18 février 2012

Equilibre vivant

L'équilibre se joue à chaque instant.
C'est ce qui rend la période si intensément vivante.
Si difficile aussi.

Parfois je sens ma force, sur cette base, je suis prête à déployer mes ailes dans l'espace immense.

Parfois je sens combien je pourrais ployer de l'intérieur, et j'ai peur d'aller voir.
Mais bientôt.
Rendez-vous est pris avec moi-même.

Je ne sais quelle forme cela prendra. Surprise.

14 février 2012

Jamais, quoi que je fasse...

A partager avec vous en ce jour de fleuristes et chocolatiers bondés...

"Jamais, quoi que je fasse, je ne serai celui ou celle qui mâche ton pain, boit ton eau, jamais je ne respirerai pour toi. Jamais ta peau ne m'invitera à m'y glisser. Jamais je ne tisserai pour toi les fils de tes rêves ni de tes pensées. Et comme tu étais seul à ta naissance, tu seras seul devant ta mort et seul, mille fois, dans les nuits d'insomnie quand un chien aboie au loin ou quand une voix que tu es seul à entendre t'appelle.
Vouloir me perdre en toi, me jeter en toi, corps et biens, avec tous mes meubles et mes trésors. T'envahir. Te combler. Te faire gardien de mes propriétés . Il n'est pire cruauté.
Car tu as une vocation, unique, une œuvre à mener à bien.
Toi-même.
Et pour cela, il te faut tout l'espace qui est en toi.
Dire : « Aimer c'est délivrer I'autre de mes bonnes intentions - et de moi-même »  paraîtra excessif.
Pourtant c'est en me détachant de toi et en m'ancrant en moi que je commence véritablement d'aimer.
Le cadeau que je peux te faire, c'est de retirer de toi toute la volonté de transformation que j'y ai mise - par zèle ou par ignorance -, la retirer de toi pour la remettre où elle a sa vraie place : en moi.
Ainsi, nous protégerons I 'un et I'autre le secret  lent et silencieux de nos gestations..
Un mot encore.
Garde tes distances sans faiblir. Il n’est que l’Éros qui puisse les abolir - pour les faire renaître tout aussitôt.
Garde tes distances
Non par froideur
Garde-les par ferveur.
Et cela en sachant - ô paradoxe- que l’aimé(e) n’est qu'une autre part de toi-même.
La part qui ne se laisse ni dominer ni annexer, qui jusqu'au bout te tiendra tête. L’énigme qu’est l’Autre recule comme l’horizon à chaque pas que tu fais vers lui.
L'Autre est la frontière que la Vie a dressée devant toi, afin que tu ne sois pas perverti par ta toute-puissance.
Christiane Singer  Eloge du mariage, de l'engagement, et autres folies

Perméable

Nuit blanche. Je viens de comprendre. 

Hier longue discussion avec ma soeur chérie ( et ce n'est pas ironique) qui a réussi en voulant bien faire à me présenter toute la lourdeur de ce qui m'attendait dans la durée.
A l'heure même où je m'attache à être dans le présent pour vivre ce qui est sans a-priori, et faire de cette fin une renaissance, je ne peux pas dire que ça m'ait aidée.

Entachée de tristesse, cette soirée amicale dont je me faisais une fête hier, et où nous avons fini dans l'évocation de ce qui lui avait fait tant de mal et dont il est sorti. J'espère qu'il a mieux dormi que moi. et qu'il ne m'en veut pas.

Et puis cette nuit d'angoisse.

Je suis heureuse d'en avoir identifié l'origine, car je commençais à m'inquiéter d'être dans cet état. 
Mais non, cet état ne m'appartient pas.
Il y a décidément des proches qui ne nous aident pas de leurs bonnes intentions.
Je vais me protéger mieux que ça.

Veiller à ne pas faire à d'autres ce qui me plombe.

12 février 2012

Réveil

La première sidération est passée.
Des premiers jalons posés pour la suite pratique.
La réouverture de mon monde prend forme.

C'est comme un conte à l'envers qui tisserait un nouvel endroit.
La belle se réveille grâce au départ du prince .

Envies de vaste monde.

Bien sûr, de manière concrète, cela prendra du temps, et je ne me presse pas.

Mais j'ai envie de célébrer le retour de mes élans.

10 février 2012

Reconfigurations

Les enfants ont retrouvé leur souffle. Ils attendent la suite, mais sans d'angoisse manifeste. Leurs sourires comme des fleurs fraîches et des chants d'oiseau. Énorme soulagement.


Du coup, j'expérimente cette nouveauté. 

Parfois je vois mes difficultés à accepter ce qui change. Mais surtout à éviter de m'identifier à ce que cela pourrait me renvoyer comme image de moi. 
Celle qui n'est pas aimable. 
Ou celle qui a fait fuir celui-là même qu'elle aimait.
Sorcière.


A d'autres moments je me vois répondre très sincèrement que ça va, et en sourire. Oui, c'est bon de me sentir libérée du poids de ce regard-là sur moi. Il est bon de sentir mon monde s'élargir. 
Je m'étais certainement cachée dans cette coquille-là. Me voilà invitée à me déployer de nouveau.
Cette réponse est aussi un moyen de ne pas subir la vision que d'autres plaqueraient sur ce que je vis, et à laquelle mes dénégations probablement ne changeraient rien.


Être là, maintenant, accepter les yoyo, et sourire, ou pleurer, ou que sais-je encore. A chaque moment ses surprises.

7 février 2012

Couleurs du temps

Après le rouge brasier de dimanche, hier était un jour de brouillard. Anthracite.
Une journée en état de zombie, comme assommée de l'intérieur. Incapable de mobiliser mes neurones au-delà du minimum.
Le rose pâle de cette douceur, toute discrète, de ceux qui m'entourent, aube légère.
Une bouffée  bleue à l'heure du thé, et une autre à l'heure du retour. Partages sans fard.

Et aujourd'hui l'orange vif d'un jour simple, où tout circule. Des échanges pro qui montrent la réalité de la confiance construite. Quelques pas pour poser les fondations matérielles de demain. La lune rousse comme un trait d'union.
Une certaine sérénité, une certaine joie même. Je suis sincèrement reconnaissante de pouvoir ainsi envisager l'avenir, matériellement et émotionnellement. Bien sûr, c'est en parti le fruit de mon travail, depuis toujours, et de la sincérité de ce qui me porte. Mais je sais combien j'ai de chance aussi. Merci la vie.

Au-delà des aspects matériels, je goute infiniment ce qui me sort de l'abîme quand j'y plonge. Confiance dans ce qui me porte, et me dépasse.
Toujours ce mantra : la confiance, le courage, la mémoire.

5 février 2012

Ce silence-là

Ce silence là, je ne l'avais pas entendu depuis longtemps. 
Et encore, le son en était bien différent.

C'était il y a 6 ans environ, quand nous avions raconté aux enfants ce bébé qui s'était installé dans mon ventre, et en était reparti. Ce silence-là était recueilli, intense, aimant, uni. Ces moments où l'on ne fait qu'un. Où l'on sent l'amour rayonner.

Ce soir, c'était un silence vide, un silence où tous les repères vacillent, où tout perd sens.
Je lui avais demandé un peu plus tôt par sms de me confirmer que son amour était mort, qu'il n'y avait plus rien à y faire. Pour éviter de leur faire mal pour rien avec des tergiversations d'adultes immatures. Mais non.
J'entendais leurs rires en rentrant, le cœur serré, les yeux pleins de larmes.

Me reprendre, prendre mon courage à deux mains pour avoir l'air stable, un minimum, le temps de passer ce terrible obstacle.
Nous installer, les rassembler entre nous, leur dire. Entendre ces minuscules effondrements silencieux. 

Reprendre un cours normal d'existence. La soupe, des crêpes, de la musique.

Un rideau tombe, une porte s'ouvre. Avancer, résolument. Pas d'autre choix.

Ce qu'elles disent

Tu es si jeune, me disent-elles.

Parfois, je ne le sentais plus, écrasée par ce qui paraissait immuable.
Je sens à nouveau l'air bouger autour de moi.


Tu ne vas pas rester seule, quand même ! disent-elles encore.

Pour l'instant je vois ce nouveau nid à installer, et les enfants à entourer.
Je n'attends rien, ne cherche rien. Être accompagnée n'est pas une fin en soi.
Quelle place pour l'amour y aura-t-il dans ma vie de demain ? Je n'en sais rien et ne veux rien savoir de demain. Quand bien même n'y aurait-il que ( !) de l'amitié, ce serait si beau.

Je veux être là, aujourd'hui. Entière.
En relation vivante avec le monde autour de moi. Et sans dépendance.

2 février 2012

Les os

Lâcher une ancienne peau, la fendre et s’en extraire, ce n’est pas rien.


La tête sait que c’est juste,
le cœur parfois le sent,
le ventre résiste, se durcit.

Les muscles et les tendons se crispent,
la chair hurle,
la peau est brûlure.

Il aurait été juste de pleurer aujourd’hui, j’ai couru du matin au soir, à part ce moment donné à quelqu’un qui m’a été recommandé, et ces instants avec les enfants, ce soir. Doux et notoirement insuffisant.

Alors ce soir, en dépit de l'heure tardive, et du froid mordant mes joues, mon pas ne faisait que se ralentir. Trop de chagrin. Pas envie de le voir, de les voir. Dans ce qui ressemble à ce qui a été, et n'est plus.

Est venu alors dans tout mon corps la sensation de ce rêve d'il y a deux ans et demie.
"J'ai disposé lors d'une fête des morts du squelette d'un de mes ascendants.(c'était étonnant, un peu comme ces fêtes à Madagascar où on nettoie et déplace les os des morts chaque année)
Ma mère était là, mais pas à se plaindre comme d'habitude, plutôt forte.
J'avais de la peur et un peu de dégout, mais je suis allée le chercher.
Il y avait seulement une partie des os, tout était propre.
Je l'ai déplacé, avec soin, en disposant les os avec beaucoup de respect. Sur une table, où d'autres squelettes étaient là aussi.
Au bout d'un moment je me suis aperçue qu'il avait disparu.

Je ne saurais dire de quoi il s'agissait mais l'énergie "récupérée" par ce nettoyage était tellement forte qu'il a fallu que je me réveille pour le célébrer. Grande joie. Libération"

Les ossements déterrés, et nettoyés, patiemment, avec amour, puis remis en terre.
Quelque chose de très paisible, de juste, de joyeux.


Oui, j’ai besoin de nettoyer mes propres os de tout ce qui est collé dessus. Patiemment, avec amour, avec sérieux.



Savasana, la posture du cadavre. Tout lâcher.
Jusqu’à trouver du repos dans ce qui est essentiel. Léger et solide.




Et ce soir, je lis cela. Étonnant "hasard".

1 février 2012

Les quatre cavaliers

J'ai vu débouler les quatre cavaliers
dans ce champs de désolation et de ruine.
Je ne voyais plus le ciel ni les collines verdoyantes, 
juste la détresse comme une hydre décharnée.
Et le souffle me manquait.

Aujourd'hui, je vois ce tableau là, 
un peu loin, juste assez, 
et reste perplexe.
Un changement rapide s'impose?