26 novembre 2011

Sortir du feu

billet complété et revu

Juste poser une expérience personnelle pour en retirer des fruits pour la suite de mon chemin.

Il y a quelques mois j'ai traversé une période de "surchauffe". 4 heures de sommeil par nuit, le reste à travailler dans l'intensité, et avec le souci permanent de viveka, le discernement. Pour de très bonnes raisons, certes, mais...
Après plusieurs mois de recul, et retrouvant pied ( c'est effectivement plus long à 40 qu'à 20 ans !), je reviens sur ce que j'ai vécu dans cet oubli du corps.

J'ai évoqué un peu ici, la joie quasi extatique de cette période, et en même temps cet état de fatigue auquel je faisais très attention, connaissant ses dangers. J'étais comme dans une ivresse permanente. Portée par la joie, portée par le lien aux autres, une acuité plus aiguë de chaque détail des relations, comme une sensation plus développée des liens. Le cœur, et la volonté, comme supports.

Cette période m'a beaucoup apporté. Par ce que j'ai vécu dans ma chair, par ce qu s'y est produit, par l'intense remise en question, le nettoyage, qu'elle a occasionnés. Des obstacles intérieurs, construits par mes expériences, ou transmis (ce que les yoga sutra appelle les vasana, ces traces qui nous imprègnent sans même que nous puissions en être conscients, et donnent leur teinte, leur parfum, à notre vécu), ont été littéralement consumés, évacués. Parfois dans une douleur aussi puissante que celle d'un accouchement. Au prix d'insomnies, souvent. Parfois comme une bulle de savon qui éclate.

Ce n'est pas un état que je recherche. Trop extrême. Inadapté dans cette période de ma vie, où je cherche l'ancrage. Je n'y trouve pas la paix à laquelle j'aspire, et que je vois plutôt comme un arbre bien planté, dont chaque feuille savourerait les effluves du vent, les caresses de la lumière, la douceur de la brume.

Je ne cherche pas la mort. Elle viendra à son heure. Je veux jouir de la vie, de sa douceur, de sa beauté.

En écho, ce merveilleux dialogue des Ailes du Désir, de Wim Wenders, un de ces films qui ont changé ma vie.

4 commentaires:

  1. Moi aussi Les Ailes du Désir ont changé ma vie (et Jodo aussi d'ailleurs...) Pour le reste de votre texte c'est un sujet très délicat. Pour ma part (et c'est très personnel) l’exaltation est un état qui permet de grandes choses, mais dont j'ai appris à me méfier. Une de mes idées fixes : remplacer l'intensité par la plénitude...

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  2. un sujet brûlant, qui m'intrigue. Je l'ai posé pour partager cette expérience pour laquelle je n'ai aucune aune...
    Merci de votre retour :-)

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  3. Je vis une période de feu en ce moment, un effet de la session actuelle et des années de tapis, avec cette impression d'être un cerf-volant, de ressentir très fortement les choses.
    J'ai la chance de pouvoir m' "isoler" et de ne pas livrer abusivement cet état à l'environnement hostile.
    J'aime ces états. Je les travaille. Ils m'ont emporté plusieurs fois par le passé. J'ai cru être fou. Je ne le suis pas (enfin je ne crois pas ;)).
    Bonne fin de journée :)

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  4. Bonne cuisson alors ! Je n'ai probablement pas ton énergie ;-) Moi, ça me détruit vite. il me faut trouver d'autres chemins de douceur, pas si simple !

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