30 septembre 2011

Insomnies

3h34. C'est mon heure. Comme un appel.
Je me lève. 
Retrouve ce fauteuil bleu pas très beau, un peu déglingué maintenant,  mais tout à fait confortable pour le dos, prends le micro sur les genoux comme un chat. Les pieds sur la table basse.
Je retrouve la sensation des insomnies de grossesse. Le fauteuil les a connues aussi. Rendez-vous avec ces bébés dont l'un, maintenant, se rase la moustache.

Des moments très privilégiés d'arrêt du temps.  Moments d'intimité.
Pas d'angoisse, même si parfois la fatigue parcourt tout mon corps comme un ruisseau très bruyant.

Du rien, juste avec moi. Où quelque chose peut lever. S'exprimer.
Parfois je peux dormir à nouveau. Parfois pas. 
Je n'essaie plus. Pas envie de bousculer ce qui se passe là.
Alors je me couche très tôt quand c'est possible. Et je ris la journée.


Les rêves, ces dernières nuits.

Hier, ce boulanger qui me montrait la signature sur son pain, alors que ce n'était que la deuxième fois que je venais dans sa boutique. Il avait besoin de me montrer sa marque. Un C à l'envers, très beau graphisme d'ailleurs. La première lettre de son nom. J'étais un peu étonnée qu'il me parle ainsi, avec tant de familiarité, de ce qui était important pour lui.

Cette nuit j'ai longtemps marché aux côté de G. Une de ces marches qui durent des jours et des jours et font traverser des pays. 
Su finalement ce qu'il avait tu. Sans que ça change rien. 
Rencontré les gens qui me racontaient comment il avait dénoué des choses chez eux. "On l'appelle Rabhi, ici. Il monte discuter à l'étage avec celui qui , et voilà, ça revient".
On a fini par dormir côte à côte. Comme frère et soeur. 
Sachant que ça jaserait forcément mais que la vérité étant autre, ça m'était bien égal.


Étonnant les rêves. Ce qu'ils nous racontent de nous.

2 commentaires:

  1. J'aime bien tu évoques cet appel à se lever…
    On associe souvent insomnie à quelque chose de négatif. Parfois c'est vrai, évidemment, mais aussi il y a cet appel, comme si notre vie avait quelque chose à nous dire… Et c'est donc notre « intérieur » qui nous réveille, sinon on va manquer quelque chose…
    -----------

    "Rendez-vous avec ces bébés dont l'un, maintenant, se rase la moustache."
    Cette petite phrase m'a bien fait sourire !

    RépondreSupprimer
  2. Je vis une espèce de basculement en ce moment.
    Dont je ne sais où il me mène.
    Quand je résiste, c'est terrible, à en être broyée vive.
    Quand je laisse faire, c'est presqu'une ivresse. Il n'est pas étonnant qu'il me faille le silence de la nuit, et la solitude, pour décanter, un peu, ces bouleversements.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.