qui me permet de retrouver mon souffle, même quand je cours un marathon à l'allure d'un sprint...

22 mai 2011

[...]

Les larmes bien sûr.
L'immense tristesse pour eux.

Et pour lui l'espoir.
Que l'eau noire prenne soin de lui en douceur.
L'amour au cœur, par-delà la mort.

La barrière ?!?

- Je lui dis :  bientôt 40 !
- Le début de la maturité, répond-il? Mais bon , après, tu seras de l'autre côté de la barrière !
- La barrière ?!? La barrière de corail, alors, comme ça je pourrai nager avec les dauphins ( non mais oh !)

silence perplexe en face

14 mai 2011

L'eau noire

Elle s'était manifestée à moi il y a 3 ans maintenant, et a réapparu lors d'un échange émouvant cette semaine avec une de mes élèves de yoga.Il m'a fallu une voix pour m'accompagner afin d'aller l'observer de plus près, voir ce qui me faisait peur au point de m'ôter le sommeil.

Une eau dense, lourde, couleur de pétrole et à la consistance du mercure.

Elle enveloppe ce qui la touche et l'accompagne dans ses profondeurs abyssales. avec une grande douceur. C'est une absorption vers autre chose. Un monde dont on ne revient pas. 

Une présence vivante, énorme. Sensation de champ magnétique dans tout le corps.
Une présence si énorme qu'on ne peut que se sentir tout petit, et en même temps accueilli.

Alors garder cette sensation, celle de l'eau noire et celle de cette présence.


8 mai 2011

L'avant comme un après

Depuis la nouvelle, le temps s'est comme arrêté. 
Comme si un grand mur noir se dressait tout à coup, froid, lisse. Dans son ombre, je grelotte.

Envie de fuir et envie de faire face à la fois. 
Je n'arrive pas  accepter ma peur.
Je n'arrive pas à accepter de ne pouvoir être présente, pour lui, jusqu'au bout.
Je n'arrive pas à accepter qu'il n'y ait plus d'espoir.

Tout à l'heure, je suis allée au Père-Lachaise à défaut de pouvoir rejoindre cette chambre d’hôpital où le temps s'arrête, où les odeurs de vie et de mort se mêlent.

Je ne peux que contempler hier, entendre sa voix, cette force et cette passion qui aujourd'hui l'ont quitté.
Je ne peux que pleurer et espérer que son sommeil paisible soit un baume sur la difficulté à quitter sa vie.
Je ne peux qu'être discrètement présente pour ceux qui restent.

Penser aux poussins, retrouver ces portes-là, celles qui ouvrent sur ce qui ne meurt jamais. L'amour.

4 mai 2011

Trouver la solitude

Ce matin j'ai compris pourquoi je me réveille tous les matins avant l'aube dès que les jours se remplissent trop.
A défaut de trouver un moment de solitude, il s'offre à moi au moment où je peux le voir, le goûter.

Alors, au lieu de me crisper, ce matin, j'ai profité.


D'abord des pensées qui viennent, et qui ont besoin d'être entendues.
 Puis d'un vrai temps pour le corps, le souffle, la présence à l'instant.
Observer comment tout est en lien, comment les nuages laissent parfois la place, comment ils reviennent.

Écouter ces émotions  et ces représentations qui font mal, les accueillir dans l'instant, les accepter, les intégrer.


Peut-être en sortir.
Mais peut-être pas tout de suite, pas tout à la fois.