6 septembre 2011

L'homme serpent

Plusieurs mois que j'hésite avec ce portrait-là. 
Parce qu'un frisson me prend à chaque fois.
Le frisson de celui qui est paralysé, se sent comme une proie impuissante.

J'en ai parlé avec d'autres. 
Sans nous concerter, c'est l'image du serpent qui ressort. 
Triste sir ou Kaa (vous voyez les références).
Les abords du pouvoir, le sourire qui n'en est pas un, l'intelligence froide.
Une faiblesse qui peut être cruelle. Peut-être même avec une certaine délectation.
Un malaise avec les femmes que je ne veux pas interpréter. Misogynie, c'est sûr, autre chose de pas clair, peut-être. Je n'aime pas les rumeurs.

Une vraie intelligence, une belle culture, mais je ne sens pas le coeur, ni l'âme affleurer. 
Un ego démesuré, l'incapacité à dire directement les choses, qu'elles soient positives ou négatives.

C'est une énigme pour moi. Comment le désir de pouvoir et la frustration de ne pas avoir ce qu'il a désiré plus que tout peut à ce point manger l'humanité d'une personne. L'ombre règne. Et pourtant il y avait autre chose de possible en lui.

Bref, je n'ai pas confiance. Il n'a pas confiance non plus. Cela s'arrange un peu car il constate les résultats et les alliances conclues après tant de mois de travail acharné et passionné.  Il y a un mais cependant, que je lis dans ses yeux même si les échanges sont courtois et souriants. Hypocrisie que j’exècre, parce qu'elle est pleine de mépris, de jugement.

Je ne suis pas indifférente à son regard sur moi. 
Je crois que c'est ce qui me trouble. 
Comme s'il voyait quelque chose que je ne vois pas, n'identifie pas, un reste de dépendance à l'opinion d'autrui qui a pouvoir de me faire mal, peut-être même de me détruire. Mon ego, encore tellement démesuré.
La dague étincelante dans le gant de velours pourpre. Digne de la cour de Catherine de Médicis. D'ailleurs, la collerette lui irait bien ;-) 

Ce matin, un net soulagement quand il est parti de la réunion que nous animions. 
Le sang est revenu sur les visages, les langues se sont déliées. 
Et pourtant, le contenu de son discours était presque parfait...

L'identifier comme un facteur de progrès personnel. 
Je dois trouver ma force même devant son regard, et elle ne passe pas par le rejet, mais par l'acceptation de cette part de moi que je ne veux pas voir aujourd'hui. L'acceptation totale de celle que je suis.

Edit du 10/09
Depuis ce portrait, l'impression a changé. Débarrassée de ce qui était pesant pour moi dans son regard, je vois cette détermination qu'il exprime auprès de ses proches collaborateurs, et pas aux autres. Cet enfermement dans lequel il est parfois.
Je perçois aussi ce qui est particulier dans mon approche, et qu'il n'a pas. 

Les interactions sont devenues presque confortables, je ne suis plus paralysée.
Encore une fois l'effet d'aller toucher ce qui fait mal à l'intérieur de ce qui fait mal, le retournement qui se produit, alors. 
Au bout du yin, est le yang, et inversement

2 commentaires:

  1. Il me semble que serpents et dragons sont souvent nos meilleurs "Maîtres", ils nous en apprennent beaucoup sur nous... Même si ... ;-))))

    Tiens, quelques paroles de chanson glanées sur la radio ce matin:
    Quand un voyageur se détermine à voyager,
    Il doit s'attendre à rencontrer de grands dangers...

    le reste s'est perdu !

    Bisous pour la route chère Lise

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  2. sacré chemin !si on le savait avant ;-)

    Je suis toujours étonnée de voir comment le charme se rompt, un jour, d'un coup.
    Je crois que pour le serpent c'est fait; Et celui de l'article précédent aussi. A quand le prochain ?!?
    Bises et un grand merci pour ta sérénité pleine d'humour :-)

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