30 décembre 2011

2011

2011, une année de surprises.
Rien de changé, et du changement pourtant. De ceux qui ne font pas de bruit. 

Continuer sur ma voie professionnelle, de plus belle, dans ses trois manifestations, de l'individuel au très collectif. M'offrir de rencontrer ceux dont je rejoins la tribu, petit à petit.
Passer la quarantaine comme un cap de bonne espérance. Tempête et renouveau.
Tenter de lâcher du lest.
Espérer et désespérer, parfois aussi, mais ne pas rester à terre.
En rire parfois, et parfois pleurer amèrement.
Apprendre et oublier.

La relation, comme trame de recherche. Ouverture, espace libre, partage.
Confiance, absence de peur de l'autre, acceptation de l'altérité.
De si belles rencontres cette année. Dans le réel et ici, qui n'est pas un espace si virtuel...Parfois les deux :-)
Et pourtant tant à changer encore pour que chacune de mes relations soit vivante.

L'amour, l'amitié, la mort.
Le goût de la joie, même au cœur de la souffrance, comme une liberté entrevue.


Parfois en sortir, parfois m'y accrocher plus encore.
Montagnes russes.
Je ne peux dire que ma bonne résolution ait vu un quelconque progrès, sauf peut-être celui de ne plus nier le problème.


Et 2012 ? Continuer à apprendre à vivre, à agir certes, mais à vouloir moins, à laisser faire, laisser être.
Et pour cela, me laisser le temps du silence, celui qui ensemence la vie.

Et vous ?

28 décembre 2011

Trio

Le ciel, le soleil, la mer, ont chassé les ombres, laissé la place au rire et à la légèreté.
Ouf. Presque une semaine pour ce nettoyage. De quoi profiter de la suite.

Programmer les prochaines vacances ?
Au moins le ciel et la mer. La solitude.
Autre trio.

27 décembre 2011

La juste balance

Chercher la juste balance, entre donner et recevoir,
car donner trop, c'est parfois vouloir prendre.

Chercher la juste balance, entre écouter et dire,
car écouter trop, c'est parfois la porte ouverte vers l'amertume.

Chercher la juste balance, entre dire et se taire,
par parler trop, c'est fuir le silence.

Chercher la juste balance entre dire, et être ,
car à trop parler on s'y perd.

Parfois, à trop chercher la juste balance,
on perd la justesse ...

Poser les plateaux, lâcher la balance, respirer.

26 décembre 2011

Les couleurs

L'air de la mer, qui nettoie magnifiquement des remugles intérieurs. Défait les tensions du plexus.
Le bruit des vagues qui efface les ardoises.
Les couleurs qui appliquent comme un baume d'émerveillement.
bleu vif du ciel
jaune éclatant des citrons et du mimosa,
bleu profond de la mer
vert intense des pins
mauve et rose légers du soleil qui décline
colline du violet de l'intérieur d'une figue
incendie du crépuscule, qui tend à présent vers le prune et l'abricot.

J'ai repris l'appareil photo, et l'enthousiasme est revenu.


Envie de partager ce bonheur intense.

25 décembre 2011

Envie de douceur

La décantation continue, avec son lot de pensées inutiles. Je nettoie, et j'attends les prochaines !
En attendant la lumière à l'intérieur, j'ai refait le papier peint ici.

24 décembre 2011

Décanter

Les premières heures de vacances sont une fois de plus un bienfait et une épreuve. 
Un bienfait, car le repos est bienvenu, une épreuve, parce que la lie devient visible, et que c'est toujours un effort, d'en sortir. Tapas.

Que dire alors ? Je goûte ce bain total dans le cercle le plus proche. Focale différente qui fait tout voir plus gros, les bonheurs et les difficultés relationnelles. 
Prendre du recul s'impose pour ne pas foncer tête baissée dans les pièges habituels,  essayer de favoriser l'harmonie. Un choix de chaque instant, y compris avec moi-même. Oser (me) dire, avec de la douceur, sans jamais présumer de l'autre.

Ce matin j'ai repris la routine; rangé ma chambre et fais de la place au tapis. 
Ouvrir le cœur à la joie, faire de la place à la lumière qui revient.

21 décembre 2011

Métal

La paroi lisse de ta liberté. Mais est-ce ta liberté ? ou un mur de glace.
Où est passé ce qui palpite parfois, ce qui palpitait autrefois.
Cette étincelle dans tes yeux.
Celle du soleil qui réchauffe  l'âme, dilate le cœur.
Relation métal.
Je m'y heurte sans bruit.

19 décembre 2011

Donnée

Cette légèreté-là est douce comme un flocon.
Celle de ne rien laisser trainer dans la relation.
Ni mensonge, ni non-dit, ni attente, ni regret.
Que le présent.

Un air pur, celui des glaciers tranquilles. Bleu neige.

Dire et se dire.
Jubiler comme pour les premiers mots. Ceux qu'on goûte.  Ceux qui créent.
Saveur spéciale. Donnée.

18 décembre 2011

La relation, toujours

Ce matin j'ai lu ceci. Et comme je suis curieuse, je me suis replongée dans les définitions des mots multiples qui pour les Grecs de l'antiquité désignaient les sortes d'amour : eros,  philia, storgè et agapè.

Si je résume de façon très schématique ce que j'ai lu ce matin (les citations proviennent de Wikipedia): 

eros, c'est la recherche de ce qui va me redonner mon unité perdue, "la force qui pousse les moitiés les unes vers les autres après leurs séparations par les Dieux".

philia est une autre sorte d'amour, celui qui prend soin de l'autre. "Dans l’Éthique à Nicomaque, Aristote appelle philia l'affection qui fait que nous aimons un être pour ce qu'il est et non pour ce qu'il peut nous apporter. "

agapè l'amour inconditionnel, universel, celui qu'on porte sans distinction de personne.  "Le terme est utilisé par les chrétiens pour décrire l'amour de Dieu, tel qu'il est décrit dans la Bible, envers les hommes. C'est notamment le mot employé tout au long du Nouveau testament (rédigé en grec par ses différents auteurs), pour la qualité d'amour totalement désintéressé dont Dieu seul est capable, mais qu'il propose de donner à ses disciples par le Saint Esprit"

storgè est l'amour qu'on porte à sa famille : parents, enfants etc.


Une fois ceci posé, où en suis-je moi dans mes relations ? 
Qu'est-ce qui tient de ce que je chercher chez l'autre, faute de le trouver/de le voir en moi ? 
Qu'est-ce qui tient de l'attention, du soin, donné à l'autre ? 
Comment un "bain d'agapè" permet-il parfois de renouveler le rapport au monde ?

Parfois les questions forment une étape à elles seules.

17 décembre 2011

Engagement

Ces derniers jours, je me rends compte très concrètement et sur différents plans que l'équilibre dans lequel je me plaisais ces derniers temps est précaire. Trop accroché, trop dépendant de conditions extérieures que je ne peux contrôler car elles ne m'appartiennent pas. Essayer de les maîtriser est illusoire, c'est ce qui me conduit entre autres à cet épuisement dans lequel je tombe régulièrement. L'ego, ses craintes et ses stratégies. 

Bon. C'est douloureux, très, et c'est en même temps une opportunité d'aller plus loin, ou plutôt plus près. Trouver ce qui est le plus important, au coeur de ce qui compte, trouver mes forces à moi, en dehors du regard du monde. M'ouvrir à la vie, vraiment, d'une manière neutre, c'est à dire sans porter de jugement sur ce qui m'arrive, sans m'en rendre coupable. Assumer le fruit de mes actes avec amour pour moi aussi, et repartir de ça, de l'essentiel.

Ça semble un peu théorique. Je ne veux pas ici donner trop de détails personnels. Mais pour moi, ce matin, avant l'aube, au cœur d'une des nuits les plus longues, c'est très concret. Et c'est un engagement que je prends, que j'oublierai sans doute, mais que je retrouverai aussi, jusqu'à ce que ce soit ma vérité de vie.

16 décembre 2011

Ce soir

Plus de mots.
Besoin de m'arrêter quelques instants, plus de forces. 

Et pourtant je sais que ma force est là. Celle-là même qui me porte au point de me faire oublier mes limites, de me pousser parfois à porter ce qui ne m'appartient pas. 
Et ça ce n'est pas juste. Une des ombres de ma lumière.

Marathon sans fin. Jusqu'à la fin sans doute. Parfois je désespère de savoir faire autrement.

15 décembre 2011

Ni ourson ni paillasson , dit-il .
Oursin ? Valsons,
corsons la grande ourse par la douceur osée
du cours dansé d'ici et là.

Allitérations, délibérations,
délires d'actions tranquilles,
îles de douceur dans la nuit d'argile
oublié le sens,
délires d'ubuesques idées.

14 décembre 2011

Cette lumière-là

Cette lumière-là, c'est parfois ce qui se pose sur un visage, dans un regard.
Ce qu'on fait parce que ça s'impose avec une telle évidence même si on en tremble aussi.
Un enfant qui grandit en vous.
Le silence immobile au cœur de l'agitation et du bruit.

13 décembre 2011

La tempête dehors. Dedans insomnie, mais c'est calme. Besoin d'un temps de décantation. 

Si je prends du recul, j'ai le sentiment de me laisser emporter ces derniers jours sans grand discernement. Or, je pense qu'il faut jouer des deux aspects. Être solidement ancrée et bouger au rythme du vent. 

Retrouver l'essence de ce qui me porte pour m'y référer au sein même de l'adaptation permanente.
Prendre soin de mes besoins.
Et depuis cette présence, ancrer ma relation au monde.

11 décembre 2011

Bleus



Sa voix, son sourire, son regard.
L'émotion brute qui m'envahit.
J'aimerais que les murs s'envolent.

10 décembre 2011

Intensités

Je parle souvent de ce que va bien, mais il y a le reste aussi.
Il y a ceux qui craquent et envoient violemment balader le reste du monde, en public, qui les repoussent, ou pas. C'est violent, triste. Délétère. Parfois salutaire. On verra.
Il y a ceux qui pleurent et s'excusent de pleurer, presque de vivre ce qu'ils vivent. En petit comité.

Il y a ce que je peux offrir, ou pas. 
Parfois juste un silence quand tout le monde hurle. 
Un moment pour parler du fond, parfois même au cœur de la crise. 
La prendre dans mes bras parce qu'elle pleure.
Une attention sincère.
Un temps pour partager ce qui s'est passé, et démêler les fils.

Il y a ce que je vis. 
La paix parfois. 
Parfois la joie du partage lui-même au sein de la douleur. 
Parfois la souffrance intense quand ça ricoche à un endroit sensible oublié, ou à vif. 

J'accepte que tout ne soit pas rose, je ne veux pas me blinder.
Je n'aime pas souffrir, non, mais je ne veux pas me fermer à la relation parce que parfois ça fait mal.

J'aurais le sentiment de me fermer à ma vie.

Je ne sais comment l'exprimer, mais il me semble que ma force tient à cette détermination à aller au-delà de ça. Oui, il y a souffrance dans l'instant, mais il y a là en même temps une ouverture possible à autre chose. J'ai confiance en l'amour. Celui qui me porte et me dépasse, infiniment.

Cadeau de pouvoir le dire, et être entendue.

7 décembre 2011

La stratégie de l'herbe folle

Tant de chance dans mes différents domaines d'activité. Je vis en ce moment d'intenses moments de complicité professionnelle, où les idées et les valeurs se conjuguent dans un climat joyeux. Ca me comble de voir combien on arrive dans ces moments-là à construire ensemble, à donner de l'ampleur à notre action, par la complémentarité de nos expériences et de nos points de vue.

Effet de seuil qui peut faire bouger l'inertie du système, sous réserve de bien mener nos affaires, en nous glissant dans tous les interstices. Stratégie d'herbe folle. Rébellion douce, très douce.

Il y a des endroits/moments préservés pour construire et innover, sans tabous, des endroits bouillonnants de créativité et d’énergie, des endroits où je me lâche comme jamais, où je rejoins ma meute de cœur et d'esprit. 
Et des endroits pour mettre en œuvre en toute discrétion, dans l'emballage qui va bien.  Pour de vrai.

Rêver pour changer les choses. Changer les choses pour rêver plus juste. En spirale, toujours.

Je me dis parfois que j'y crois trop, que j'y mets trop d'energie, parfois même celle que je n'ai pas. 
Il y a une part d'illusion sans doute, mais si une part seulement devient réalité, ce sera un pas.
Une différence qui fait la différence.

6 décembre 2011

L'espace libre

L'espace libre, je le cherche et le redoute à la fois.
Et pourtant chaque fois que je le trouve, quelle liberté d'être, quel soulagement.

La tête dans le coeur, disait-elle.
Un bon bhavana.

5 décembre 2011

Un jour nouveau

Ce matin j'ai compris quelque chose, et j'ai pris une décision.
Celle ne plus laisser envahir aucune relation par la plainte, que ce soit celle de l'autre ou la mienne.

4 décembre 2011

Moisson du jour

La fin d'un cycle,
de la joie et des larmes,
en faire un début ?

Proposer, oser, lâcher.

[...]

Un fou rire comme une fleur
dans un jardin l'hiver.
Improbable promesse de printemps ?

Laisser être ce qui pourra advenir,
lâcher le contrôle,
aimer.

 [...]

Des choix à chaque instant.
Les prendre comme tels,
au sérieux et légèrement.

2 décembre 2011

Fragilité

Dans les quelques principes essentiels qui portent mon action, il y a cette croyance que chacun recèle forces et faiblesses, et qu'un rebond est possible, en tout cas qu'il ne m'appartient pas d'imaginer qu'il soit impossible. 
On ne peut pas dire que ce soit la façon de voir la plus couramment répandue en entreprise (ni dans la vie courante, d'ailleurs, ni parfois, comble du comble, en thérapie...).

Je le crois car j'ai vécu cette renaissance. J'ai vu d'autres la vivre.

Pour cela, accueillir en liberté, prendre soin, et laisser advenir, en confiance.
(la confiance, le courage, la mémoire, nous disent les yoga sutra)

Bien sûr, il ne s'agit pas de "convertir" qui que ce soit sur ce sujet, mais seulement de mettre en place les conditions favorables, les repères, les compétences, pour laisser agir ceux qui le croient possible.
Nous trouverons les soutiens, les partenariats qui vont bien, internes et externes, et nous le ferons.
Quand bien même cela n'aiderait qu'une personne de plus, cela en vaudrait la peine.


Tout ça pour dire que la stigmatisation de ceux qu'on appelle un peu facilement "fragiles", parce qu'un jour ils ont laissé voir un accroc dans la façade bien lisse m'horripile. Trop facile de les laisser sur le bord du chemin, injuste, et inefficace. Un gâchis.


Hier nous posions les premières bases de notre projet, et hier soir je tombais quasi par hasard sur cette intervention de Marie Balmary à un colloque de l'Arche. Vous verrez, c'est si lumineux. L'intelligence au service du cœur.

Ce qu'elle dit de la fragilité est bouleversant, au sens propre, car cela renverse les perspectives. 

La fragilité, c'est ce qui permet de nous savoir incomplets, et à partir de ce constat, de nous porter au lien, à l'autre, au Tout, quel que soit le nom qu'on lui donne. 
La force dans son extrémité maladive, en tant que refus de la fragilité, recherche de contrôle, peut pousser à refuser ce lien, à refuser l'autre. A blinder notre coquille, jusqu'à étouffer à l'intérieur.

Oui, je suis fragile, et je le revendique. 
C'est peut-être ma plus grande force, puisque c'est ce qui m'ouvre (parfois, dans ma moindre mesure) à l'acceptation de l'autre tel qu'il est, à l'amour.

Un bon exemple de dvandva (l'intégration des opposés).

1 décembre 2011

Naviguer sans boussole

Naviguer sans boussole dans la nuit pas très claire,
me retrouver si souvent en terre inconnue.


Aucune carte fiable, dans ces zones mouvantes.
Le ciel, parfois.
La terre, aussi, de loin en loin.

L'incertitude, le risque, le jeu.
La surprise, la joie.
La peur, parfois.
Tout est ouvert.

Accepter le mystère, et naviguer,
mer calme ou tempête déchainée.

Prévoir des vivres. 
Chanter.
Quoi d'autre sinon ?

30 novembre 2011

Sourires : les vrais, les faux


Ma première réaction à la description des 18 types de sourire a été de me réjouir de savoir discerner aujourd'hui entre "vrais" et "faux" sourire.
D'observer que cette capacité à faire le lien entre ce que je ressens et l'écart entre l'état de la personne et ce qu'elle donne à voir,  me préserve du malaise diffus que je ressentais autrefois très violemment. Ainsi, c'est comme si je n'étais (en général) plus "contaminée" par cette distorsion, puisqu'elle devient extérieure, et non plus imputable à une défaillance de mon système de perception et d’interprétation.

Bon.

Une fois cette petite autosatisfaction posée, je me suis demandé ce qu'il en était de mes propres sourires.

Aujourd'hui, je crois que la plus grande majorité de mes sourires est vraie, signe d'amusement, de joie, de lien. Sourires des yeux, sourire du cœur, légèreté d'enfance. Que c'est bon !

Mais il y a tout de même des circonstances où mon rôle social prend le dessus, où je me dis que la mauvaise humeur ne passerait pas, que c'est plus simple de faire semblant. Je crois que dans ces cas-là,  j'ai fait le deuil de la relation, celle qui implique un échange, une modification par l'autre de mon point de vue. Le masque est là, verrouillé.
Que c'est pénible ! Je ne suis clairement plus dans cette véracité que propose le yoga, dans le relation aux autres ( le deuxième yama, juste après l'absence de violence).

Il y a probablement une part de ces circonstances-là, où, en posant plus clairement mes limites, en accueillant vraiment ce qui est, en explicitant au moins pour ma gouverne ce qui me pose problème, je pourrais (tenter de) sortir de cette impasse et aller vers du vrai, dans le respect de chacun des deux.

Mais peut-être n'ai-je pas toujours ce choix. Il faut être deux pour sortir de l'impasse...Certains blindages résistent aux sourires vrais.

Il me faudra observer ce qu'il en est. Faire le choix d'essayer ou non, dans l'instant.

29 novembre 2011

Petites magies

Il fait nuit, la ville s'éveille.
Le silence comme support, continuité.
Lisse.
Jeu du souffle.

Puis repartir dans la danse.
Transposer.


Des interruptions incessantes, faire une virevolte de flocons.
Des prises de positions, traces sauvages dans la neige.
Des accrocs, branches tombées sur le chemin.

Le paysage se compose, beauté dans l'instant.


Cheminer là, légère, dans la douceur de la ouate,
caresse de ce qui touche et fond,
chaleur douce du sourire au cœur.


Plus de gris, que le blanc neuf du jour qui finit.

28 novembre 2011

Dans ces moments-là

Dans ces moments-là, je ne vois plus que ce qui ne va pas, et j'oublie d'en sortir.
Il ne reste que la violence, la plainte, et le dégout.
L'absence d'amour pour cette pauvre chose imparfaite qui souffre de son imperfection.
Je m'accroche à tout et tourne dans cette roue de hamster.
Ça compare, ça grince et ça hurle.


Alors qu'il suffit de dire stop.
D'arrêter net.
De retourner sur le tapis.


Trouver les appuis, le souffle, l'alignement.
Jeux de balancier.
La lenteur et l'intensité.


Le coeur qui s'ouvre.

Le silence plein.


Ici.


Et un peu plus tard,
là-bas,
retrouver ça
improbable cadeau.


Apaisement.


Abhyasa Vayragya : pratique persistante, et détachement, nous proposent les yoga sutra...
Tenir et lâcher.

27 novembre 2011

Traces de brume

Hiver, saison lente.
Et pourtant ici, dans cette ville, dans ma vie, pas de saison, rien ne ralentit.

Besoin de calme, besoin de brumes, gelée blanche et froid sur les joues.

Trouver le silence pour qu’œuvre "au noir" la transformation essentielle et silencieuse.

26 novembre 2011

Sortir du feu

billet complété et revu

Juste poser une expérience personnelle pour en retirer des fruits pour la suite de mon chemin.

Il y a quelques mois j'ai traversé une période de "surchauffe". 4 heures de sommeil par nuit, le reste à travailler dans l'intensité, et avec le souci permanent de viveka, le discernement. Pour de très bonnes raisons, certes, mais...
Après plusieurs mois de recul, et retrouvant pied ( c'est effectivement plus long à 40 qu'à 20 ans !), je reviens sur ce que j'ai vécu dans cet oubli du corps.

J'ai évoqué un peu ici, la joie quasi extatique de cette période, et en même temps cet état de fatigue auquel je faisais très attention, connaissant ses dangers. J'étais comme dans une ivresse permanente. Portée par la joie, portée par le lien aux autres, une acuité plus aiguë de chaque détail des relations, comme une sensation plus développée des liens. Le cœur, et la volonté, comme supports.

Cette période m'a beaucoup apporté. Par ce que j'ai vécu dans ma chair, par ce qu s'y est produit, par l'intense remise en question, le nettoyage, qu'elle a occasionnés. Des obstacles intérieurs, construits par mes expériences, ou transmis (ce que les yoga sutra appelle les vasana, ces traces qui nous imprègnent sans même que nous puissions en être conscients, et donnent leur teinte, leur parfum, à notre vécu), ont été littéralement consumés, évacués. Parfois dans une douleur aussi puissante que celle d'un accouchement. Au prix d'insomnies, souvent. Parfois comme une bulle de savon qui éclate.

Ce n'est pas un état que je recherche. Trop extrême. Inadapté dans cette période de ma vie, où je cherche l'ancrage. Je n'y trouve pas la paix à laquelle j'aspire, et que je vois plutôt comme un arbre bien planté, dont chaque feuille savourerait les effluves du vent, les caresses de la lumière, la douceur de la brume.

Je ne cherche pas la mort. Elle viendra à son heure. Je veux jouir de la vie, de sa douceur, de sa beauté.

En écho, ce merveilleux dialogue des Ailes du Désir, de Wim Wenders, un de ces films qui ont changé ma vie.

Les contes de Jodo : les piments


Les Contes De Jodo épisode Les Piments Rouges... par BASF13

24 novembre 2011

Décision ( suite des nettoyages)

Voilà, je mets un terme au ressassage ( pas sage du tout) ! Je viens de supprimer le blog privé où je posais mes interrogations du moment, car c'était un bon prétexte pour tourner en rond.
 Besoin d'air, et de cette vérité au quotidien qui refuse la complaisance ou la critique stérile.

Je viendrai probablement nettoyer dans les coins ici aussi, un jour. Tout cela n'est pas bien important ;-)
Même si cet espace est un peu différent, car il est un lien avec vous. Un lien qui n'est pas si virtuel.

Bonne journée :-)

23 novembre 2011

Ce qui se s'écrit pas

Dire parfois ce qui ne se dit pas,
écouter le silence entre les mots,
l'hésitation légère, l'émotion.

Sentir ce qui passe, se passe là, 
juste ce qui est, pas autre chose,
et s'en réjouir simplement.

Oser ressentir, partager,
sourire, pleurer,
se confier, rire, vibrer.

Amitié, ce joli mot d'amour, libre.

22 novembre 2011

Traduire

Mettre en lien,
construire des filins,
réseaux de soie
réseaux de soi.

Trouver les mots, traduire,
pour que l'essence passe,
existence et sens,
et sourire.

Le feu et l'eau,
lumière et bercement,
dans l'infini de l'instant,
maintenant.
l'automne au jardin naturel

21 novembre 2011

Quand le silence, dense

Quand le silence, dense, ne danse pas,
mes tripes se nouent, je cherche l'inspir,
et c'est l'expir qui dénoue.

Quand le silence, dense, danse,
les cœurs parlent, les corps chantent,
transcendent.

Et là, le silence, dense,
mots qui coulent,
paix qui vient, douce, tranquille,
par delà vallées et collines.

18 novembre 2011

des traces de toi

Hier, le réseau social où je suis inscrite m'a proposé ton visage.
Émue de te voir.
Cela fera, dans quelques jours, six mois que tu es mort.

Cette nuit, à l'heure où je suis dans le silence, seule, je suis allée retrouvée tes traces sur internet.
Ton blog photo, des articles écrits sur tes sites favoris, quelques photos entre amis, les mots de ta femme.
Si la douleur est apaisée, tu me manques toujours autant.
Je passe très souvent devant ta maison, contemplant tout ce que tu a imaginé, dessiné, puis construit de tes mains.
Je vois ta femme, tes enfants, tes amis.
J'entends ta voix. Cette gouaille inimitable, souvent indignée, toujours généreuse.
Je me souviens de tous ces moments, à refaire le monde, à faire des liens en buvant du café.
Cette dernière fois, en avril, à l’hôpital, un jour de chaleur écrasante, alors que ta vie ne tenait déjà plus qu'à un fil. Ce baiser sur ta joue, sur ta main. L'amour en toi, autour de toi, et la mort déjà présente.

Il y a en moi quelques traces de toi.

17 novembre 2011

En passant

Bonsoir à vous.
Quelques nouvelles en passant.
Ne pas écrire autant ici me donne une certaine légèreté.
Et en même temps il me semble rester en lien avec ce qui se tisse ici et ailleurs.

A bientôt !

12 novembre 2011

Silence

Un temps de silence s'impose.
A bientôt

11 novembre 2011

Vignettes d'enfance

Dans les cadeaux du moment, il y a ces moments de joie d'enfance où tout pétille.

La joie d'être intensément sérieuse tout en jouant, en créant.

Hier, monter cette réunion avec R. où nous allons croiser nos savoir-faire pour construire quelque chose d'encore inédit.
R. a toute l'apparence d'un homme sérieux.  Sous sa discrétion c'est un homme brillant, inventif, direct, passionné. Nous nous étions croisés à une réunion, je ne me souviens plus exactement comment nous avons commencé à parler, mais en moins de trois minutes, c'était parti, on avait déjà échangé tout ce que nous faisions, nos projets, nos idées, notre vision. Pas besoin de se voir beaucoup pour partager.
Donc hier, nous profitons du trajet en voiture pour construire notre atelier. Nous coupant la parole tant les idées se bousculent, et riant d'avance de notre farce au système. Quelques coups de fil pour mettre dans la confidence celui qui nous aide discrètement et en rit avec nous. 
De vrais gamins.


La joie de l'échange sans ombre

Je me souviens encore de ce petit garçon rencontré le premier jour de maternelle. 
Jour de deuil de la liberté. Je ne savais pas encore à quel point...
Et pourtant, tant de fraicheur, de grâce, dans ces jeux partagés. Pas de trace de son nom, ni de son visage, juste cette sensation de simplicité qui avait fait s'envoler mon chagrin. 
Je retrouve ça par instant dans ma fratrie de cœur. Ça me questionne parfois, tellement de bonheur, et puis je lâche et m'abandonne à la joie. 
Au fond, les sujets importent peu car il s'agit d'amour, celui qui donne et n'attend rien.

Tellement doux. Dans cette vie où je me malmène encore un peu, trop.

10 novembre 2011

9 novembre 2011

La lune

Je cherchais un moyen de le rejoindre dans cet espace de tristesse où je le sentais enfermé, ne trouvant rien, quand la pleine lune a accroché mon regard.

J'ai attrapé le téléphone, lui ai envoyé le début d'un vers, et il a repris la balle au bond.
Un sms après l'autre, se sont déroulées les images.

Et de ces mots en écho est né un poème, le sien, celui de ce qu'il vit en ce moment.
Et un sourire, au cœur même de la tristesse.

C'était assez fou à vivre. Si beau.

8 novembre 2011

Le prochain pas

Le prochain pas, par-delà le rêve et l'enthousiasme, est d'être pragmatique.
Tant de dossiers ouverts et à faire aboutir en même temps, ce n'est pas possible.
Et nous sommes fatigués, déjà.

Alors, le prochain pas, c'est de tout poser, de regarder ce qu'on peut clôturer vite, et ce qu'on traitera juste après.
Digérer avant de remanger ...
Je sais, ça a l'air bête comme tout, mais ce sera un apprentissage, car nous rêvons de tout en même temps. C'est une force énorme, et notre limite actuelle.

Et comme ça, nous serons exemplaire sur un de nos credo, la gestion "les yeux ouverts" de la charge de travail.

Encore un effet secondaire de mon stage du week-end. Pas seulement toutefois.

6 novembre 2011

Nettoyages (3)

Décidément, c'est le thème du moment !
J'ai participé ce week-end à un stage destiné aux professeurs de yoga sur le thème d'apana, le souffle qui permet l'élimination ou le recyclage de l'énergie.
C'est un souffle évidemment essentiel, puisque, sans élimination régulière, on est vite dans l'accumulation, l'engorgement. La grève des éboueurs !

Donc nous avons passé deux jours à creuser cet aspect sous tous les angles : la physiologie, les postures, le souffle, les relations aux autres et à soi-même, la philosophie, le chant, la méditation.

C'est à la fois enthousiasmant, et tellement difficile. 
Tant d'habitudes à questionner, tant de ces petites accumulations quotidiennes à regarder d'un autre oeil. De quoi puis-je me passer maintenant dans ces habitudes qui, bien que rassurantes et justifiées un jour, sont devenues inutiles, et m'encombrent. Et pour cela, quel support plus juste, quelle nouvelle confiance puis-je trouver.

Dès mon retour, j'ai pris quelques mesures concrètes : 
  • Supprimé de mon téléphone portable tous ces petits messages gardés car ils témoignaient de ces jolis moments particulièrement réussis, où, même par sms, on sait qu'on est en lien, de cœur à cœur. Je ne les oublie pas pour autant, mais c'est un moyen de ne pas rester focalisée sur ce qui est passé, d'être attentive, présente, à ce qui se passe maintenant, dans la relation.
  • Effacé de mon blog privé ce qui témoigne de ces moments de ras-le-bol où "on jetterait le bébé avec l'eau du bain", ou, au contraire, on s'accrocherait là encore à ce qui s'est passé une fois pour en faire un cas général. Du balai, pour trouver la place de la fluidité, là encore.
  • - De manière plus globale, prévu de renforcer encore ma vigilance sur la justesse des relations. Trouver la juste distance, ou la retrouver quand elle est perdue, me nourrir de la joie qui découle des vrais contacts, sans en devenir dépendante.  Prêter attention aussi à ce pas proposer de l'aide à qui n'en a pas ( plus) besoin ou envie.
  • - De manière plus concrète encore, rangé ma cuisine, fait descendre le niveau des bacs à linge bien pleins après une absence d'un week-end entier, traité tout un tas de paperasse administrative en souffrance. Du courrier à faire partir dès demain matin, et en moins un tas de ces petites culpabilités quotidiennes qui finissent par devenir des montagnes de culpabilité dans les moments de fatigue, de blues.

 Je file dormir, car la semaine de travail reprend dès demain. Mais quelle bouffée d'oxygène que ce nettoyage d'automne :-)

3 novembre 2011

Parfois

Parfois je me sens si lourde,
et parfois si légère.

Parfois je me vois m'emmêler dans mes propres noeuds,
et parfois je me sens si libre.

Parfois j'accepte le jeu de l'amour qui donne sans rien demander,
et parfois je voudrais juste être préférée.


Parfois je crois,
et parfois je doute.

2 novembre 2011

Nettoyages (2)

Je continue les nettoyages.
Je traite les messages personnels laissés de côté ces dernière semaines, et là, je viens de nettoyer mon blog : finaliser ou jeter les brouillons de messages, ébauchés depuis un an environ. Au passage, quelques nouveautés ;-)

L'or ( 2)

Lundi, milieu d'après-midi, profiter de la chaleur si douce, un bon livre à la main

lundi fin d'après-midi, au Père-Lachaise, musarder sans but

Ce matin, au Parc de Belleville, or et argent, la Tour Eiffel dans la brume

1 novembre 2011

Nettoyages

Il était temps aujourd'hui.
Temps de m'occuper de mon intérieur, au sens propre et au sens figuré.

Manger des fruits et légumes, seulement, compote de pommes et potimarron.
Marcher sous la pluie après l'or d'hier,
et ranger la maison.

Et après tous ces efforts, une sieste immense.

31 octobre 2011

Ce que j'aime partager

Ce que j'aime partager, liste à la Prévert
  • l'émerveillement devant la beauté, la vie
  • les saveurs qui éveillent les papilles
  • ce qui touche et rend intensément humain,
  • le silence, quand il est plein
  • ce que je sais faire
  • le rire
  • les larmes
  • les rencontres
  • la joie
  • les petits moments doux
  • ce que j'ai reçu
  • les découvertes
  • ce qui fait sens pour moi.
Et vous ?

L'or

L'or des arbres, sous le soleil encore chaud. Le seul or qui me fasse rêver.

Du temps pour en profiter, merveille.

Alors j'ai lu au soleil ce matin, dans le murmure des fontaines du Parc de Belleville, avec cette vue grandiose sur Paris qui me fait presque oublier l'absence de mer à l'horizon.

Je me suis baladée tout à l'heure dans les sous-bois du Père Lachaise, dans l'ambiance presque festive qui y règne, touristes prolixes, enfants faisant craquer les feuilles, et quelques vieux, ça et là, s'occupant des tombes avec application.

J'ai arpenté les ruelles de ma colline, observant tout ce qui fait son charme, cet empilement de styles, toutes ces approximations qui font la ville si vivante, et les visages, surtout, de toute sorte.

J'ai pris ce temps que je ne prends plus assez, heureuse, et en même temps bousculée par cette liberté inédite...

30 octobre 2011

halleluya !

Je sais c'est fort. 

Voilà, je viens de finir la première version aboutie de mon mémoire de professorat de yoga. 
Sur la base d'un sujet et d'une structure choisis il y a un an et demi, et quasiment 11 mois de rédactions successives, et surtout de remise en questions intérieure. Prendre du recul, travailler le discernement, accepter de voir plus clair sur mes limites pour qu'elles s'effacent un peu, tout cela avec amour et humour. Pas simple tous les jours !

Une gestation de baleine bleue ;-)

Plus qu'à attendre le retour de ma collègue chargée de le lire, et de ma prof. Me préparer à accepter leurs remarques quelles qu'elles soient :-)

Cette fois, je suis vraiment en vacances !

L'amour qui dure

Je ne serais pas bien dans une relation plan-plan me dit-elle.

Je n'ai pas cette expérience-là d'un amour qui dure.
  •  D'une part, parce que le quotidien et ses petits écueils relationnels nécessitent des remises en question de nos comportements, si l'on ne veut s'y enferrer, et y enterrer l'amour, un jour ou l'autre. Et qu'on ne peut pas dire que ce soit toujours "plan plan " !
  • Parce que dans les moments libérés de ces tensions, l'intense présence à l'autre peut donner de tels sommets de joie que je ne saurais appeler ça "plan plan". Un contact d'âme à âme...
  • Pouvoir conjuguer amour, amitié, respect me semble parmi les plus jolis défis qu'une vie commune puisse apporter.

Mais encore faut-il pour cela :
  • choisir la relation, ne pas la subir, par habitude ou par crainte.
  •  avoir l'espoir au cœur que tout peut y changer même ce qui fait mal
  •  que les partenaires en soient tous deux convaincus et jouent cette partition-là.
Ce n'est hélas pas si évident ...

28 octobre 2011

Le nez

L'autre soir, j'ai eu l'opportunité de participer à une soirée clown. 
Le public était varié, je ne connaissais personne à part notre metteur en scène, ami cher, homme de théâtre et thérapeute plein de finesse. 

Après une mise en jambe destinée à nous faire prendre conscience de nos sensations corporelles, nous avons démarré l'exercice de clown proprement dit.
Par deux, nous nous sommes d'abord fait face après avoir chaussé nos nez. Lâché le mental, et observé notre partenaire de tous nos sens.
Puis nous nous sommes tournés vers le public et avons dit chacun à notre tour le mot que nous avait inspiré l'autre, sans réfléchir ni retenir. Ressenti l'effet du mot de l'autre, et re commencé le processus.
Notre ami nous aidait d'un mot, parfois, à être dans ce jeu-là. Parfois à l'aide d'une consigne particulière, inspirée par l'instant. 

J'étais un peu intimidée, mais ai choisi une partenaire que je "sentais" bienveillante, et me suis laissée allée à l'instant, confiante.
Ce n'était pas si difficile. Les mouvements venaient, les mots émergeaient, les sensations s'épanouissaient, et le public comme  un support. J'ai trouvé par instant ce plaisir du jeu du petit enfant, sans limites.

J'y ai pris beaucoup de plaisir. Je sais que je recommencerai :-)

27 octobre 2011

Voilà


La respiration encore un peu perturbée par la course frénétique qui s'interrompt là.
Léger vertige paradoxal. Comme si celui que je ressens pas dans la course elle-même pouvait  enfin se  manifester.

Ici, tout est calme et silencieux.Un peu sombre. Mes yeux peinent à accommoder.
Je m'agite,  ne sachant que faire de l'absence de mouvement.

Et pourtant, c'est si précieux ce repos.

Tout à l'heure, je me ferai aider pour profiter de ma pause. Retrouver un corps délié de tensions. 

25 octobre 2011

Son visage

Son visage a commencé à changer.
Les yeux qui pétillent.
Le pli amer de la bouche qui s'efface.
Le pas dansant.
Merci de ta confiance me dit-elle.
C'est elle qui toute seule a préparé ce beau travail. Je n'ai fait que la laisser faire.
A suivre

24 octobre 2011

Ellipse

Ici, souvent, je m'exprime par ellipse.

Il y a ce que je ne veux pas écrire en clair sur des personnes de mon entourage, sur cet espace ouvert à tous les vents, et même si le trafic n'est pas très conséquent. 
Parce qu'il m'est déjà arrivé d'y voir débarquer, et me reconnaître quelqu'un que je n'y avais pas convié.

Il y a aussi ce que j'ai du mal à écrire, même pour moi seule. 
Pudeur extrême qui est mienne, face à ce qui me touche intimement et me trouble parfois.

Je sais, cela peut, doit être frustrant pour qui n'a pas les clés. 

Ce qui m'intéresse c'est le mouvement que je perçois ou veux percevoir, cette évolution lente vers un peu plus de liberté intérieure, extérieure. Le qui , le quoi et le où, passent et trépassent, la vie s'enroule et se déroule comme une fougère dépliée dans la pénombre.

23 octobre 2011

Ce qui émerge du temps de rien

Ce qui émerge ce soir c'est, en creux, l'agrippement permanent dans lequel je vis.
Je suis accrochée, dans ma course folle, aux choses, aux relations, aux pensées.

Moins je prends le temps de lâcher, régulièrement, dans ma séance quotidienne, mais aussi par des temps très courts parfois de méditation, plus il m'est difficile de le faire.
La peur de tomber. La peur du vide. Expliquée par tout un tas d'histoires que je me raconte.

Pourtant c'est dans le vide que je peux me trouver vraiment.

Tout ça n'est pas nouveau, je sais ;-) Le poser ici va peut-être ( !) m'aider à y penser.

addendum :
en écho, cet article trouvé dans la newsletter de Clé

Respiration

Quelques heures de solitude. Chez moi. 
Repos, hors de tous mes rôles passionnants et prenants (mais des rôles tout de même).
Je dépose mes défroques et me  laisse faire par le rien. 
Manger, dormir, et c'est tout. 

Ni parler, ni écrire, ni réfléchir. 
Oublier toutes les listes de tâches. Qu'elles reposent en paix plutôt que d'être "en souffrance", et moi en culpabilité !
Accepter ce blues léger qui est un des signes de fatigue, sans l'interprêter et le faire prendre de l'ampleur. (Comme dans ce si joli petit livre de Claude Ponti où pousser le non le fait grossir, et sauter à travers lui le fait disparaître : j'adore !)


Une fois les batteries rechargées, écouter ce qui s'impose.

Ranger pour dégager l'espace? Ok. La voix de Melismell, fenêtres ouvertes, efficace et joyeuse.
Traiter les papiers ? OK C'est simple et rapide quand on laisse les pensées parasites au vestiaire.

Quand les hommes reviennent, ne rien demander. Etre là, ne pas me laisser envahir. Garder ce rythme calme et tranquille, actif, avec une pointe de joie.
Me réjouir d'être en vie. Vivre ma vie à partir de cette sensation, pas en dehors d'elle.

21 octobre 2011

Lire


J'ai écrit il y a quelques jours que les livres n'avaient plus la même importance dans ma vie.

Et hier soir, en rentrant, je tombe sur une page qui parle tellement bien de ce que je suis en train de vivre que je l'ai relue plusieurs fois pendant la soirée. Comme un repère vivant. Un éclairage différent qui m'aide incroyablement. (Trop personnel pour spécifier le contenu ici, et puis ce n'est pas l'objet .)

Les livres m'ont fait ça tant de fois. Je l'avais oublié.
Et pourtant je continue à prêter pour passer ce que j'ai reçu. Comme ici.

19 octobre 2011

le débat

Nous savons d'emblée que la journée sera difficile. Car nous serrons les boulons et en même temps oeuvrons pour que tous aient envie de travailler ensemble, de partager leurs idées et réalisations. Tous, même ceux qui devront changer leurs façons de faire, et montrer au grand jour ce qui est jusqu'à présent escamoté. Donc nous animons à deux voix.
Il a peaufiné chaque détail.  Je viens pour l'aider dans cette négociation. Baptême du feu pour lui, dit-il. De l'expérience pour moi, mais toujours un exercice de haute voltige. De la souplesse et de la fermeté.
Regarder, écouter, vraiment. 
Les yeux, la voix, les gestes. 
Les silences et les conversations parasites.

 Se concerter d'un œil et se passer la balle souplement.

C'est tendu comme prévu. Nous prenons le temps d'écouter, d'entendre, de prendre en considération chaque élément. De sortir du cas exceptionnel pour traiter le général d'abord. En s'appuyant sur les uns et les autres. Sur le sens de notre action, le vrai, par-dessus les chiffres dans les cases. Nous avançons lentement mais nous avançons. Rien de tel qu'un vrai débat.

Quelques calages, puis nous prenons une pause silencieuse de 3 minutes quand tous vont passer leurs coups de fils. Parce que nous sommes vidés, et que la séquence n'est pas finie. 

Puis nous y retournons.

Même le déjeuner commun sera intense. 

En fin de journée, ils demanderont que nous nous voyions plus souvent. Ils offriront spontanément des pratiques. C'est un début, il faudra continuer à garder notre fil rouge, mais nous avons franchi une étape.

Une pause encore. Un verre d'eau. Précieux de pouvoir dire et entendre la fatigue comme la satisfaction. De pouvoir se taire sans besoin de combler le vide.

Puis un débriefing avec nos jeunes qui n'ont pas vu ce qui se passait là. Alors nous expliquons la méthode. Faire converger sans faire perdre la face. Soutenir les évolutions et ceux qui les porteront. Accepter d'avancer en spirale pour que le changement soit pérenne. Faire valider très vite les pratiques co-construites  pour ne pas risquer de revenir en arrière. S'appuyer sur ce pas pour faire bouger d'autres acteurs.


Contrairement au coaching ou à la thérapie, nous voulons quelque chose, et menons la barque. Mais la qualité d'attention, le souci de chaque détail, le soin mis pour que chacun se sente reconnu et compétent, en font une expérience tout à faite particulière. D'une grande intensité car elle est unique, à chaque fois.

16 octobre 2011

la brume

La brume du manque de sommeil, chronique.
L'effort de rester là parce que tout est tellement intéressant, varié, riche.
Parce que tout cela, je l'ai tellement désiré que d'y renoncer un instant serait impossible.
Et pourtant.

Tout ce travail qui porte ses fruits. Matérialiser petit à petit le rêve d'un monde où l'écoute est possible. Où les problèmes sont entendus, où les solutions se construisent ensemble. Utopie. Et pourtant des pas sont réalisés. Ils se voient, ils font envie à d'autres d'y aller aussi. Ça a l'air tellement mégalo, je sais. Et pourtant.

Assister hier à cette séance si intense et respectueuse, les larmes de soulagement, et ce silence, entre elles, et dans la salle. Si beau moment.
Discuter avec S. de la manière dont elle vit  différemment l'expérience du lien avec ses clients en thérapie , et lui faire un retour circonstancié de ce que je vis quand je vais la voir. Déjà tant d'années. Si peu de fois.
La séance de ce matin avec H., long périple vers la libération. Le fil de ma voix, confiante, pour qu'elle puisse trouver comment faire le pas d'après. Sortir de l'enfermement. J'étais épuisée. So grateful too.

Les larmes d'I. hier soir. Dans cette si jolie fête de famille de cœur.  Je m'y étais sentie accueillie dès le premier instant, il y a quatre ans maintenant. Faire partie de cette bande là.

Tous ces sommets. Trop peut-être ces derniers temps. Ivresse du manque d'oxygène. Besoin de redescendre.

14 octobre 2011

Etreinte

Hier matin dans l'entrée. 

Quelques minutes d'étreinte silencieuse avec l'homme que j'aime et que je croise trop peu, emplois du temps de fous oblige. 
Des instants pour nettoyer tous les petits malentendus, les petits ratés de la communication, se reconnecter sur l'essentiel. La présence à nous. Ressourcement.

Le regard malicieux et pétillant de notre petit dernier. Régal.

13 octobre 2011

Paradoxe

En me réjouissant de son bonheur présent, je garde son attention sur le passé.
Couper le fil maintenant.

Arrêt sur image

Il y a ce soulagement énorme sur ma charge de travail, depuis son arrivée. La peur que le trop finisse par avoir des conséquences sur ma santé reflue.
Du coup, je fléchis. Je me vois ces derniers jours tellement en demande vis à vis de mon entourage proche. Si je n'y prends garde, l'agacement ne peut que poindre devant ce comportement immature et insupportable,où je m'auto-critique sans cesse.

Plus qu'une chose à faire : me rouler en boule et pleurer dans mes propres bras. Suffisamment. Puis retrouver le silence et repartir joyeuse, lavée.

11 octobre 2011

Chat sauvage

Quelle stratégie avez-vous nous dit-elle ?
Nous nous regardons, un peu interloqués. Car notre seule stratégie est de poser notre volonté de nouer ce partenariat, et d'ouvrir la porte , largement, en confiance totale sur leur envie de le nouer aussi.
Sa stupéfaction dépasse la nôtre. Deux cultures opposées.
Finalement, la réunion sera aussi constructive, voire plus que ce que nous espérions. Convialité et travail acharné, c'est notre credo.

Mon collègue a du mal avec elle. Je lui explique comment je travaille sur moi, avec ces portraits animaux qui m'aident à voir les relations autrement.
A quel animal te fait-elle penser ? A un chat sauvage. 
Je la vois aussitôt, crachant et sifflant, dos arqué au maximum. Oui c'est bien ça . Une colère extrême, intolérante, une envie extrême de contrôle.
Que faire ? L'apprivoiser? Cela prendra du temps. Peut-être n'est-ce pas vraiment possible...
En attendant, protéger nos yeux de ses griffes.

continu, discontinu

J'ai conscience que, dans cette vie active qui est la mienne, la perception que j'ai du temps ne m'apporte pas la sérénité à laquelle j'aspire et crée même l'essentiel de mon stress.

Une accumulation d'événements, de tâches à faire, que je visualise parfois comme une course d'obstacles dont la succession me désespère à l'avance, tant elle me semble impossible, inhumaine.

Pourtant, une fois revenue dans l'instant, rares sont les vrais obstacles. Les difficultés prises individuellement en sont rarement, le temps coule et emporte avec lui ce qui change perpétuellement. Le bonheur de ce qui se tisse à plusieurs donne de la couleur à ce qui était aride sur l'agenda. 

J'aimerais que le lapin d'Alice, celui qui trotte dans ma tête et me noue parfois les tripes, lâche son chronomètre, aille musarder dans les potagers du voisin. Je ne suis pas en guerre contre ma vie.

Ou qu'il m'aide à organiser le peu qui doit l'être vraiment, berges de cette rivière mouvante et libre.

7 octobre 2011

Dans le train

Le train tout à l'heure.
D'abord sombrer dans un sommeil sans rêve, lovée sur les 2 sièges miraculeusement libres.
Puis tenter de travailler, et renoncer vite. Cela me demande beaucoup trop d'efforts, et là, j'ai besoin d'une pause.
Alors, je rêvasse.
De l'autre côté de la rangée, une tête penchée sur un grand cahier à spirales.
Il écrit, aussi concentré qu'un enfant peut l'être.

Je ne sais comment nous finirons par engager la conversation.Les incidents sont propices.
Des points de vue différents. J'ai du mal avec les affirmations politiques trop tranchées. 
Il insiste et me prend presque à parti. Je précise sans me démonter.  
Et de fil en aiguille nous voilà en train de confronter nos visions. 
L'individuel, le collectif. 
La marge, l'utopie, le rêve.
Combien nous espérons que ce qui craque de toute part ces derniers temps ouvre l'espace à une autre manière d'être en lien, à nouveau.

Ce qui nous porte et nous émerveille. Notre manière d'agir le monde. Le goût de la liberté. L'auto-dérision. C'est un artiste. Pas moi.
Il aime  lire, je ne lis presque plus.  Trop besoin de rien dans ma vie de trop.
Ce que les livres ont été ; ce qu'ils sont devenus.
Je lui raconte mon combat de l'intérieur. La conviction qui est la mienne. Ces instants d'accompagnement où quelque chose s'ouvre. L'émerveillement qui en résulte.
Il me raconte les spectacles qu'il écrit. Les difficultés qu'il rencontre. La joie qui s'approfondit avec les années. 
Les théories comme des peaux éphémères.
La peur de l'autre qui s'efface.

Le train arrive en gare. Nous n'aurons pas vu passer le temps.
J'irai peut-être voir un de ses prochains spectacles. Ou pas.

Deux jours hors cadre

Deux jours de travail, hors cadre habituel. 

J'expérimente ma nouvelle peau. La mue a été douloureuse, c'est comme un  repos.
Etre plus directe, plus sereine.

Ne pas me forcer à la conversation si je m'ennuie, aller voir seule ce ciel si beau, m'en nourrir.
Danser si je veux, aller me coucher quand j'ai sommeil, quand mon corps me dit stop.

Écarter ces mots qui n'ont l'air de rien, mais qui opposent, salissent, travestissent. Ceux de l'Ogre. Sans violence pourtant. D'ailleurs il ne me cherchera pas. Par contre, il cherchera à faire peur à d'autres pour se dédouaner. Sa folie ne s'arrange pas. Devient publique. C'est sain que cela devienne aussi visible.

Retrouver ceux que j'apprécie, pour travailler et rire aussi.  Entendre et dire. Parfois me dire.

Rencontrer de nouvelles personnes, sans cette crainte qui me faisait sans doute vouloir briller un peu trop, prouver que j'étais "intéressante", comme pour "m'acheter une place au soleil". 
A contrario laisser la conversation s'approfondir, par couches successives, jusqu’où elle peut s'épanouir, sans rien en attendre, et savourer ce cadeau si étonnant, l'ouverture, qu'est la rencontre. Je confirme que la peur est partie. Cette peur-là, au moins.

La fatigue pèse un peu moins. C'est bon.

4 octobre 2011

La place du corps

Mon corps  a longtemps été pour moi un obstacle à la paix intérieure. 

Parce que ne le sentant pas, ne l'acceptant pas de l'intérieur, il était une source de malaise pour moi. 
Pas envie d'être un objet, ça non ! Je le niais souvent complètement. Les vêtements étant une façon de me cacher en étant conforme à ce qui était attendu dans mon rôle social.
Donc il y avait les vacances, une certaine liberté et de joie du corps et, à l'opposé, cette habitude du "masquer pour être tranquille".

Dans le tourbillon de mes années de mère de jeune enfants, j'avais un peu occulté ce point. Il était reparu en force il y a quelques années, et depuis quelque chose s'est passé comme en fond de tâche. Pas toujours confortable. Avec même des crises de panique parfois.

Quelque chose change en ce moment.
La joie du corps, je la vis un peu plus au quotidien. Le yoga fait son œuvre, petit à petit.
Cette quarantaine aussi me porte à vivre un peu plus au présent.
De belle amitiés masculines qui m'aident à avancer, à mieux discerner ce qui entre en jeu, à dépasser mes blocages. 
Je veux essayer de mettre cette nouvelle équation en mots pour marquer cette étape.
Je peux aujourd'hui être très proche d'un homme y compris émotionnellement sans qu'il y ait d’ambiguïté et de rapport de séduction. Le corps, ma féminité,  a une place dans le lien, qui n'est pas celle du désir.

Cette distinction me libère d'une confusion, d'une espèce de chape de plomb dont j'ai probablement hérité des femmes de ma famille, d'un certain regard social, qui se manifeste dans un tas de petites phrases pernicieuses y compris dans l'entreprise. D'une alternative entre le corps objet du regard avant toute chose qui renvoie, en écho,  à la  peur de l'homme, de son emprise, du rapport de force, du viol ; et le corps asexué, nié, transparent, comme "mort". Voire les deux ensemble, comme dans cette histoire sinistre qui hélas est l'histoire de trop de femmes.

La seul exception était jusque-là la relation à mon homme, avec la confiance et l'amour comme socles "absolus".

C'est aussi ce que je voulais travailler grâce aux déesses, dont j'ai parlé ici. Aphrodite bien sûr. La plénitude de vie en moi, en dehors de ce que je fais, de ce que je porte, de ma maternité. J'aime danser, rire, laisser éclater ma joie.

Du coup, même si rien ne change extérieurement, il semble que mon changement intérieur soit sensible. Peut-être est-ce un hasard mais, ces derniers jours, je n'arrête pas de me faire draguer. Et d'une manière assez élégante. Je décline car je ne cherche pas de relation éphémère, mais sans agressivité, car je ne me sens pas "atteinte" dans mon intégrité.
Il me semble sortir, enfin, de ce rapport qu'on pourrait qualifier d'adolescent au regard de l'autre, et en retire de la paix, de la joie.

C'est un sujet qui m'intrigue. Vos partages sont les bienvenus, hommes comme femmes.

2 octobre 2011

Les évidences, le doute

Il est de certaines rencontres comme des évidences.
Quelque chose est juste, qui passe par tous les sens.  Le regard, la voix, et un je ne sais quoi qui passe par la peau, et touche au cœur, même à distance. La confiance est possible.


Parfois c'est entier, comme si les âmes se parlaient. 
Je n'ai pas les mots devant ce qui s'échange là d'essentiel. 
Une Rencontre. 
Quelque chose qui bouscule intensément, car d'un coup, les limites s'effacent. 
Vertige. Douceur.


D'autres fois, ce sera moins entier. Accepter que le lien soit partiel, et qu'il ait tout de même une valeur, dans un certain cadre. Une alliance possible.
Je pense à A. en écrivant ça. Une de ces alliances professionnelles conclues très vite, à un séminaire. Partielle car c'est une femme de pouvoir, dans un contexte où l'influence est reine. De cœur tout de même car elle voit la personne par-delà le rôle, et s'y intéresse sincèrement. Nous avons assez peu de contacts, mais nous savons très vite nous accorder.


Dans tous les cas, si la relation dure, explorer les continents, parfois tomber sur des frontières et rebrousser chemin car il  n'est pas temps. Découvrir une faille qu'on peut sauter à cloche-pieds ou un océan profond. Se tromper si souvent.
Respecter la vie dans cette forme si différente de la mienne.

Découvrir une fois encore comment mes peurs sont mes limites. Parfois justifiées, parfois non.Tâtonner là encore. 
Ecarter les vieilles images, qu'elles soient jolies ou terrifiantes, pour être là, présente, dans cette réalité unique, à un instant unique.

1 octobre 2011

L'Ogre

Pas d'animal cette fois. Ni d'autre élément naturel. 
C'est l'Ogre qui est venu, celui qui terrifie, déchiquette, se repait de la souffrance d'autrui.


Je ne sais pourquoi il n'a pas pouvoir de me faire du mal. Peut-être parce qu'il ressemble à ces caricatures d'enfants capricieux et méchants qui trépignent dans les mauvais dessins animés en déclenchant des catastrophes nucléaires.

Mais il ne s'agit pas d'un dessin animé.

Côté clair, il est brillant, bosseur, prêt à collaborer à tous les projets, a un discours cohérent et intéressant , direct.
Côté sombre, il tire à boulets rouges dans chacun de ses messages. Il est capable de dire que quand quelque chose ne marche pas, il s'acharne.
Ça je l'ai constaté.

Pour le reste, je ne le sais que par oui-dire.
Il est capable d'insulter ceux qu'il croise en l'absence de témoins.
D'écraser les individus de son équipe, surtout ceux qui ne cèdent pas. 
De les dresser les uns contre les autres jusqu'à ce qu'ils s'entre-déchirent.
D'user de son pouvoir pour qu'aucun recours ne soit possible.

Avec moi il est presque charmant.
Il est probable qu'il cherche à me manipuler.
Peut-être aussi parce que je ne l'ai pas jugé, jusque-là. Pas trop.
Il se trouve que je l'ai probablement préservé. Ce n'était pas le but visé. Mais le seul moyen de trouver une issue à la situation inextricable du moment.

J'apprends les détails jour après jour. Je reste sans voix.
J'ai alerté par la seule voie qui me semble efficace, les autres ayant échoué. Un allié fiable, discret, bien placé. Grâce à lui, cela se sait. Quelques énormes bêtises de casting ont été évitées,  mais pour l'instant il reste là-bas, et continue les dégâts.
Je crains la suite.

J'ai alerté à nouveau vendredi. Vais insister encore et encore. 
Une idée d'allié complémentaire est venue en écrivant. Il m'a toujours aidé, mais je n'ai jamais essayé pour ce type de sujets.
Mon but est qu'il ne nuise plus. Je rêverais qu'il puisse changer, apprendre à ne plus nuire. Je ne sais si c'est possible. 


Peut-être pensez-vous que j'ai tort de ne pas l'attaquer frontalement. 
Que c'est de la couardise. 
Peut-être. 
Ou peut-être la connaissance intime du système dans lequel il est, de ses limites et de son hypocrisie, et de tout ce qui a déjà été tenté sans succès à bien des niveaux...

Probable que ce billet ne restera pas en ligne bien longtemps.

La joie, la souffrance

On pourrait croire à me lire que je vis une période de joie sans partage.
Ce n'est pas vrai.

C'est une période de grands bouleversements.
L'axe se repositionne, ça va vite, ça fait peur aussi.

La lumière est très forte, et l'ombre pas moins.
Plus de tiédeur. Plus le temps de la tiédeur.
C'est presqu'un combat. De vie.

La souffrance et la joie. Sans compromis possible.

Du coup tout est possible. A chaque instant.
La responsabilité dans chaque acte.
Si j'ai peur, je m'embrouille.
Si je laisse aller, ça se fait.

M'écouter est devenu indispensable.
Chevaucher un cheval de feu n'est pas possible sans ce calme absolu qu'il me faut trouver, là, maintenant.
Il me faut aussi accepter d'être désarçonnée pour apprendre


Hier je me suis faite surprendre. La violence du choc. Un quart de seconde de décalage.
Je le sens dans mes os aujourd'hui.
Trouver le moyen de revenir dans cette danse-là. 
Avec les ombres, pas contre elles.

30 septembre 2011

Remercier

Aujourd'hui c'était son dernier jour de travail. La retraite.

Quelque chose est apparu soudain que je ne pouvais taire.
Lui dire merci.
Pour ce qu'il m'avait donné à voir de mon manque d'écoute, de mon intransigeance, quand je pensais avoir raison contre lui.
Après, nous en étions sorti, arrivant à travailler ensemble, unissant nos forces. Tellement complémentaires.

Je voulais lui écrire.
Je lui ai demandé finalement qu'on se voit un petit moment. Juste avant son pot.
Il a dit que c'était juste pour lui de passer la main à cette équipe là. Que c'était doux de voir que ce qu'il avait bâti fructifierait.

Combien la joie qui me porte rayonne en ce moment.
De prendre soin de moi.

Nous étions émus tous deux. C'était doux.

Insomnies

3h34. C'est mon heure. Comme un appel.
Je me lève. 
Retrouve ce fauteuil bleu pas très beau, un peu déglingué maintenant,  mais tout à fait confortable pour le dos, prends le micro sur les genoux comme un chat. Les pieds sur la table basse.
Je retrouve la sensation des insomnies de grossesse. Le fauteuil les a connues aussi. Rendez-vous avec ces bébés dont l'un, maintenant, se rase la moustache.

Des moments très privilégiés d'arrêt du temps.  Moments d'intimité.
Pas d'angoisse, même si parfois la fatigue parcourt tout mon corps comme un ruisseau très bruyant.

Du rien, juste avec moi. Où quelque chose peut lever. S'exprimer.
Parfois je peux dormir à nouveau. Parfois pas. 
Je n'essaie plus. Pas envie de bousculer ce qui se passe là.
Alors je me couche très tôt quand c'est possible. Et je ris la journée.


Les rêves, ces dernières nuits.

Hier, ce boulanger qui me montrait la signature sur son pain, alors que ce n'était que la deuxième fois que je venais dans sa boutique. Il avait besoin de me montrer sa marque. Un C à l'envers, très beau graphisme d'ailleurs. La première lettre de son nom. J'étais un peu étonnée qu'il me parle ainsi, avec tant de familiarité, de ce qui était important pour lui.

Cette nuit j'ai longtemps marché aux côté de G. Une de ces marches qui durent des jours et des jours et font traverser des pays. 
Su finalement ce qu'il avait tu. Sans que ça change rien. 
Rencontré les gens qui me racontaient comment il avait dénoué des choses chez eux. "On l'appelle Rabhi, ici. Il monte discuter à l'étage avec celui qui , et voilà, ça revient".
On a fini par dormir côte à côte. Comme frère et soeur. 
Sachant que ça jaserait forcément mais que la vérité étant autre, ça m'était bien égal.


Étonnant les rêves. Ce qu'ils nous racontent de nous.

29 septembre 2011

Porter, être portée

Il y a plus d'un an, j'expérimentais dans mon corps combien il était difficile de se laisser porter

Ces derniers jours, alors même que les nuits s'assèchent et que les journées deviennent aussi longues que la traversée d'un désert brûlant, je vis dans mon équipe, tour à tour,  le bonheur de porter et celui d'être portée. 
Des regards attentifs, des messages bienveillants, un déjeuner paisible, de vrais éclats de rire. 
Ce que je rêvais commence à venir.
(et on bosse dur , on entraîne du monde avec nous, on fait des émules !Quand je vous dis combien j'ai de la chance...)

Oui, le rêve est le chemin.

Je vous laisse, mon oreiller m'appelle ;-)

25 septembre 2011

Neuf cent et une nuit

Je voudrais partager avec vous la fin d'un cauchemar ( d'un enchantement ?).

Une femme au prénom des mille et une nuit. 
Qui par amour quitte tout ce qui faisait sa vie (une vie très active où elle était reconnue pour son intelligence, sa force, sa joie, sa générosité) et suit un homme dans un pays inconnu. 
Douce et soumise, elle se plie à tous ses désirs, confectionnant au quotidien des mets de roi.

L'homme se révèle ( les mots manquent) un être d'ombre. 
Humiliations quotidiennes, jalousie, sequestration, vol, viol, coups, tout y passe. 
Il la coupe de tous les gens qu'elle aime, essaie d'anéantir sa lumière, et sa rage croit, redouble.

Elle, est comme figée par un enchantement. Tous autour d'elle la supplient de le quitter. Elle ne le peut pas. Nous ne pouvons que la regarder dans son piège. Atterrés et impuissants. Attendre en gardant confiance.

Puis il essaie de se débarrasser d'elle en jouant. Il lui propose de se marier, pour qu'elle ait enfin des papiers, fait semblant de déposer le dossier, et le retire, l'oblige à quitter la France quelques jours avant l'expiration de son visa, de manière à ce qu'elle soit bloquée à la frontière à son retour.  Il la dépouille via des faux des économies de sa vie d'avant.

Mais voilà. Tous les obstacles tombent devant elle. Les frontières s'ouvrent.
Sa rage croit encore.
Il la jette dehors, un soir. 
Le plus beau cadeau qu'il lui ait jamais fait, car l'enchantement prend fin.
Mille bras s'ouvrent pour l'accueillir. 
Elle en appelle à la justice qui la soutient. 
Et, par un concours de circonstances improbable, qu'on ne peut que qualifier de miraculeux,  trouve un travail à la hauteur de ses compétences et de ses qualités en moins de trois jours, ailleurs.

Elle est venue hier nous dire au revoir. Son visage est transformé, lavé de l'absence d'espoir. Jeune à nouveau.
Elle m'a dit combien elle a appris de cette terrible aventure. 
Et notamment que donner n'est pas suffisant. Qu'il faut savoir recevoir, aussi.
Je lui ai offert le livre des femmes qui courent avec les loups, qu'elle avait lu chez nous, et aimé. 
Avec tous nos vœux de bonheur.

Neuf cent et une nuit...

Histoire vraie, en écho à l'homme au bois dormant.

23 septembre 2011

Lâcher du lest

Lâcher du lest, laisser la place, sortir du il faut, tu dois, tout de suite, prendre le temps de respirer.
Il a fallu aller tellement loin pour l'accepter, juste un peu.
Voir les fruits de mon action acharnée ; sentir la fatigue jusqu’à la moelle.
Accepter de me dire que là, c'est trop, que c'est tout sauf juste. Que le mur n'est pas loin. 
Confier ce qui peut l'être à d'autres, laisser le reste sans état d'âme et ralentir. 
Jusqu'à pouvoir tenir debout autrement qu'à la force de la volonté.
Jusqu’à retrouver des yeux qui rient. Des mains qui ne tremblent pas. Des jambes qui ne flageolent plus
Lâcher aussi pour que d'autres ne rentrent pas par passion, par loyauté dans le même tourbillon fou.

"Lâché du lest
Pris de l'altitude" chante Bashung.

J'ai pris conscience que je ne suis pas loin de ce qui touche les soignants. Jamais assez, jamais assez vite.
Parce que la souffrance au travail, c'est tellement sérieux.
J'ai même fait le test. Pas brillant.

Aujourd'hui, j'ai prévenu que j'étais en retard sur beaucoup de choses et que ça durerait.
J'ai refusé des rendez-vous sur des sujets qui me passionnent.
Au lieu de continuer au-delà de mes forces, je suis rentrée, et me suis allongée.
Je n'ai pas continué mes conversations professionnelles par sms jusqu’à point d'heure. Même avec plaisanteries comprises.
Je n'ai rien pris pour travailler ce week-end. Et sans culpabilité.

Laché du lest. 
Avant de couler.

La boîte de Pandore

Elle n'a l'air de rien mais si l'on caresse son couvercle d'un certaine manière, elle s'ouvre brusquement. 
Les premières choses  qui en sortent semblent nominales, mais d'un coup apparaissent les pires démons; ceux qui griffent, déchirent, attrapent leur proie et ne la lâchent qu'une fois à moitié morte. 
Des démons de plumes et d'orties, de fiel et d'amertume.


Que faire ?
Attendre encore ? 
L'ouvrir , mais sous protection ? 
Ou entreprendre de la vider résolument jour après jour?

Le courage me manque.
L'énergie fuit par les trous béants du sommeil, déjà. 
Les autres boîtes en cours de nettoyage prennent tant de place déjà.
J'ai peur de perdre ce qui m'est le plus cher, faute d'être présente dans ce combat. 
Qui  pourrait certainement ne pas être un combat.

Je tente autre chose. 
Trouver d'abord le souffle, la lumière.
Convoquer à mes cotés toute la magie d'amour. 

Et après, je m'offrirai à cette aventure nouvelle.
Le cœur ouvert à ce qui peut advenir.