5 février 2012

Ce silence-là

Ce silence là, je ne l'avais pas entendu depuis longtemps. 
Et encore, le son en était bien différent.

C'était il y a 6 ans environ, quand nous avions raconté aux enfants ce bébé qui s'était installé dans mon ventre, et en était reparti. Ce silence-là était recueilli, intense, aimant, uni. Ces moments où l'on ne fait qu'un. Où l'on sent l'amour rayonner.

Ce soir, c'était un silence vide, un silence où tous les repères vacillent, où tout perd sens.
Je lui avais demandé un peu plus tôt par sms de me confirmer que son amour était mort, qu'il n'y avait plus rien à y faire. Pour éviter de leur faire mal pour rien avec des tergiversations d'adultes immatures. Mais non.
J'entendais leurs rires en rentrant, le cœur serré, les yeux pleins de larmes.

Me reprendre, prendre mon courage à deux mains pour avoir l'air stable, un minimum, le temps de passer ce terrible obstacle.
Nous installer, les rassembler entre nous, leur dire. Entendre ces minuscules effondrements silencieux. 

Reprendre un cours normal d'existence. La soupe, des crêpes, de la musique.

Un rideau tombe, une porte s'ouvre. Avancer, résolument. Pas d'autre choix.

10 commentaires:

  1. "un peu plus tôt, par sms..."
    le détail qui me tue : "par sms..."
    brrr

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    1. parfois, pour couper aux faux fuyants, tous les moyens sont bons...oui, c'est triste.

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  2. Réponse par SMS...? ? ? oui bien sûr, ça se discute ! !


    Tout est bon pour ..se taire!!!

    Les enfants encaissent ...ne disent rien...et se souviennent!!

    Parfois, une longue attente, et rien ne vient ni personne !

    Alors,la lettre du R.V. en main, on vide sacs et valises
    Le silence est lourd, très lourd à porter pour ces petits "coeurs" prêts à aimer et qui ne savent pas encore dire , juste, ils écoutent de petits battements qui cognent partout jusque dans leurs têtes.

    Je me souviens...
    Je t'embrasse Lise.

    Nicole

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    1. Chère Nicole. Ca du être dur pour toi, pour vous, cette période.

      Pur l'instant, pas de bagarre ici, et une cohabitation assez paisible. Les enfants ont retrouvé une certaine aisance au quotidien, et posent des questions concrètes. Nous sommes là tous les deux autour d'eux.
      J'espère tout de même que cela ne durera pas trop, car cela va vite être pesant.
      Bises

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