30 janvier 2011

la vie, la mort

La bouseuse voulait en parler. Peu de temps mais envie de poser ici, en vrac, ce que je pense du sujet.
C'est bien sûr terrible de voir mourir ceux qu'on aime. Terrible aussi de savoir qu'on va mourir maintenant. Mais terrible aussi de le supposer sans pouvoir en parler, dans une société où la mort est tabou. On doit absolument être jeune, alors, mourir, n'y pensons surtout pas ! La mort est sale, honteuse, suspecte ( et la vie parfois avec).

En dehors de ce tabou, il me semble que se jouent alors plusieurs types de choses.
Les relations : ce qu'on a retenu, l'amour comme la peine, la colère et la frustrations, et qui s'exacerbent car on n'a soudainement plus le temps de repousser à un autre moment.
Le sens de la vie : est-ce que j'ai vécu en accord avec ce que je suis.
La peur : de ce qui va changer, là, tout de suite, et sans retour en arrière possible
La douleur physique.
C'est pourquoi il me semble tellement réducteur de ne parler que de soins palliatifs, comme si seule cette dernière dimension existait.

Elisabeth Kubler Ross a beaucoup travaillé avec des grands malades et leurs familles, elle témoigne du grand soulagement vécu dans le chagrin lui-même quand on a pu faire s'exprimer ce qui ne l'a jamais été.

Il existe dans d'autres visions de la mort (voir par exemple "le livre tibétain de la vie et de la mort") où celle-ci est présentée comme une transition, qu'on prépare et qu'on accompagne.

Et je veux partager avec vous cette magnifique exposition "Life before death", par deux photographes allemands, qui est tellement belle et bouleversante. ( je n'ai pas mis les photos ici, à vous de décider si vous voulez les voir, et lire les interview associées).



Quand à mon expérience personnelle, je peux juste dire combien vivre la mort d'un proche, en conscience, a pu, dans deux circonstances, me faire toucher du doigt le cœur de ma vie. Combien d'autres fois le refus de la mort a cimenté le chagrin, rendant la vie sclérosée.

Légiférer ne me semble pas la plus grande urgence, mais bien trouver le moyen de faire de la mort un point d'orgue de la vie, chaque fois que c'est possible, tout en préservant de la souffrance physique.

4 commentaires:

  1. Merci pour cette découverte bouleversante et importante. J'en fais écho sur mon blog. Amicalement,.

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  2. De très belles photos de la vie à la vie autrement...Je reste trop frappée depuis trois ans par l'aspect assez terrible de ma mère mourante. Un squelette qui respirait. Je n'ai toujours pas compris comment une telle chose était possible ni pourquoi
    Pourquoi ? question idiote des vivants...

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  3. Je crois que cela nous échappe...
    Ca a du être tellement dur.
    Bises
    Lise

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