J'arrive, la chambre vide, quelques secondes de stress absolu. Mais il est juste devant moi, sur le brancard qui l'emmène.
Deux amis sont là, nous lui emboitons le pas tous trois, traversant cet immense hopital gorgé de soleil.
Une salle tristoune en sous-sol. Des malades, des familles, la tristesse de la vie à moitié partie, l'angoisse, regards perdus.
Nous nous connaissons de vue, mais nous aurons une si belle conversation dans l'heure à attendre.
La vie, l'amitié, l'enfance, blessures et beauté, tout y passe, l'amour, le boulot, les convictions, les enfants. Les souvenirs et moments partagés.
Pas le temps pour tourner autour du pot. L'amitié comme fanal. Demain comme un point d'interrogation que nous n'interrogeons pas.
Il sort enfin. Tellement ko.
Nous grimpons dans l'ambulance pour le raccompagner à sa chambre.
La tendresse de ces hommes donnant à manger à leur ami.
La tendresse de cet homme dans sa souffrance. Qui sait et qui ne sait pas.
Il est tard, rien ne presse pourtant.
Pas le temps à perdre à ressasser.
Vivre, en laissant de côté ce qui n'est que chimère.
Tant de choses à trier, tant à aimer.
Maintenant.
Ce midi, trouver le temps de faire une pause, profiter du soleil, un peu.
Y retourner demain.
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