25 septembre 2011

Neuf cent et une nuit

Je voudrais partager avec vous la fin d'un cauchemar ( d'un enchantement ?).

Une femme au prénom des mille et une nuit. 
Qui par amour quitte tout ce qui faisait sa vie (une vie très active où elle était reconnue pour son intelligence, sa force, sa joie, sa générosité) et suit un homme dans un pays inconnu. 
Douce et soumise, elle se plie à tous ses désirs, confectionnant au quotidien des mets de roi.

L'homme se révèle ( les mots manquent) un être d'ombre. 
Humiliations quotidiennes, jalousie, sequestration, vol, viol, coups, tout y passe. 
Il la coupe de tous les gens qu'elle aime, essaie d'anéantir sa lumière, et sa rage croit, redouble.

Elle, est comme figée par un enchantement. Tous autour d'elle la supplient de le quitter. Elle ne le peut pas. Nous ne pouvons que la regarder dans son piège. Atterrés et impuissants. Attendre en gardant confiance.

Puis il essaie de se débarrasser d'elle en jouant. Il lui propose de se marier, pour qu'elle ait enfin des papiers, fait semblant de déposer le dossier, et le retire, l'oblige à quitter la France quelques jours avant l'expiration de son visa, de manière à ce qu'elle soit bloquée à la frontière à son retour.  Il la dépouille via des faux des économies de sa vie d'avant.

Mais voilà. Tous les obstacles tombent devant elle. Les frontières s'ouvrent.
Sa rage croit encore.
Il la jette dehors, un soir. 
Le plus beau cadeau qu'il lui ait jamais fait, car l'enchantement prend fin.
Mille bras s'ouvrent pour l'accueillir. 
Elle en appelle à la justice qui la soutient. 
Et, par un concours de circonstances improbable, qu'on ne peut que qualifier de miraculeux,  trouve un travail à la hauteur de ses compétences et de ses qualités en moins de trois jours, ailleurs.

Elle est venue hier nous dire au revoir. Son visage est transformé, lavé de l'absence d'espoir. Jeune à nouveau.
Elle m'a dit combien elle a appris de cette terrible aventure. 
Et notamment que donner n'est pas suffisant. Qu'il faut savoir recevoir, aussi.
Je lui ai offert le livre des femmes qui courent avec les loups, qu'elle avait lu chez nous, et aimé. 
Avec tous nos vœux de bonheur.

Neuf cent et une nuit...

Histoire vraie, en écho à l'homme au bois dormant.

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