19 octobre 2011

le débat

Nous savons d'emblée que la journée sera difficile. Car nous serrons les boulons et en même temps oeuvrons pour que tous aient envie de travailler ensemble, de partager leurs idées et réalisations. Tous, même ceux qui devront changer leurs façons de faire, et montrer au grand jour ce qui est jusqu'à présent escamoté. Donc nous animons à deux voix.
Il a peaufiné chaque détail.  Je viens pour l'aider dans cette négociation. Baptême du feu pour lui, dit-il. De l'expérience pour moi, mais toujours un exercice de haute voltige. De la souplesse et de la fermeté.
Regarder, écouter, vraiment. 
Les yeux, la voix, les gestes. 
Les silences et les conversations parasites.

 Se concerter d'un œil et se passer la balle souplement.

C'est tendu comme prévu. Nous prenons le temps d'écouter, d'entendre, de prendre en considération chaque élément. De sortir du cas exceptionnel pour traiter le général d'abord. En s'appuyant sur les uns et les autres. Sur le sens de notre action, le vrai, par-dessus les chiffres dans les cases. Nous avançons lentement mais nous avançons. Rien de tel qu'un vrai débat.

Quelques calages, puis nous prenons une pause silencieuse de 3 minutes quand tous vont passer leurs coups de fils. Parce que nous sommes vidés, et que la séquence n'est pas finie. 

Puis nous y retournons.

Même le déjeuner commun sera intense. 

En fin de journée, ils demanderont que nous nous voyions plus souvent. Ils offriront spontanément des pratiques. C'est un début, il faudra continuer à garder notre fil rouge, mais nous avons franchi une étape.

Une pause encore. Un verre d'eau. Précieux de pouvoir dire et entendre la fatigue comme la satisfaction. De pouvoir se taire sans besoin de combler le vide.

Puis un débriefing avec nos jeunes qui n'ont pas vu ce qui se passait là. Alors nous expliquons la méthode. Faire converger sans faire perdre la face. Soutenir les évolutions et ceux qui les porteront. Accepter d'avancer en spirale pour que le changement soit pérenne. Faire valider très vite les pratiques co-construites  pour ne pas risquer de revenir en arrière. S'appuyer sur ce pas pour faire bouger d'autres acteurs.


Contrairement au coaching ou à la thérapie, nous voulons quelque chose, et menons la barque. Mais la qualité d'attention, le souci de chaque détail, le soin mis pour que chacun se sente reconnu et compétent, en font une expérience tout à faite particulière. D'une grande intensité car elle est unique, à chaque fois.

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