31 octobre 2011

Ce que j'aime partager

Ce que j'aime partager, liste à la Prévert
  • l'émerveillement devant la beauté, la vie
  • les saveurs qui éveillent les papilles
  • ce qui touche et rend intensément humain,
  • le silence, quand il est plein
  • ce que je sais faire
  • le rire
  • les larmes
  • les rencontres
  • la joie
  • les petits moments doux
  • ce que j'ai reçu
  • les découvertes
  • ce qui fait sens pour moi.
Et vous ?

L'or

L'or des arbres, sous le soleil encore chaud. Le seul or qui me fasse rêver.

Du temps pour en profiter, merveille.

Alors j'ai lu au soleil ce matin, dans le murmure des fontaines du Parc de Belleville, avec cette vue grandiose sur Paris qui me fait presque oublier l'absence de mer à l'horizon.

Je me suis baladée tout à l'heure dans les sous-bois du Père Lachaise, dans l'ambiance presque festive qui y règne, touristes prolixes, enfants faisant craquer les feuilles, et quelques vieux, ça et là, s'occupant des tombes avec application.

J'ai arpenté les ruelles de ma colline, observant tout ce qui fait son charme, cet empilement de styles, toutes ces approximations qui font la ville si vivante, et les visages, surtout, de toute sorte.

J'ai pris ce temps que je ne prends plus assez, heureuse, et en même temps bousculée par cette liberté inédite...

30 octobre 2011

halleluya !

Je sais c'est fort. 

Voilà, je viens de finir la première version aboutie de mon mémoire de professorat de yoga. 
Sur la base d'un sujet et d'une structure choisis il y a un an et demi, et quasiment 11 mois de rédactions successives, et surtout de remise en questions intérieure. Prendre du recul, travailler le discernement, accepter de voir plus clair sur mes limites pour qu'elles s'effacent un peu, tout cela avec amour et humour. Pas simple tous les jours !

Une gestation de baleine bleue ;-)

Plus qu'à attendre le retour de ma collègue chargée de le lire, et de ma prof. Me préparer à accepter leurs remarques quelles qu'elles soient :-)

Cette fois, je suis vraiment en vacances !

L'amour qui dure

Je ne serais pas bien dans une relation plan-plan me dit-elle.

Je n'ai pas cette expérience-là d'un amour qui dure.
  •  D'une part, parce que le quotidien et ses petits écueils relationnels nécessitent des remises en question de nos comportements, si l'on ne veut s'y enferrer, et y enterrer l'amour, un jour ou l'autre. Et qu'on ne peut pas dire que ce soit toujours "plan plan " !
  • Parce que dans les moments libérés de ces tensions, l'intense présence à l'autre peut donner de tels sommets de joie que je ne saurais appeler ça "plan plan". Un contact d'âme à âme...
  • Pouvoir conjuguer amour, amitié, respect me semble parmi les plus jolis défis qu'une vie commune puisse apporter.

Mais encore faut-il pour cela :
  • choisir la relation, ne pas la subir, par habitude ou par crainte.
  •  avoir l'espoir au cœur que tout peut y changer même ce qui fait mal
  •  que les partenaires en soient tous deux convaincus et jouent cette partition-là.
Ce n'est hélas pas si évident ...

28 octobre 2011

Le nez

L'autre soir, j'ai eu l'opportunité de participer à une soirée clown. 
Le public était varié, je ne connaissais personne à part notre metteur en scène, ami cher, homme de théâtre et thérapeute plein de finesse. 

Après une mise en jambe destinée à nous faire prendre conscience de nos sensations corporelles, nous avons démarré l'exercice de clown proprement dit.
Par deux, nous nous sommes d'abord fait face après avoir chaussé nos nez. Lâché le mental, et observé notre partenaire de tous nos sens.
Puis nous nous sommes tournés vers le public et avons dit chacun à notre tour le mot que nous avait inspiré l'autre, sans réfléchir ni retenir. Ressenti l'effet du mot de l'autre, et re commencé le processus.
Notre ami nous aidait d'un mot, parfois, à être dans ce jeu-là. Parfois à l'aide d'une consigne particulière, inspirée par l'instant. 

J'étais un peu intimidée, mais ai choisi une partenaire que je "sentais" bienveillante, et me suis laissée allée à l'instant, confiante.
Ce n'était pas si difficile. Les mouvements venaient, les mots émergeaient, les sensations s'épanouissaient, et le public comme  un support. J'ai trouvé par instant ce plaisir du jeu du petit enfant, sans limites.

J'y ai pris beaucoup de plaisir. Je sais que je recommencerai :-)

27 octobre 2011

Voilà


La respiration encore un peu perturbée par la course frénétique qui s'interrompt là.
Léger vertige paradoxal. Comme si celui que je ressens pas dans la course elle-même pouvait  enfin se  manifester.

Ici, tout est calme et silencieux.Un peu sombre. Mes yeux peinent à accommoder.
Je m'agite,  ne sachant que faire de l'absence de mouvement.

Et pourtant, c'est si précieux ce repos.

Tout à l'heure, je me ferai aider pour profiter de ma pause. Retrouver un corps délié de tensions. 

25 octobre 2011

Son visage

Son visage a commencé à changer.
Les yeux qui pétillent.
Le pli amer de la bouche qui s'efface.
Le pas dansant.
Merci de ta confiance me dit-elle.
C'est elle qui toute seule a préparé ce beau travail. Je n'ai fait que la laisser faire.
A suivre

24 octobre 2011

Ellipse

Ici, souvent, je m'exprime par ellipse.

Il y a ce que je ne veux pas écrire en clair sur des personnes de mon entourage, sur cet espace ouvert à tous les vents, et même si le trafic n'est pas très conséquent. 
Parce qu'il m'est déjà arrivé d'y voir débarquer, et me reconnaître quelqu'un que je n'y avais pas convié.

Il y a aussi ce que j'ai du mal à écrire, même pour moi seule. 
Pudeur extrême qui est mienne, face à ce qui me touche intimement et me trouble parfois.

Je sais, cela peut, doit être frustrant pour qui n'a pas les clés. 

Ce qui m'intéresse c'est le mouvement que je perçois ou veux percevoir, cette évolution lente vers un peu plus de liberté intérieure, extérieure. Le qui , le quoi et le où, passent et trépassent, la vie s'enroule et se déroule comme une fougère dépliée dans la pénombre.

23 octobre 2011

Ce qui émerge du temps de rien

Ce qui émerge ce soir c'est, en creux, l'agrippement permanent dans lequel je vis.
Je suis accrochée, dans ma course folle, aux choses, aux relations, aux pensées.

Moins je prends le temps de lâcher, régulièrement, dans ma séance quotidienne, mais aussi par des temps très courts parfois de méditation, plus il m'est difficile de le faire.
La peur de tomber. La peur du vide. Expliquée par tout un tas d'histoires que je me raconte.

Pourtant c'est dans le vide que je peux me trouver vraiment.

Tout ça n'est pas nouveau, je sais ;-) Le poser ici va peut-être ( !) m'aider à y penser.

addendum :
en écho, cet article trouvé dans la newsletter de Clé

Respiration

Quelques heures de solitude. Chez moi. 
Repos, hors de tous mes rôles passionnants et prenants (mais des rôles tout de même).
Je dépose mes défroques et me  laisse faire par le rien. 
Manger, dormir, et c'est tout. 

Ni parler, ni écrire, ni réfléchir. 
Oublier toutes les listes de tâches. Qu'elles reposent en paix plutôt que d'être "en souffrance", et moi en culpabilité !
Accepter ce blues léger qui est un des signes de fatigue, sans l'interprêter et le faire prendre de l'ampleur. (Comme dans ce si joli petit livre de Claude Ponti où pousser le non le fait grossir, et sauter à travers lui le fait disparaître : j'adore !)


Une fois les batteries rechargées, écouter ce qui s'impose.

Ranger pour dégager l'espace? Ok. La voix de Melismell, fenêtres ouvertes, efficace et joyeuse.
Traiter les papiers ? OK C'est simple et rapide quand on laisse les pensées parasites au vestiaire.

Quand les hommes reviennent, ne rien demander. Etre là, ne pas me laisser envahir. Garder ce rythme calme et tranquille, actif, avec une pointe de joie.
Me réjouir d'être en vie. Vivre ma vie à partir de cette sensation, pas en dehors d'elle.

21 octobre 2011

Lire


J'ai écrit il y a quelques jours que les livres n'avaient plus la même importance dans ma vie.

Et hier soir, en rentrant, je tombe sur une page qui parle tellement bien de ce que je suis en train de vivre que je l'ai relue plusieurs fois pendant la soirée. Comme un repère vivant. Un éclairage différent qui m'aide incroyablement. (Trop personnel pour spécifier le contenu ici, et puis ce n'est pas l'objet .)

Les livres m'ont fait ça tant de fois. Je l'avais oublié.
Et pourtant je continue à prêter pour passer ce que j'ai reçu. Comme ici.

19 octobre 2011

le débat

Nous savons d'emblée que la journée sera difficile. Car nous serrons les boulons et en même temps oeuvrons pour que tous aient envie de travailler ensemble, de partager leurs idées et réalisations. Tous, même ceux qui devront changer leurs façons de faire, et montrer au grand jour ce qui est jusqu'à présent escamoté. Donc nous animons à deux voix.
Il a peaufiné chaque détail.  Je viens pour l'aider dans cette négociation. Baptême du feu pour lui, dit-il. De l'expérience pour moi, mais toujours un exercice de haute voltige. De la souplesse et de la fermeté.
Regarder, écouter, vraiment. 
Les yeux, la voix, les gestes. 
Les silences et les conversations parasites.

 Se concerter d'un œil et se passer la balle souplement.

C'est tendu comme prévu. Nous prenons le temps d'écouter, d'entendre, de prendre en considération chaque élément. De sortir du cas exceptionnel pour traiter le général d'abord. En s'appuyant sur les uns et les autres. Sur le sens de notre action, le vrai, par-dessus les chiffres dans les cases. Nous avançons lentement mais nous avançons. Rien de tel qu'un vrai débat.

Quelques calages, puis nous prenons une pause silencieuse de 3 minutes quand tous vont passer leurs coups de fils. Parce que nous sommes vidés, et que la séquence n'est pas finie. 

Puis nous y retournons.

Même le déjeuner commun sera intense. 

En fin de journée, ils demanderont que nous nous voyions plus souvent. Ils offriront spontanément des pratiques. C'est un début, il faudra continuer à garder notre fil rouge, mais nous avons franchi une étape.

Une pause encore. Un verre d'eau. Précieux de pouvoir dire et entendre la fatigue comme la satisfaction. De pouvoir se taire sans besoin de combler le vide.

Puis un débriefing avec nos jeunes qui n'ont pas vu ce qui se passait là. Alors nous expliquons la méthode. Faire converger sans faire perdre la face. Soutenir les évolutions et ceux qui les porteront. Accepter d'avancer en spirale pour que le changement soit pérenne. Faire valider très vite les pratiques co-construites  pour ne pas risquer de revenir en arrière. S'appuyer sur ce pas pour faire bouger d'autres acteurs.


Contrairement au coaching ou à la thérapie, nous voulons quelque chose, et menons la barque. Mais la qualité d'attention, le souci de chaque détail, le soin mis pour que chacun se sente reconnu et compétent, en font une expérience tout à faite particulière. D'une grande intensité car elle est unique, à chaque fois.

16 octobre 2011

la brume

La brume du manque de sommeil, chronique.
L'effort de rester là parce que tout est tellement intéressant, varié, riche.
Parce que tout cela, je l'ai tellement désiré que d'y renoncer un instant serait impossible.
Et pourtant.

Tout ce travail qui porte ses fruits. Matérialiser petit à petit le rêve d'un monde où l'écoute est possible. Où les problèmes sont entendus, où les solutions se construisent ensemble. Utopie. Et pourtant des pas sont réalisés. Ils se voient, ils font envie à d'autres d'y aller aussi. Ça a l'air tellement mégalo, je sais. Et pourtant.

Assister hier à cette séance si intense et respectueuse, les larmes de soulagement, et ce silence, entre elles, et dans la salle. Si beau moment.
Discuter avec S. de la manière dont elle vit  différemment l'expérience du lien avec ses clients en thérapie , et lui faire un retour circonstancié de ce que je vis quand je vais la voir. Déjà tant d'années. Si peu de fois.
La séance de ce matin avec H., long périple vers la libération. Le fil de ma voix, confiante, pour qu'elle puisse trouver comment faire le pas d'après. Sortir de l'enfermement. J'étais épuisée. So grateful too.

Les larmes d'I. hier soir. Dans cette si jolie fête de famille de cœur.  Je m'y étais sentie accueillie dès le premier instant, il y a quatre ans maintenant. Faire partie de cette bande là.

Tous ces sommets. Trop peut-être ces derniers temps. Ivresse du manque d'oxygène. Besoin de redescendre.

14 octobre 2011

Etreinte

Hier matin dans l'entrée. 

Quelques minutes d'étreinte silencieuse avec l'homme que j'aime et que je croise trop peu, emplois du temps de fous oblige. 
Des instants pour nettoyer tous les petits malentendus, les petits ratés de la communication, se reconnecter sur l'essentiel. La présence à nous. Ressourcement.

Le regard malicieux et pétillant de notre petit dernier. Régal.

13 octobre 2011

Paradoxe

En me réjouissant de son bonheur présent, je garde son attention sur le passé.
Couper le fil maintenant.

Arrêt sur image

Il y a ce soulagement énorme sur ma charge de travail, depuis son arrivée. La peur que le trop finisse par avoir des conséquences sur ma santé reflue.
Du coup, je fléchis. Je me vois ces derniers jours tellement en demande vis à vis de mon entourage proche. Si je n'y prends garde, l'agacement ne peut que poindre devant ce comportement immature et insupportable,où je m'auto-critique sans cesse.

Plus qu'une chose à faire : me rouler en boule et pleurer dans mes propres bras. Suffisamment. Puis retrouver le silence et repartir joyeuse, lavée.

11 octobre 2011

Chat sauvage

Quelle stratégie avez-vous nous dit-elle ?
Nous nous regardons, un peu interloqués. Car notre seule stratégie est de poser notre volonté de nouer ce partenariat, et d'ouvrir la porte , largement, en confiance totale sur leur envie de le nouer aussi.
Sa stupéfaction dépasse la nôtre. Deux cultures opposées.
Finalement, la réunion sera aussi constructive, voire plus que ce que nous espérions. Convialité et travail acharné, c'est notre credo.

Mon collègue a du mal avec elle. Je lui explique comment je travaille sur moi, avec ces portraits animaux qui m'aident à voir les relations autrement.
A quel animal te fait-elle penser ? A un chat sauvage. 
Je la vois aussitôt, crachant et sifflant, dos arqué au maximum. Oui c'est bien ça . Une colère extrême, intolérante, une envie extrême de contrôle.
Que faire ? L'apprivoiser? Cela prendra du temps. Peut-être n'est-ce pas vraiment possible...
En attendant, protéger nos yeux de ses griffes.

continu, discontinu

J'ai conscience que, dans cette vie active qui est la mienne, la perception que j'ai du temps ne m'apporte pas la sérénité à laquelle j'aspire et crée même l'essentiel de mon stress.

Une accumulation d'événements, de tâches à faire, que je visualise parfois comme une course d'obstacles dont la succession me désespère à l'avance, tant elle me semble impossible, inhumaine.

Pourtant, une fois revenue dans l'instant, rares sont les vrais obstacles. Les difficultés prises individuellement en sont rarement, le temps coule et emporte avec lui ce qui change perpétuellement. Le bonheur de ce qui se tisse à plusieurs donne de la couleur à ce qui était aride sur l'agenda. 

J'aimerais que le lapin d'Alice, celui qui trotte dans ma tête et me noue parfois les tripes, lâche son chronomètre, aille musarder dans les potagers du voisin. Je ne suis pas en guerre contre ma vie.

Ou qu'il m'aide à organiser le peu qui doit l'être vraiment, berges de cette rivière mouvante et libre.

7 octobre 2011

Dans le train

Le train tout à l'heure.
D'abord sombrer dans un sommeil sans rêve, lovée sur les 2 sièges miraculeusement libres.
Puis tenter de travailler, et renoncer vite. Cela me demande beaucoup trop d'efforts, et là, j'ai besoin d'une pause.
Alors, je rêvasse.
De l'autre côté de la rangée, une tête penchée sur un grand cahier à spirales.
Il écrit, aussi concentré qu'un enfant peut l'être.

Je ne sais comment nous finirons par engager la conversation.Les incidents sont propices.
Des points de vue différents. J'ai du mal avec les affirmations politiques trop tranchées. 
Il insiste et me prend presque à parti. Je précise sans me démonter.  
Et de fil en aiguille nous voilà en train de confronter nos visions. 
L'individuel, le collectif. 
La marge, l'utopie, le rêve.
Combien nous espérons que ce qui craque de toute part ces derniers temps ouvre l'espace à une autre manière d'être en lien, à nouveau.

Ce qui nous porte et nous émerveille. Notre manière d'agir le monde. Le goût de la liberté. L'auto-dérision. C'est un artiste. Pas moi.
Il aime  lire, je ne lis presque plus.  Trop besoin de rien dans ma vie de trop.
Ce que les livres ont été ; ce qu'ils sont devenus.
Je lui raconte mon combat de l'intérieur. La conviction qui est la mienne. Ces instants d'accompagnement où quelque chose s'ouvre. L'émerveillement qui en résulte.
Il me raconte les spectacles qu'il écrit. Les difficultés qu'il rencontre. La joie qui s'approfondit avec les années. 
Les théories comme des peaux éphémères.
La peur de l'autre qui s'efface.

Le train arrive en gare. Nous n'aurons pas vu passer le temps.
J'irai peut-être voir un de ses prochains spectacles. Ou pas.

Deux jours hors cadre

Deux jours de travail, hors cadre habituel. 

J'expérimente ma nouvelle peau. La mue a été douloureuse, c'est comme un  repos.
Etre plus directe, plus sereine.

Ne pas me forcer à la conversation si je m'ennuie, aller voir seule ce ciel si beau, m'en nourrir.
Danser si je veux, aller me coucher quand j'ai sommeil, quand mon corps me dit stop.

Écarter ces mots qui n'ont l'air de rien, mais qui opposent, salissent, travestissent. Ceux de l'Ogre. Sans violence pourtant. D'ailleurs il ne me cherchera pas. Par contre, il cherchera à faire peur à d'autres pour se dédouaner. Sa folie ne s'arrange pas. Devient publique. C'est sain que cela devienne aussi visible.

Retrouver ceux que j'apprécie, pour travailler et rire aussi.  Entendre et dire. Parfois me dire.

Rencontrer de nouvelles personnes, sans cette crainte qui me faisait sans doute vouloir briller un peu trop, prouver que j'étais "intéressante", comme pour "m'acheter une place au soleil". 
A contrario laisser la conversation s'approfondir, par couches successives, jusqu’où elle peut s'épanouir, sans rien en attendre, et savourer ce cadeau si étonnant, l'ouverture, qu'est la rencontre. Je confirme que la peur est partie. Cette peur-là, au moins.

La fatigue pèse un peu moins. C'est bon.

4 octobre 2011

La place du corps

Mon corps  a longtemps été pour moi un obstacle à la paix intérieure. 

Parce que ne le sentant pas, ne l'acceptant pas de l'intérieur, il était une source de malaise pour moi. 
Pas envie d'être un objet, ça non ! Je le niais souvent complètement. Les vêtements étant une façon de me cacher en étant conforme à ce qui était attendu dans mon rôle social.
Donc il y avait les vacances, une certaine liberté et de joie du corps et, à l'opposé, cette habitude du "masquer pour être tranquille".

Dans le tourbillon de mes années de mère de jeune enfants, j'avais un peu occulté ce point. Il était reparu en force il y a quelques années, et depuis quelque chose s'est passé comme en fond de tâche. Pas toujours confortable. Avec même des crises de panique parfois.

Quelque chose change en ce moment.
La joie du corps, je la vis un peu plus au quotidien. Le yoga fait son œuvre, petit à petit.
Cette quarantaine aussi me porte à vivre un peu plus au présent.
De belle amitiés masculines qui m'aident à avancer, à mieux discerner ce qui entre en jeu, à dépasser mes blocages. 
Je veux essayer de mettre cette nouvelle équation en mots pour marquer cette étape.
Je peux aujourd'hui être très proche d'un homme y compris émotionnellement sans qu'il y ait d’ambiguïté et de rapport de séduction. Le corps, ma féminité,  a une place dans le lien, qui n'est pas celle du désir.

Cette distinction me libère d'une confusion, d'une espèce de chape de plomb dont j'ai probablement hérité des femmes de ma famille, d'un certain regard social, qui se manifeste dans un tas de petites phrases pernicieuses y compris dans l'entreprise. D'une alternative entre le corps objet du regard avant toute chose qui renvoie, en écho,  à la  peur de l'homme, de son emprise, du rapport de force, du viol ; et le corps asexué, nié, transparent, comme "mort". Voire les deux ensemble, comme dans cette histoire sinistre qui hélas est l'histoire de trop de femmes.

La seul exception était jusque-là la relation à mon homme, avec la confiance et l'amour comme socles "absolus".

C'est aussi ce que je voulais travailler grâce aux déesses, dont j'ai parlé ici. Aphrodite bien sûr. La plénitude de vie en moi, en dehors de ce que je fais, de ce que je porte, de ma maternité. J'aime danser, rire, laisser éclater ma joie.

Du coup, même si rien ne change extérieurement, il semble que mon changement intérieur soit sensible. Peut-être est-ce un hasard mais, ces derniers jours, je n'arrête pas de me faire draguer. Et d'une manière assez élégante. Je décline car je ne cherche pas de relation éphémère, mais sans agressivité, car je ne me sens pas "atteinte" dans mon intégrité.
Il me semble sortir, enfin, de ce rapport qu'on pourrait qualifier d'adolescent au regard de l'autre, et en retire de la paix, de la joie.

C'est un sujet qui m'intrigue. Vos partages sont les bienvenus, hommes comme femmes.

2 octobre 2011

Les évidences, le doute

Il est de certaines rencontres comme des évidences.
Quelque chose est juste, qui passe par tous les sens.  Le regard, la voix, et un je ne sais quoi qui passe par la peau, et touche au cœur, même à distance. La confiance est possible.


Parfois c'est entier, comme si les âmes se parlaient. 
Je n'ai pas les mots devant ce qui s'échange là d'essentiel. 
Une Rencontre. 
Quelque chose qui bouscule intensément, car d'un coup, les limites s'effacent. 
Vertige. Douceur.


D'autres fois, ce sera moins entier. Accepter que le lien soit partiel, et qu'il ait tout de même une valeur, dans un certain cadre. Une alliance possible.
Je pense à A. en écrivant ça. Une de ces alliances professionnelles conclues très vite, à un séminaire. Partielle car c'est une femme de pouvoir, dans un contexte où l'influence est reine. De cœur tout de même car elle voit la personne par-delà le rôle, et s'y intéresse sincèrement. Nous avons assez peu de contacts, mais nous savons très vite nous accorder.


Dans tous les cas, si la relation dure, explorer les continents, parfois tomber sur des frontières et rebrousser chemin car il  n'est pas temps. Découvrir une faille qu'on peut sauter à cloche-pieds ou un océan profond. Se tromper si souvent.
Respecter la vie dans cette forme si différente de la mienne.

Découvrir une fois encore comment mes peurs sont mes limites. Parfois justifiées, parfois non.Tâtonner là encore. 
Ecarter les vieilles images, qu'elles soient jolies ou terrifiantes, pour être là, présente, dans cette réalité unique, à un instant unique.

1 octobre 2011

L'Ogre

Pas d'animal cette fois. Ni d'autre élément naturel. 
C'est l'Ogre qui est venu, celui qui terrifie, déchiquette, se repait de la souffrance d'autrui.


Je ne sais pourquoi il n'a pas pouvoir de me faire du mal. Peut-être parce qu'il ressemble à ces caricatures d'enfants capricieux et méchants qui trépignent dans les mauvais dessins animés en déclenchant des catastrophes nucléaires.

Mais il ne s'agit pas d'un dessin animé.

Côté clair, il est brillant, bosseur, prêt à collaborer à tous les projets, a un discours cohérent et intéressant , direct.
Côté sombre, il tire à boulets rouges dans chacun de ses messages. Il est capable de dire que quand quelque chose ne marche pas, il s'acharne.
Ça je l'ai constaté.

Pour le reste, je ne le sais que par oui-dire.
Il est capable d'insulter ceux qu'il croise en l'absence de témoins.
D'écraser les individus de son équipe, surtout ceux qui ne cèdent pas. 
De les dresser les uns contre les autres jusqu'à ce qu'ils s'entre-déchirent.
D'user de son pouvoir pour qu'aucun recours ne soit possible.

Avec moi il est presque charmant.
Il est probable qu'il cherche à me manipuler.
Peut-être aussi parce que je ne l'ai pas jugé, jusque-là. Pas trop.
Il se trouve que je l'ai probablement préservé. Ce n'était pas le but visé. Mais le seul moyen de trouver une issue à la situation inextricable du moment.

J'apprends les détails jour après jour. Je reste sans voix.
J'ai alerté par la seule voie qui me semble efficace, les autres ayant échoué. Un allié fiable, discret, bien placé. Grâce à lui, cela se sait. Quelques énormes bêtises de casting ont été évitées,  mais pour l'instant il reste là-bas, et continue les dégâts.
Je crains la suite.

J'ai alerté à nouveau vendredi. Vais insister encore et encore. 
Une idée d'allié complémentaire est venue en écrivant. Il m'a toujours aidé, mais je n'ai jamais essayé pour ce type de sujets.
Mon but est qu'il ne nuise plus. Je rêverais qu'il puisse changer, apprendre à ne plus nuire. Je ne sais si c'est possible. 


Peut-être pensez-vous que j'ai tort de ne pas l'attaquer frontalement. 
Que c'est de la couardise. 
Peut-être. 
Ou peut-être la connaissance intime du système dans lequel il est, de ses limites et de son hypocrisie, et de tout ce qui a déjà été tenté sans succès à bien des niveaux...

Probable que ce billet ne restera pas en ligne bien longtemps.

La joie, la souffrance

On pourrait croire à me lire que je vis une période de joie sans partage.
Ce n'est pas vrai.

C'est une période de grands bouleversements.
L'axe se repositionne, ça va vite, ça fait peur aussi.

La lumière est très forte, et l'ombre pas moins.
Plus de tiédeur. Plus le temps de la tiédeur.
C'est presqu'un combat. De vie.

La souffrance et la joie. Sans compromis possible.

Du coup tout est possible. A chaque instant.
La responsabilité dans chaque acte.
Si j'ai peur, je m'embrouille.
Si je laisse aller, ça se fait.

M'écouter est devenu indispensable.
Chevaucher un cheval de feu n'est pas possible sans ce calme absolu qu'il me faut trouver, là, maintenant.
Il me faut aussi accepter d'être désarçonnée pour apprendre


Hier je me suis faite surprendre. La violence du choc. Un quart de seconde de décalage.
Je le sens dans mes os aujourd'hui.
Trouver le moyen de revenir dans cette danse-là. 
Avec les ombres, pas contre elles.