27 novembre 2010

Tendre l'oreille

Quand les notes sont multiples, il semble parfois qu'une note ait disparu. Celle qui donne l'air de rien sa douceur, sa couleur à l'ensemble.
Une note vous manque et tout est dépeuplé...

Certaines notes s'immiscent, prennent de l'ampleur, accords en mode mineurs, nostalgiques, dissonants et dramatiques.

Parfois il suffit se taire, de faire taire les notes envahissantes, pour que la note d'amour puisse trouver à nouveau sa place délicate et fragile. Celle qui ne réclame pas, et se donne.

Parfois il faut que l'orage éclate d'abord...

26 novembre 2010

Loin de mes bases

Ce mercredi j'ai déserté mon bel endroit de calme et de travail sur soi pour un voyage professionnel : deux jours tout en anglais sur le domaine dont je m'occupe et qui me passionne en tant que salariée, la qualité de vie au travail.
Deux jours à rencontrer, échanger des pratiques concrètes, et surtout sur la manière de faire marcher les choses, en favorisant leur éclosion, plutôt que de "plaquer" des recettes toutes faites.
A sentir aussi "l'air du temps", vu du "terrain", comme des niveaux très politiques du "corporate", ou encore d'universitaires spécialistes du domaine.
Et à partager de bons moments avec des inconnus , italiens, allemands, anglais

Et j'ai aimé cette respiration pourtant très intense. Au point de me dire que dans un autre contexte personnel, c'est une vie que j'aimerais mener, de voyager ainsi pour découvrir et rencontrer d'autres cultures, incessamment.

Dans le train du retour, en point d'orgue, deux heures de conversation à bâtons rompus avec des québécoises sympathiques, dont une bonne heure de résolution de problème de...qualité de vie au travail ;-)

21 novembre 2010

La voie du guerrier ?

Une nouvelle séance pour travailler sur la carapace à l'intérieur, celle qui ne sert tout simplement à rien, sinon à faire mal pour de mauvaises raisons.

Toujours une histoire de support. S'affranchir de la béquille pour retrouver un vrai appui sur le sol, confortable et solide.


Torsion, sauterelle, et autres réjouissances sont au rendez-vous. Un sacré travail (je suis prête à le démontrer à tous ceux qui pensent que le yoga est trop mou pour eux ;-)

Alors, "la voie du guerrier", comme l'appelle Osho ? Peut-être, mais un guerrier sans guerre ;-)

17 novembre 2010

Caresser l'air

L'imaginaire comme une ressource infinie.

Aujourd'hui, des bras comme des ailes, permettant de trouver une nouvelle aisance dans le dos et les épaules.
L'air comme appui stable dans une posture délicate.
Ce nouvel espace à habiter dans la zone du cœur, pour pouvoir y voler, et s'y reposer en liberté.

Le dos plus fluide, la respiration qui passe mieux, des yeux qui brillent, et la gratitude de pouvoir transmettre ce qui m'a été offert avec tant de générosité.

13 novembre 2010

Le fond, le vent.

Me laisser couler jusqu'au fond de l'ombre, tant habité, et tant fui.
Et là, dans la douceur visqueuse et glauque de la plainte, essayer d'ouvrir les yeux.
Pas trop vite, pas trop longtemps d'abord.
Y trouver les mêmes choses connues, tellement connues.
Bon, et puis ?

Et puis revenir au présent, retrouver les choses simples qui ont du sens au quotidien,
Bouger, respirer, manger, donner, recevoir, aimer, dormir.

Sentir le vent d'automne tourner autour. Celui-là même qui fait tomber les feuilles mortes, quand elles sont prêtes.

Contreposture

Le relâchement comme contreposture du travail effrené.
De quoi goûter ce qui n'a pas place d'habitude, et en creux cette fois, la teneur de mon engagement.

11 novembre 2010

Renouveau

Sur son dessin l'été d'avant, ses jambes étaient végétales, élan de vert et de bleu. Il souffrait tant, douleur dans sa chair, manque criant au coeur. De l'intelligence, de l'humour, du charme, mais ce ricanement auto disqualifiant, en permanence. Il se mettait à l'écart de lui-même, tellement persuadé de son ignominie.

Il s'est accroché, a accumulé les démarches, trouvé du soutien, s'est accroché encore. 

Je l'ai eu longuement au téléphone hier. L'arbre non seulement tient debout, mais s'élance avec grâce vers le ciel. De nouvelles amours ont émergé où l'autre a sa place dans la relation, est bien plus qu'un  support au manque. 

Pour ma part, je finis cette conversation dans un état de paix, ce qui n'était pas le cas jusque-là avec lui.

Quelques jours

Quelques jours,
le temps d'œuvrer sans relâche et sur tous les fronts, et d'obtenir de vraies satisfactions
le temps de me disperser, de m'éparpiller, d'exploser, de me décomposer, de me liquéfier de fatigue
le temps de tester combien l'énergie de ma carapace se doit d'être recyclée autrement, et de décider de faire face
et aussi le temps de petits plaisirs simples.

mais pas le temps de dormir, de me reposer, de laisser faire.
Le "programme " des jours à venir est tout trouvé...

6 novembre 2010

La carapace

Ma carapace n'est pas à l'extérieur, qui est de chair aussi tendre qu'un bernard-l'hermite.
Non, elle se tient aux aguets dans la pénombre.
Il suffit que mes points sensibles se sentent effleurés pour qu'elle se manifeste, prête à me protéger.

Planche anatomique intégrée : d'abord ce sont les psoas iliaques qui durcissent, formant un corset en bas de la colonne, puis la contracture se propage dans le dos. Ilio costal, puis long dorsal se crispent. La colonne se courbe, la douleur réapparait, celle de la petite fille vieille, si vieille, sous les reproches et les claques. Larmes remâchées, pas encore tout à fait lavées. Il faudra probablement bien du temps encore pour défaire ce mécanisme, désactiver les défenses bien mal placées.

En attendant, je découvre et ressens, de l'intérieur, les muscles du dos ;-)
J'apprends à connaître, à admirer, à aimer , ce corps si longtemps méconnu, mal-aimé, maltraité.

3 novembre 2010

Tisser

Tisser le passé et le présent.
Relier pour faire de l'espace,
et construire une cathédrale de vide
à la lumière.

C'est ce que je tente de faire ici et ailleurs.

Pense-bête :
Ne pas oublier
- le rire du ventre, celui qui sauve de la prise de tête,
- le souffle, les appuis ( n'est pas ?)
- et DORMIR !

En ces temps de fantômes

Il y a depuis le rêve de cette nuit une chose qui me colle aux basques.Une chose molle, sans réalité tangible, et pourtant capable de m'engluer méchamment.

Que fait-on aux fantômes de cet acabit ?

Et bien d'abord, on les regarde droit dans les yeux. On essaie de voir depuis quand ils sont à nos trousses, retroussant leurs babines dans un rictus goguenard,en guettant le faux pas pour vous sauter dessus de tous leurs os cliquetants.

C'est alors qu'on s'aperçoit qu'ils ne nous appartiennent pas totalement. Que quelqu'un vous les a refilés dans les pattes quand vous étiez toute jeune, que ce sont les fantômes d'une autre , qui elle-même les a peut-être récupérés d'une ancêtre, ad infinitum.

Que faire alors de cette souffrance sinon l'accueillir avec tendresse.

C'est alors qu'elle apparaît. Une adolescente toute frêle dans son corps de femme trop grand pour elle. Elle cherche un amant, et un père pourtant. Quelqu'un de doux, et de tendre sous l'humour. Quelqu'un dont elle n'aurait pas peur, dont elle pourrait partager les valeurs. Qui la regarderait, elle qui est femme devenue, prête à la voir grande comme elle le sera bientôt, et à la respecter dans sa future sagesse.

Bon, c'est donc ça, toute une lignée de femmes qui cherche sa féminité dans le miroir des yeux des hommes, et ne craint rien de plus à la fois.
Rien que ça ;-)

Et il y a la réalité. Une jeune fille effrayée devenue femme, et qui aime ça.

Les ténèbres s'écartent, emportant dans leur sillage les fantômes rassérénés.

"je n'ai pas peur de moi"dit Hippolène...
et le monstre se ratatine comme une vielle salade moisie ...

Le marbre




Un marbre blanc et rouge.

De près, apparaît une veine particulière, bleue.
Elle est discrète, mais fait partie intégrante de la pièce.
Elle lui donne encore un peu plus d'éclat.


Faire comme le marbre, donner de la place à toutes les couleurs de ma vie, mêmes celles qui n'osent aujourd'hui me visiter qu'en rêve...

2 novembre 2010

Le roi, le sage et la vache

Il était une fois un roi qui était très perturbé. il décida d'aller voir son professeur. Pour cela, il voyagea plusieurs jours. Quand il le vit, il lui dit "J'ai un problème." "Vous avez fait un si long voyage, mangez d'abord quelque chose, reposez-vous, attendez un peu."Bien que cela le contrariât, il attendit.
Au bout de quelques jours, le sage demanda au roi de s'occuper d'une vache. Il le fit. Quelques jours après, il lui recommanda encore : "Fais très attention à cette vache, ce n'est pas une vache ordinaire, c'est une vache divine, sacrée, très précieuse."
Le roi obéit, jour après jour, nuit après nuit, il veilla sur cette vache. Quand il se réveillait le matin, sa première pensée était : où est la vache? Une nuit, il rêva qu'un tigre l'attaquait, qu'il prenait un couteau et frappait le tigre, et quand il se leva, il fut très étonné de ne pas trouver le tigre.Il n'arrêtait pas de penser à elle.
Quand il rencontra le professeur, celui-ci lui dit " Cette vache est très heureuse avec vous ! Mais au fait, quelle est votre question ?"Le roi lui dit : " Je n'en ai plus, j'ai réalisé que mes problèmes étaient comme des rêves, vous êtes un très bon professeur."

Histoire racontée par Desikachar, Cahiers de Présence d'Esprit, numéro 8

J'aime beaucoup cette histoire, que je trouve pleine d'humour et de légèreté. Et vous?