29 juin 2011

Dans le torrent

L'eau est glacée, le flux puissant, et j'aime ça. Il y a une certaine ivresse à bondir d'un rapide à l'autre sans presque reprendre mon souffle. Si je garde en ligne de mire les éclaboussures de soleil sur l'eau, si la peur me déserte, je prends du plaisir à manoeuvrer seconde après seconde. Mais si le temps se couvre, je viendrai accoster à la rive pour m'y abriter, en paix.
Dans l'ivresse, cultiver le bonheur tranquille.

26 juin 2011

Entière

Hier, d'une manière étonnante et tout à fait naturelle, les différents espaces de ma vie professionnelle se sont mis en relation. J'ai ressenti une force nouvelle à ce décloisonnement. Manifestement, cela s'est vu aussi. Étonnant d'en voir l'effet sur les échanges nourris qui ont suivi, où j'ai trouvé une partie de réponse aux questions que je me pose sur la suite de ma vie professionnelle, et de nouveaux alliés que je n'aurais probablement pas osé aller chercher.
Quelle période incroyable!
Garder les pieds sur terre avant toute chose...

Ajout du soir :
Tout cela n'est pas arrivé que par un hasard absolu. J'ai osé dire ce qui minait mes nuits, égarait mes journées, demander de l'aide plutôt que tout porter comme si j'étais seulement forte.
Il n'y a rien qui naisse sans un abandon...

24 juin 2011

Contrat

Je prends des risques.
J'ai proposé aujourd'hui une espèce de contrat à l'homme d'eau claire. L'exploration des petits cailloux relationnels, à son profit, au mien.
Il a le choix bien sûr. C'est une expérience dont on peut sortir à tout moment.
Le but ? Pour lui, l'expérience de dire ce qui ne va pas plutôt que le subir et d'en souffrir.
Pour moi l'opportunité d'améliorer mon comportement.
Le point d'appui, cette écoute réciproque pas si courante, et la confiance.
C'est l'intuition du jour. Qui ne tente rien...

Evidence

Ce journal comme un miroir de ce que je me raconte.
Bien sûr, il n'a que cette valeur-là.
Très relative, et très puissante, puisqu'en jouant sur notre instrument de perception du monde, on change notre manière d'être au monde.

Mais cela n'est que perception.
Ça vaut le coup de se rappeler l'évidence de temps en temps ;-)

23 juin 2011

Dans l'instant

Encore une journée multi-journées. Mon plus sûr allié est de prendre un temps après l'autre, d'en tirer à chaque fois le plaisir du moment, cette douceur qui fait glisser ce qui pourrait gripper. Prendre chaque instant de détente possible comme une fête. Me laisser porter par le collectif aussi, puisqu'il existe.

Une journée de relations : négociation, recrutement, construction, motivation, soutien, innovation, animation, écoute, coaching, partage. Je savoure ce qui se construit là, ici et maintenant. Ce qui s'épanouit dans ce paysage un instant dégagé.

Et ce soir une conversation particulière, qui va peut-être aider à remettre en circulation ce qui était bloqué chez l'autre protagoniste de l'histoire. La partie n'est pas facile, ma posture sera essentielle, seule l'immobilité peut faire cette œuvre-là. A son rythme propre. La confiance comme seul guide dans ces terres étranges où l'intellect n'a que faire. (M'inspirer d'Orphée, et faire confiance à l'oreille jusqu'à la sortie des enfers, sans douter un instant).

22 juin 2011

Rééquilibrer : l'eau et la terre

Hier midi, je n'avais plus d'énergie. 
Sommeil perturbé, écourté.
L'animation d'une première séquence dans un projet de changement, où je me suis beaucoup investie pour enclencher ces échanges qu'ils ont décidé de pérenniser.
La colère aussi. Contre ma faiblesse.
L'excitation de toute cette agitation qui commence à rejaillir sur mon comportement.

Je suis allée "prendre l'air". Il pleuviotait. La douceur de quelques gouttes sur mon visage m'a redonné de la vie. J'ai pu à nouveau jouer mon rôle de balise pour l'équipe, de construction sur les sujets, jusque tard.

De nouveau j'ai senti la fatigue écrasante au moment de rentrer. Difficile de mettre un pas devant l'autre. Même manger était au-dessus de mes forces. J'ai pris un grand bain, ce qui ne m'arrive jamais. J'ai pu manger, dormir 6 heures d'affilée. Les idées reviennent, la perspective aussi. Ce qui fait que mon action portera des fruits. 

La terre, l'eau, donc.
Eviter l'air et le feu.
Prendre le temps du recul. C'est urgent

20 juin 2011

Mon rêve de manager

Mon rêve de manager
c'est une équipe souple qui sait avancer en se reconfigurant,
en s'adaptant à toutes les anfractuosités des rochers,
en s'étalant dans l'herbe,
en s'élevant dans l'air,
en se forgeant au feu de la nécessité.

Une drôle d'entité  à plusieurs têtes,
multipattes
avec un coeur qui bat,
le rire comme un passeport.

Une équipe où chacun trouve sa place,
en relation avec le reste du monde,
une place où il peut se développer, découvrir,
construire, voir émerger et faire évoluer.

Dire et se taire,
apprendre et donner,
se saisir, 
rêver et s'étonner,
vivre déployé.

19 juin 2011

vertige

Encore un week-end de travail intense. Je me prête au jeu aussi souvent que possible, tant de surprises sont au rendez-vous à chaque fois, de celles qui changent le vie en profondeur, de celles qui me donnent des pistes pour accompagner avec plus d'acuité et de justesse.

Ce matin, j'ai découvert en flexion avant que je n'avais pas confiance dans mon support, que c'était comme un plancher de verre avec l'abîme en dessous. Nausée instantanée qui m'a poursuivie de longues heures, même si j'ai tenté de substituer au vide du sable doux aux pieds.

Mais elle m'a donné l'opportunité de retrouver mon support ce soir. Le héros, avec un grand écart de jambe y a suffi en à peine quelques secondes. Renaissance instantanée de la confiance.


En écho à  "il suffit d'un geste"" de François Roustang, que je relis avec un bonheur intense ces derniers jours. Une interview ici

18 juin 2011

Les limites

Hier au déjeuner

"Je cherche à repousser mes limites en permanence" dit-elle, après m'avoir décrit son burn out des derniers mois. Comment elle s'est sentie grillée de l'intérieur. La désintoxication progressive au blackberry.

C'est alors qu'est apparue ma propre image de mes limites. C'est comme un espace au sol, l'espace de mes possibles, avec lequel je ne peux transiger sans risques. Pas des murs, mais une sensation que ce n'est pas bon pour moi si je vais plus loin, une sensation électrique désagréable qui fait frissonner brusquement. 
Par compte, à l'intérieur de cet espace, j'ai toute latitude pour me développer juqu'au ciel, sans limites.
Je me suis sentie libre d'un coup. C'était bon.

Mais moi je n'ai pas de ciel, s'écrit-elle !
Finalement, les siennes sont devenues des tentures qui disparaissent si elles sont "fausses", des murs solides sinon.


Je n'ai qu'une vie, la mienne.
Je ne veux plus jouer à être une autre.
40, c'est ça ?

17 juin 2011

Cultiver la lucidité

Petit warning. 
Quand tout se présente si bien, il faut d'autant plus garder la tête froide.
Éviter l'emballement.
S'ancrer dans l'organisation telle qu'elle est, avec ce qu'elle peut accepter comme nouveauté.
Ne surtout pas d'isoler entre experts fiers de notre belle vision utopique.

Cœur ouvert, raison garder ;-)

Les pauses sont décidément à cultiver...

Comme une pause

La patience a fait son oeuvre.
J'ai accepté aujourd'hui de faire comme une pause.
J'ai pris le temps d'être disponible et professionnelle pour ceux qui m'ont sollicitée.
De déjeuner en savourant une conversation pleine de surprises et d'écoute réciproque.
D'écrire ce qui devait l'être sans pression.
De donner sans que ça me coûte.

Lundi sera une journée chargée, après un week-end dense et nourrissant.
Mais aujourd'hui a été comme une pause.

Demain je change de dizaine.
Cette pause, un cadeau.

16 juin 2011

Réouvrir en douceur

Après une longue interruption, elle revient pour son heure à elle.
Le noeud extérieur s'est dénoué d'un coup, alors qu'elle n'y croyait plus.
Mais le changement a été tellement brutal que le noeud intérieur est encore là.

La première fois, nous nous sommes occupées des mots à l'intérieur qui prenaient toute le place. 
Pour les regarder en face, les trier, les remettre à leur place. 
Remettre au placard cette épée de Damoclès qui menaçait son bonheur et n'est plus. 
Observer les petites choses qui vont aider à ce que leur foyer retrouve de la vie.

Hier, comme les mots s'étaient assagis, nous avons repris la voie du corps. 
Y aller doucement, sentir ce qui va dans le sens d'un soulagement, y rester le temps d'observer une évolution, et tirer ainsi comme un fil d'Ariane, un fil fait de douceur et de souffle retrouvé.

- La douceur des mouvements de bras comme des ailes, pour expérimenter le plaisir d'être porté par l'air.
- Des flexions pour travailler l'expir, en l'allongeant, en laissant du vide, pour laisser se déliter progressivement ces boules d'angoisses dans le plexus en travaillant l'opposé, dans le dos. Et surtout retrouver l'inspir vraie, une inspir de vie, celle qui éclot d'elle-même.
- Tonifier aussi pour que la force se réinstalle progressivement.

- Arrêter là pour une grande pause voyageuse de l'intérieur. Par les mots, essayer de continuer ce mouvement de vider ce qui fait mal et remplir par du neuf, du frais. Laisser l'intention faire venir les mots et se couler dedans, en veillant à laisser s'ouvrir le champ.

- Retrouver un mouvement d'éveil tout doux, en portant attention à la même chose. Le souffle comme guide du mouvement, vider vraiment pour laisser la place au neuf. Essayer progressivement de retrouver l'esprit du mouvement d'un enfant qui s'étire au réveil. Ce côté chaton qui nous fait sourire à chaque fois intensément, tant la vie est là.
- Puis s'asseoir, et prendre le temps de respirer sans l'aide du mouvement. Ajouter le son pour que la vibration aide. La laisser prendre la place puis refluer comme un murmure en laissant son écho.

Revenir au quotidien, s'étirer et se dire au-revoir.
Le semaine prochaine, ce sera encore différent. Et c'est tant mieux.

15 juin 2011

Passion

J'en ai touché deux mots l'autre jour : mon rythme de travail s'est encore intensifié, et je sais que je passe au-dessus de mes limites. Mon torticolis de la semaine dernière me l'a bien dit ( du coup, impossible de faire autre chose que me reposer, ce week-end !)

Pour de bonnes raisons, bien sûr ! Parce que c'est un bon moment, un moment où tout ce que nous avons patiemment semé depuis tant de mois, pousse d'un coup ( les jardiniers comprendront !). 
Du coup, nous ne pouvons repousser ce qui était hier inespéré, mais cueillir et transformer là, tout de suite, avant que cela se délite sous nos yeux. En remerciant pour cette manne.

Quelques instants pour échanger hier là-dessus, dans une pause de 5 minutes sur une journée démarrée très tôt, finie très tard.
C'est la passion, dis-je. Et qu'est-ce qui t'aiderait à prendre soin de toi, répond-il.
Un blanc
C'est là que la patience apparaît.

Passion, patience, un joli duo à cultiver. 
Et cette image des saisons, et des cultures.

12 juin 2011

Passer de 2D en 3D

Dans les expériences fortes de ces dernières semaines, j'ai eu l'opportunité de rencontrer, de voir et d'entendre pendant quelques jours des personnes dont je lis les écrits depuis quelques années déjà.(je vous en dirai probablement plus une fois prochaine).

C'est en reprenant un de ces écrits aujourd'hui que j'ai remarqué la différence. C'est comme si j'entendais le texte autrement à pouvoir ainsi reconstituer en 3D l'intervention, en complétant par le voix, la posture, la démarche, le regard, la personnalité, et ce que j'ai ressenti "en vrai" de la personne. 

Je mémorise ainsi tellement mieux ce que je lis. Cela m'a donné l'envie d'aller faire un tour ici pour détecter mes styles d'apprentissage. Intéressant exercice qui remet en perspective bien des points jusque-là mystérieux pour moi.
Ça vous tente ?

Poésie sur pattes


Trouvé à l'instant sur le blog de Paul Jorion :-)

11 juin 2011

Une rencontre

Ces deux dernières semaines ont été tellement intenses, avec des moments si exceptionnels, que je ne sais par où commencer.

Hier, ce candidat que j'ai reçu alors que je n'ai plus de poste à pourvoir, et qui s'est révélé quelqu'un de tellement différent.  Ses dons affleuraient dans son cv, sans qu'aucun indice puisse me donner une piste concrète. Alors j'ai posé la question, quand la communication a été pleinement établie, au point que j'aurais pu finir ses phrases ou les deviner. Nous sommes passés à d'autres niveaux de communication. Bien au-delà d'un échange de pratiques entre thérapeutes, une sorte de reconnaissance réciproque au-delà du langage et d'un lien affectif. Nous sommes de la même famille.
Pour conclure, nous sommes revenus dans l'entreprise, afin d'évoquer les pistes pour rester lui-même en s'exposant moins à la rancœur de ceux qui ont perdu cette lumière qui l'habite incroyablement, rester lui-même aussi dans la manière d'utiliser son énergie ici ou ailleurs. Pouvoir transmettre ce que j'ai appris à ce niveau-là donne du sens aux difficultés que j'ai vécues ( voir ici et ). Car cette violence que l'on reçoit en pleine face, c'est la violence que l'on envoie sans y prendre garde à revendiquer la joie.(Les yoga sutra nous disent que quand on est dans la non violence, la violence se délite)

J'ai passé son cv à un homme très exceptionnel aussi, assez pour l'accepter tel qu'il est, et prendre soin de ses talents. A suivre.


10 juin 2011

L'homme d'eau claire

Dans la suite des portraits de la femme pintade et de la femme épagneul.

Sa source était amère et presque tarie quand je l'ai rencontré. J'y croyais pourtant, parce que j'ai vécu et vu tant de renaissances, et puis, nul ne sait jamais, alors il faut tenter. 

Nous avons laissé le temps s'arrêter, même quand il ne s'y prêtait pas, nous sommes assis au bord  et avons devisé doucement, dans la confiance de ce qui était là, sans observer vraiment, juste en nous laissant flotter sur la brise. 

Le murmure continu des voix, charme ténu, mais un des plus puissants, quand il est sincère.

Je ne sais à quel moment nous avons tourné la tête. Mais l'eau était revenue. Presque cachée par les cailloux et les  brindilles, encore saumâtre, mais bien présente.

Nous avons continué, l'espoir au coeur.


L'eau coule à nouveau, de plus en plus joyeuse, même si des nuages l'obscurcissent par moment, même si des sanglots la voilent parfois. 
Les oiseaux et les petits rongeurs viennent s'y abreuver, maintenant.


Il m'émeut, l'homme d'eau claire. 
J'aimerais qu'il trouve sa force, pour se protéger aujourd'hui et demain, sans y perdre sa clarté. 

3 juin 2011

Apprendre, ressentir, partager

Un grand week-end à assister, en bord de mer,  à un congrès que j'ai choisi. 
Je profite du bel échantillon de recherches et de pratiques mis à notre disposition, de pouvoir aussi marcher les pieds dans l'eau en profitant du rythme et de l'odeur iodée des vagues, en échangeant avec ces personnes de ma famille professionnelle d'élection que j'apprécie autant pour leurs qualités de cœur que leur intelligence.

Même si le rythme est très intense, je sors progressivement de ce sentiment d'urgence à réaliser ce qui doit l'être tout de suite dans lequel j'ai été ces derniers temps, qui me permet d'avancer vite, mais qui est à la fois fatiguant et factice.

J'ose rêver d'un autre rythme de vie.