23 juillet 2011

Travaux d'été : le tamis

Je profite du ralentissement bienvenu pour passer au tamis mes journées. 
Viveka, le discernement, disent les yoga sutra. 
Vivre mes erreurs ( merci Claudine pour cette citation bienvenue).
Et oui, je patauge, comme tout le monde. Si le ton de cet espace est plutôt serein, ce n'est pas toute la tonalité de ma vie.

Première étape : vivre ce qui émerge, sans tri ni jugement. 
Joies et regrets de l'instant. Toutes ces images qui tournent et se posent parfois a propos, parfois moins.
J'ai un nouvel espace dédié à cette tâche.  Un espace d'observation de mon mode de pensée. Personnel bien sûr. Photographies de ma vision du quotidien.

Deuxième étape : tamiser, prendre du recul, pour décoller les images de la réalité brute. 
Relire à tête reposée ou dormir dessus si besoin. Parfois juste poser les images et ressentir l'émotion associée suffit. L'indicateur du trouble marche assez bien.
Le sourire est indispensable. Sinon c'est trop dur de se voir combien l'interprétation déforme. De la tendresse pour moi.

Troisième étape : agir.
C'est une décision. Je pose l'orgueil de côté, j'accepte de m'être trompée, je fais fis des regrets stériles et décide de faire ce qui est possible, d'accepter les conséquences de ce qui ne peut changer.

Et en fond, la confiance. en la vie qui me porte et prends soin de moi, même au cœur de mes erreurs. la plupart des choses sont éminemment relatives et passagères.


Une image qui vient : celle  de ces grands plateaux qui servaient à séparer la balle du grain, à la faveur de la brise. Je sens le parfum du blé mûr, j'entends les chants de ces jours d'avant, la paille sous mes pieds, la brise sur ma peau.

21 juillet 2011

Limites

Un changement de cadre est toujours bienvenu.

Toucher quelques unes de mes limites et voir qu'elles n'existent pas, qu'il suffit de les effleurer pour qu'elles disparaissent.

Que c'est un choix qui m'appartient à chaque instant.  Éviter de devenir fossile.

20 juillet 2011

Epluchage

D’un jour sur l’autre, les pluches de fatigue durcissent et tombent.

Dans un premier temps les tensions s’exacerbent, dans des moments de stress intense, parfois avec des coups de blues en dépit du grand bonheur calme de ce début de vacances. 
Puis un arrêt, un soupir, et je peux passer à autre chose.

Hier après-midi, comme un grand sanglot coincé, pour un sujet vague et flou.
Au réveil, le problème est apparu clairement, et deux solutions se sont proposées.

Reste à dormir assez. Je pense que cela sera plus long.

19 juillet 2011

Fleurs sauvages



Bleuets,
coquelicots, 
chardons,
liserons,
grappes blanches et odorantes, 
marée mouvante des roseaux.


Les tourbillons de l’Ire, 
le lac  bleu d’azur, 
les parapentes colorés sous l’incessant manège des nuages

6 enfants qui courent, discourent, se taquinent, 
trois adultes qui sourient au moment.


Un grand lavage de vert et de joie.
 Je savoure et reprends vigueur.

Inspiration : la permaculture

Trouvé tout à  l'heure sur Wikipedia
  1. Appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions (feedback)
  2. Intercepter et stocker l’énergie - en développant des systèmes qui collectent les ressources quand elles sont abondantes et que nous pouvons utiliser à besoin.
  3. Utiliser et répondre créativement au changement - on peut avoir un impact positif sur des changements inévitables en observant avec attention et en intervenant au bon moment.
  4. Concevoir en passant des motifs généraux (structure) aux détails - en prenant du recul on peut observer les motifs dans la nature et la société et les reproduire. Ils peuvent alors devenir la colonne vertébrale de nos designs et les détails mis en place à mesure que nous progressons.
  5. Intégrer plutôt que séparer - en mettant les bons éléments aux bons endroits, des relations se développent entre ces éléments et ils travaillent ensemble pour s’entraider.
  6. Observer et interagir - En prenant le temps de s’engager avec la nature on peut concevoir des solutions qui correspondent a la situation.
  7. Obtenir un résultat - s’assurer que l’on reçoit réellement des récompenses utiles pour le travail qui est fait.
  8. Ne pas produire de déchets - en trouvant une valeur à chaque ressource disponible et en les utilisant toutes, rien n’est un déchet.
  9. utiliser et valoriser la diversité - la diversité réduit la vulnérabilité à une variété de menaces et tourne à son avantage la nature unique de l’environnement dans lequel il réside.
  10. Utiliser et valoriser les ressources et les services - faire la meilleure utilisation de l’abondance de la nature pour réduire notre comportement consommateur et notre dépendance vis-à-vis des ressources non renouvelables.
  11. Utiliser les bordures et valoriser le marginal - l’interface entre deux choses est l’endroit ou les événements les plus intéressants se produisent. Ce sont souvent les éléments qui ont le plus de valeur, et qui sont les plus divers et productifs.
  12. Utiliser des solutions petites et lentes - Les systèmes lents et petits sont plus faciles à maintenir que les gros, en faisant un meilleur usage des ressources locales et en produisant des résultats durables.

18 juillet 2011

Racines


Trois jours pour prendre soin de mes racines.
Ne pas tourner le dos à ce que j’ai reçu, le regarder, l’accepter car ça fait partie de moi.
Lâcher le jugement, ouvrir mon cœur, mes yeux, autrement, écouter. 
Laisser mes enfants découvrir ce qui fait aussi partie de leur patrimoine.

C'est là que je vois aussi le chemin accompli ces dernières années, de part et d'autre sans doute.

Cela reste tout de même un effort de contrer le vieil enchantement. C'est en repartant que je l'ai senti, dans mes os, comme une pesanteur.

Le bouleau


"Dès que l'obscurité fut complète, il s'assit derrière la table et commença la lecture. A peine avait-il tourné la première page qu'une multitude de renards et de loups arrivèrent en courant vers lui, dès qu'il eut tourné la deuxième page, une foule de loups-garous se jetèrent sur lui et tous hurlaient, tous le déchiraient de leurs griffes et de leurs défenses au point de faire jaillir le sang de ses multiples blessures. Un autre se serait déjà sauvé mais  cette fois-ci non plus le petit soldat ne céda pas et d'une voix ferme continua de lire jusqu'à ce qu'il eut achevé le livre. Et quand , au lever du soleil, il leva la tête, une jeune fille se dressait devant lui au lieu du bouleau blanc. Elle prit le petit soldat par les mains, l'embrassa sur la bouche et lui dit : merci infiniment. Ta tâche est terminée, à présent. Tu as délivré quatre âmes humaines."
Extrait du conte "Le petit soldat et le bouleau blanc", issu de"Légendes des arbres et des fleurs", éditions Gründ.

En retrouvant ce livre qui a été une des merveilles de mon enfance, je me disais tout à l'heure que parfois, un accompagnement ressemblait à ça : persévérer à travers les horreurs jusque le charme se défasse(deshypnose comme disent certains). 
En fait, je pense que c'est être là, présente, en confiance, pour que la personne persévère jusqu'à ce que le charme se défasse. Cela implique de ne jamais perdre de vue que je ne suis pas le petit soldat du conte, et ne dois jamais revendiquer ce rôle.

16 juillet 2011

Le calme

Dans le train avec ces petits bouts d’hommes si grands déjà. 
Hier encore collés, maintenant presqu’envolés. 
Calmes comme je ne l’imaginais pas possible. 
Tout change.

Le repos enfin.
Le tissu brille particulièrement quand il commence à s’user. Sensation d’ivresse tellement dangereuse où tout s’emballe. Où le sommeil  s’effiloche.

Mais là, le calme. De quoi sentir le sang dans mon corps. Le poids particulier du manque de sommeil autour des yeux. Ce frisson sous-jacent.

En fond sonore, Colin Chloe  et ses sortilèges marins.

Cette douceur que je savoure depuis tant d’années après de celui que j’aime , comme un instant fugace.   
Sa présence quand nous sommes reliés, même au cœur du sommeil. 
Ce fil perdu et retrouvé, devenu fil  de soie. Irisé.

« Mon cœur bat vite,
mon cœur bat vite ,
mon cœur bat vite,
mon cœur bat »
 dit Colin Chloe

15 juillet 2011

Juste par l'oreille

Quand son ami avait évoqué ses questionnements, je lui ai proposé spontanément de nous mettre en lien.
J'étais déjà au téléphone quand il a appelé, j'ai eu le sentiment que nous nous connaissions déjà, mais non. Nous avons repris rendez-vous à un moment plus approprié, dans cet endroit si propice à dénouer et tisser autrement.

Il m'a raconté son parcours. Ce besoin intense de devenir lui-même. Ses dernières expériences et leur fin brusque. La manière déterminée dont il s'attachait à développer son activité en solo à présent.
Je ne voyais pas bien quelle était sa difficulté. 

Donc j'ai raconté mon propre chemin. Là où j'en étais, avec ce qui apparaît ces derniers temps. Comment mes nouvelles compétences se conjuguent aux anciennes, ce dont je ne rêvais même pas. Et ce havre de paix, à côté, ces moments tellement privilégiés où je pose mon propre cadre. Comment je ne me pose plus la question de demain, tant aujourd'hui est plein de sens, et parce que je sais être sur ma route.

Nous avons échangé plus finement sur nos pratiques. Des différences, certes, et en commun cette recherche de liberté pour nous, pour ceux qui font appel à nous. 

Puis nous sommes revenus sur son amertume. Sur le fait que la confusion des cadres ne pouvait se terminer autrement.
Nous nous sommes promis de rester en lien.


Je comprends pourquoi ils sont amis. Tant de finesse, tant de générosité.
Une belle rencontre.

14 juillet 2011

Soulager Atlas

Cela faisait quelques séances que je l'observais. 
La crispation de son visage s'était bien atténuée.
Tant de force mobilisée en permanence dans ses épaules, toutefois.

Hier, nous avons eu l'opportunité d'une séance en solo.
Alors, j'ai pris le parti d'aller un cran plus loin, d'utiliser chaque mouvement pour faire travailler d'autres parties du corps, celles qui se laissent porter d'habitude par ses épaules, et qu'il ne sentait pas.
Nous avons joué avec les images, avec la respiration. 
Il ne pensait pas qu'une séance de yoga pouvait aussi intense avec des mouvements en apparence si simples.

A un moment, la tension de ses épaules a lâché, les pieds ont repris leur rôle de porteurs. L'énergie circulait de manière plus fluide.

En sortant, il était surpris, un peu décontenancé par ces nouvelles sensations.
Lui qui s'attendait à une dernière séance cool ;-)

13 juillet 2011

Retour à la source

J'ai dansé la course pour qu'elle soit joyeuse,
Comme une flamme, je me suis réjouie de chaque souffle d'air, évitant la colère,
Trouvé des moments de calme pour ne pas me consumer en pure perte.

Nourrie aux regards qui brillent et à cette écoute qui met en lien, intensément.

Je veux retrouver maintenant la douceur de l'eau qui coule entre les cailloux, bercée par les scintillements du soleil et le vif argent des truites sauvages.
Je n'aurai pas la nostalgie des flammes brillantes.

10 juillet 2011

Aujourd'hui

Aujourd'hui je me sens comme ça.
Oui, c'est une salade, une rougette exactement.
Une petite salade très vivace, avec un goût assez prononcé, qui craque sous la dent.

Me prendre au sérieux ? Et puis quoi encore !

9 juillet 2011

La faim

Cette plage de temps à moi, cette nuit, comme un cadeau. 
Me recoucher et profiter de ce temps devant moi, sans réveil ni obligation. Juste blottie là. 

Des projets qui s'effacent devant la paresse bienvenue, car la fatigue court encore sous ma peau. 

Et après le grand après-midi de rien, la faim qui vient me titiller. Une faim de patates sautées, croustillantes, peau savoureuse et bien craquante. 

Le menu était tout fait. Je chantais en les préparant la vie revenue.
Je riais en pensant à ma folie, à ce contraste entre ma passion pour ce que je fais et les conventions  habituelles. Je suis si heureuse de me laisser aller à cette folie là, celle d'être vivante, pleinement. Une.

8 juillet 2011

Hier soir

Je suis arrivée portée par l'extraordinaire nouvelle à notre diner annuel d'été.
Quartier branché, ambiance festive, tellement loin de ce que je vis d'habitude. Autant cela ne me manque pas, autant j'apprécie aussi, comme une fenêtre ouverte sur cet autre monde.

L'une était là. Pas besoin de beaucoup de mots entre nous. Un regard suffit souvent. Ta présence a changé, me dit-elle.

L'autre a parlé toute la soirée. Trop d'énergie pour ma petite forme.

De temps en temps, je regardais la rue, chaleur et poussière, l'air de l'été.

Être là à parler de la mort, du temps. Être là, ensemble.

Derniers jours

J'arrive presque au bout de mes ressources. 
Je le sais à mes yeux qui piquent, mon dos qui se courbe, l'incapacité à me concentrer par moment. 
J'observe et m'accorde du lest, au fur et à mesure, un peu à la fois, le juste nécessaire pour que ça passe pour moi, pour ce qui doit être fait.

Je le sais au besoin de recontacter des sensations de nature. Un galet dans le creux de la main, l'air sur mon visage, l'éclair jaillissant d'une fontaine. 

Je le sais aussi par l'extraordinaire importance que prennent les relations. 
J'évite la colère des autres, qui me détruirait dans l'état où je suis. 
Je me nourris de la fraîcheur et de la franchise, de la sincérité, partout où je les trouve. 
Le pétillement d'un regard ou d'un rire, croiser B. que j'apprécie beaucoup même si beaucoup ne voient que son ego bien dimensionné.
Je passe mes journées à sourire.
J'ai sauté de joie à l'annonce hier soir de celui qui va travailler avec nous dorénavant. J'aurais sauté au cou de celui qui me l'a annoncé s'il avait été un autre ;-)

Mardi soir, je raccroche.

6 juillet 2011

le jardinier de l'Eden

Relu hier le jardinier de l'Eden de Clarissa Pinkola Estes, avant de le passer avec l'intuition de l'aide qu'il apporterait peut-être.
Un tout petit livre vite lu, mais un de ceux que je peux reprendre sans me lasser, tant ils me nourrissent.
Un livre fait d'histoires imbriquées, qui chacune nous mène un peu plus profond dans notre âme. 

Et notamment celle de cette forêt massacrée par les bulldozers, et qui est brûlée dans un rituel très spécial (des larmes et des gestes symboliques). La terre nue est grattée puis laissée à elle-même. C'est alors que viennent l'ensemencer tout ce qui imprègne l'air autour d'elle, jusqu'à donner une magnifique forêt sauvage.


Aller jusqu'au bout du nettoyage, puis laisser venir ce qui va ensemencer la vie.
Ça vous parle aussi?

4 juillet 2011

J'ai ouvert Roustang tout à l'heure, "au hasard", après cette tranche de temps particulière, et suis "tombée" sur ce passage.

"Car la relation entre deux humains, en deçà de l'amour, de l'empathie ou de la reconnaissance, consiste à donner et à recevoir l'existence, sans préjuger de la forme qu'elle pourra prendre. Le saisissement ou l'émerveillement face à un petit enfant ou à un adolescent, sans nullement prévoir ce qu'ils vont devenir, suffisent déjà à les faire croître. Ce n'est pas de l'amour ou de la sympathie, c'est un arrêt ou un étonnement devant la vie qui se cherche, devant ce fantastique effort pour trouver un chemin qui ne se dérobe pas, devant ce rêve qui tarde à prendre consistance"
la fin de la plainte, page 80.

La confiance en la vie comme seul support...

NB : J'ai observé aujourd'hui combien j'ai du mal à accepter ce qui s'est unifié en moi là. Mais promis, je lâche mes doutes et écoute mon intuition.

Recherche : la relation

C'est probablement le sujet phare de l'année, pour moi. J'en ai un peu parlé ici, je travaille quasi en continu sur le concept de sauca. Une notion de "propreté relationnelle" : comment je suis en lien sans que mon espace empiète sur l'espace de l'autre et inversement.

Ces derniers temps, j'ai fait le lien entre le franchissement de cette limite, et une sensation physique qui est de l'ordre de l'excitation, du trouble ( comme le jus de pomme, dit-elle avec tant de justesse). Une espèce d'invasion d'émotion. Assez étonnant à vivre, et un très précieux indicateur au quotidien.
Bien sûr il y a l'autre extrême où le lien est coupé, où l'on sent cette vitre qui nous sépare et où l'on se heurte.

A contrario la relation "juste à la bonne distance" se manifeste par un grand calme intérieur, un énorme espace silencieux de lien où ça circule avec ampleur, avec douceur, dans la joie, d'où je perçois l'autre au-delà des mots. Des moments où la relation se déploie sans attente, sans projection. Juste quelques instants ponctuels et précieux.

Merci Tanakia pour cette rencontre et ce très beau concept d'amae, être en lien, prendre soin sans besoin de mots.

3 juillet 2011

En liberté

Les enfants au loin pour quelques jours, le travail mis de côté, le rangement avec.
Nous savourons la liberté du temps, de l'espace. Je crois que j'avais oublié, tout simplement, que c'était possible...

2 juillet 2011

Le mort était là, dans cette chambre

"La mort était là, dans cette chambre, et au centre de la mort, ma mère, si vieille alors, si fatiguée. Un dernier effort, et elle avait touché au repos, ce repos dont nous ne savons rien que la frayeur qu'il nous donne, ce repos des mains à jamais vides et du cœur ouvert comme noix sous la dent d'un bête. []Ma mère, c'était le fond de mon coeur _ et voilà que le fond cédait et que mon cœur tombait, sans rien qui le retienne.[]

Christian Bobin