24 mars 2012

Partitions, décision

Des chants multiples se mêlent et s'entrecroisent de jour comme de nuit.
De la peine, de la joie, de l'enthousiasme, de la curiosité, et de la lassitude. Plein champs d'abeilles butineuses. Mais je n'en fais pas mon miel.

Ivresse, tristesse, encombrement,
je suis fatiguée.


J'avais programmé une pause. Elle s'approche et me dit sa sagesse.
Le silence et le retour au corps s'imposent.

21 mars 2012

Jeunes pousses

Le vert tendre et l'énergie farouche de la vie qui pousse,
la fragilité qui va avec.


Grelotter de chagrin, et l'instant d'après rayonner.
Rien n'est tiède.
 
Ce printemps-là, je le vis intensément, jusque dans mes os.
Je suis en marche, comme jamais.

Pas de tout repos ;-)

17 mars 2012

Deux cordelettes entrelacées.
Une infinités de nœuds. Parfois invisibles.

Essayer de les dénouer. Certains cèdent facilement, d'autres non. 
Ampoules et ongles cassés.
Parfois choisir de les trancher net.

Cette tâche m'épuise par moments.
Je commence à sentir à quel point tout cela sera long. Instant de découragement.


Il me faudra trouver la vie en moi à chaque instant pour ne pas y perdre mes forces, m'y perdre.
Cette corde n'est pas ma vie. 
Et rien ne vaut de s'y perdre.

La pratique persistante.
tapas, svadhyaya, isvara pranidhana

16 mars 2012

Oser

Oser .
C'est le mot qui est venu quand j'ai pris du recul sur son année.
Délicat exercice des entretiens annuels où il s'agit de saisir au vol l'image de ce qui a bougé, va bouger encore, et l'insuffler comme un murmure à la brise pour que l'autre, si c'est juste, s'en empare, s'y appuie, pour se déployer encore dans l'essence de ce qu'il est. Suggérer sans jamais peser, sans jamais tordre.
Ce qui se passe dans ces moments-là... Les mots qui échappent.


Du mal à revenir de l'immobilité créatrice.
J'ai de manière globale de plus en plus de mal à me plier à un rythme qui n'est pas mien...


Alors, j'ai secoué mon humeur trouble, mis le nez au vent, installé un sourire léger, observé ces comportements printaniers qui font chaud au cœur, et me suis glissée dans ce passage obligé, entière.
J'ai osé imaginé pouvoir y être moi, et nulle autre.
Quelques beaux échanges. Y croire, c'est quelque part les rendre possibles, quand le contexte s'y prête.
Oser.


Je suis tout de même lasse ce soir.

Focale

De la profondeur dans ce moment.

De l'agitation autour surgissent quelques visages, proches à un point étonnant.
Coeur à coeur.
Le reste se fait, sans attachement démesuré.
Etrange focale.

Dans ce mouvement, je n'ai d'autre choix que d'être centrée. Et ça se fait.
Etonnants fruits du moment.

13 mars 2012

Ces détails là

Liste à la Prévert de ces nouveaux détails d'un quotidien en mutation

ce que je mange
ce que je lis
mon parfum
mes habits
mes amis ( enfin, pas tous !)
les sorties
les rangements
les vacances
les week-end
les soirées
ce que je ne laisse plus passer
ce que j'ose
ce que je vis !

12 mars 2012

La boîte rouge

Une boîte rouge au fond de l'armoire. Une de celles qu'on ouvre peu. 
Des lettres, un carnet bleu. 
Sur le papier quadrillé, ces notes des premiers temps de l'amour, celui qui monte, emplit l'espace et les cœurs d'espoir lumineux. 
Espoirs accomplis qui ont reflué au fil des années jusqu'à se tarir en un ruisseau souffreteux. Avant que.

Hier j'ai trié ces mots. Pour que chacun garde ceux qu'il a reçus. Que chacun reparte avec ses espoirs. 
Une intense bouffée de chagrin. La vague des larmes, brutale et nécessaire. 
Et cette chanson dont je t'avais transcris la partition, et que je ne peux plus entendre.

Ce soir, j'ai rendez-vous avec moi, après le coucher des enfants, pour prendre soin de ce chagrin là. 
Je ne sais pas encore comment. Cela viendra en son temps. 

Je veux trouver en moi de la tendresse pour cet homme et cette femme que nous étions. 
Nos sourires confiants. Nos corps insatiables et comblés. Nos naïvetés et nos faiblesses offertes. 
Tous ces rêves et ces possibles.

Puissions-nous, chacun, recontacter en nous cette fraicheur-là pour nous abreuver à cette source de confiance. C'est ma prière.
Et puis non, c'est ma prière pour cette femme en moi. Celle qui veut ouvrir son cœur à l'amour, sans crainte.
Que cet homme choisisse et trouve sa route.

11 mars 2012

Ton visage

Ton visage comme la surface de l'eau.
Mystère de ton altérité.
Les mots et les émotions qui affleurent dans leur beauté. Reflets de lune.

Une larme coule. Tu ne penses plus à l'essuyer.
L'apparence a disparu.  Le lieu importe peu.

Ces silences.

Les mots et les images.
Dire ce qui ne peut même se penser.

Ta présence à toi-même.
Intensité dans l'instant.

L'écoute, entière, pensées presque absentes.
Cet amour-là, qui n'est pas personnel, et nous dépasse infiniment.

Effort tranquille et sans attente. Dans l'arrêt du temps.
Pour que ce qui peut être puisse advenir.


Moment d'espace tranquille.

10 mars 2012

Les deux faces

Il y a celle qui sait parfois être présente  à ce qui se tisse dans l'instant, en lâchant une bonne partie de ces images mentales qui s'interposent avec la réalité, cœur ouvert

Et il y a celle qui a encore si peur du vide, celle qui retient ces instants-là, comme si une assurance était possible contre la crainte du manque d'amour. Celle-là est perdue entre hier et demain, dans ses peurs, avec sa culpabilité et ses fantômes. Celle-là frissonne. 

L'accueillir tendrement, prendre soin d'elle, doit être ma priorité.Ne plus jamais croire qu'un autre quel qu'il soit puisse le faire à ma place...Moi seul peut et doit le faire.
Ma semaine seule avait cet objet là : l'approcher, l'apprivoiser, un peu, en lui laissant le temps de respirer, de prendre sa place, parfois, d'oser le chagrin. Un début.
Ce chemin-là sera long. Tendre. Douloureux. Chemin de maturité. Celui qui permet que la joie et la légèreté d'être s'expriment pleinement.

9 mars 2012

Ce qui sonne juste

Ce vendredi comme une belle journée lumineuse : journée de déplacement professionnel passionnante, productive, agréable. 

Comme un point d'orgue de cette semaine de reprise intense, qui me confirme combien j'ai de la chance, celle de pouvoir être pleinement moi-même, celle de pouvoir permettre à d'autres de l'être autour de moi, et ainsi que "ça circule vraiment". Chacun apporte dans ces moments-là avec sincérité et en sortant autant que possible des jeux d'acteurs son expérience, ses idées, ses connaissances, pour faciliter ces avancées réelles que nous appelons de nos vœux.

L'effort est présent, certes, mais respecte ma paix.
Cette liberté d'être est sans prix. 
Les yeux pétillent.
La confiance est là, douce aux cœurs.


L'Amour, c'est ça aussi.
Gratitude.

7 mars 2012

Enigme printannière

Mon merle amoureux s'est interrompu l'autre matin au milieu d'une vocalise. Un chat ?

Ajout : j'entends à nouveau un merle chanteur; le même ?

3 mars 2012

En retrait(e)

7 jours à voir la mer venir et repartir, à observer le jeu des oiseaux dans ce printemps qui pointe, à marcher jusqu'à l'ivresse, à me régaler de toutes les nuances de ce qui peut paraître fade si on n'ouvre pas les yeux. Pas besoin de soleil pour voir la lumière du paysage.

Seule.
En lien.
A prendre soin de la vie en moi.

Moment  inédit.

Qu'en dire...

Exercice nécessaire pour déposer quelques unes des couches de discours qui me séparent de ce que je vis. 
Écouter le chagrin tel qu'il est sans plus le repousser quand il se manifeste.
Écouter la peur quand elle vient.
Écouter ce qui est joie au cœur, au corps.
Observer la trace de mes dépendances.
Accepter mon étrangeté.

Pleurer et sourire.
Tout est ici. Parfait.