Le ciel coquille d'oeuf sur les crètes. Le soleil se cache encore. Dehors, seuls quelques chants d'oiseaux épars. Dedans, tout le monde dort.
La fête fut douce : un assemblage de gens hétéroclites, qui ne se retrouvera jamais dans cette configuration-là. Des plats préparés par chacun, faits avec amour et pleins de saveur. Des histoires qui se croisent et font echo. Sens et simplicité dans ce cadre tellement particulier.
Les bises des douze coups échangés lors d'une balade nocturne sous les étoiles, dans ce village très beau, avec ces presque étrangers.
Quelques heures avant, au coin du poêle, un moment de vérité intense. Accepter que son amour soit mort, et se le dire, avec respect, avant que ça ne fasse trop de mal.
Les mains qui tremblent, quelques larmes, le sommeil qui fuit. Démêler les liens amoureux tout en veillant à ne pas briser ce qui porte les enfants sera une œuvre en soi. Délicate œuvre d'amour pour eux, pour nous, à vie.
Convoquer la force, le discernement et la patience.
Faire confiance à la joie qui me porte, trouver le courage de dire et de faire ce qui est juste, garder la mémoire des beaux moments partagés et du sens de cette union.
Savoir aussi écouter le chagrin et la tristesse, leur faire la place qui leur revient.
Ne tomber ni dans l'isolement ni dans cette ivresse qui est une fuite en avant.
Délicats exercices d'équilibre.
Oui, faire confiance.
RépondreSupprimerJe ne sais trop que dire, à part peut-être partager mon expérience.
J'ai vécu de tels moments il y a huit ans, c'était en décembre, le 16, un peu après 19h30, dans notre cuisine. Ce fut douloureux. Nous avons écopé les uns et les autres, et la douleur est là aussi pour éclairer l'autre versant de la vie.
L'amour ne s'éteint jamais en fait, il prodigue ses soins dans d'autres directions, y compris s'il s'agit des deux mêmes personnes. Et les enfants le reconnaissent mieux que personne. Les "miens" avaient 18 mois et 3 ans. L'amour nous a portés vers ce que nous sommes aujourd'hui, des familles recomposées, ou solo, en fonctions des maisons, mais toujours entourés de ce lien si fort, si beau.
Je te souris chaleureusement :)
nat
Merci Nat. Ton témoignage est précieux pour moi. Des vagues se succèdent l'une après l'autre depuis hier. Ça durera sans doute. Tenir la mer, dans la durée, sans trop de pathos si possible.
RépondreSupprimerTous mes voeux t'accompagnent. Raconte nous ;-)
Bises
Lise
Je ne crois pas au couples qui durent dans le même élan, d'un amour unique scintillant. Je crois à tout le reste. Ce qui nous garde sous le même toit c'est souvent un peu de lâcheté et de vieilleries belles antiquités que nous sommes ( c'est beau l'antique).
RépondreSupprimerChez nous on se le dit. Et on a fait l'un sans l'autre déjà. Les raisons de l'un ne sont pas les raisons de l'autre mais quand la raison s'en mêle, l'amour s'emmêle dans ses filets.
J'ai entendu à la radio un couple italien presque centenaire qui avait " divorcé" ! j'ai adoré. les voilà bien en vie pour finir la vie. Joli.
Ne jamais renoncer. Chaque jour est mensonge et vérité, chaque jour nous confronte à nous mêmes.
Il me semblait qu'on serait capables d'évoluer aussi sur ce plan-là...Ce n'est pas le cas et ce n'est pas la fin du monde, même si c'est la fin d'un monde.
RépondreSupprimerManifestement 2012 constituera une nouvelle étape....
RépondreSupprimerC'est bien de pouvoir se dire les choses dans une ambiance dépassionnée.
Même si tout n'est pas simple ni évident.
Même si certaine « forme d'amour » meurt… Il en est toujours à partager, autrement.
Alainx
Merci de ton echo, Alainx.
RépondreSupprimerCe n'est pas du tout évident. J'essaie de ne pas rester dans l'amertume quand j'y tombe.
Je crois que je ne réalise pas bien. C'est mieux peut-être. Un pas après l'autre.
C'est une vie parmi toutes qui prend fin. La vie est là, tout de même.
Merci pour tes vœux Lise :)
RépondreSupprimerJe suis sans doute à côté de la plaque mais j'ai quand même envie d'écrire que je ne peux pas lutter contre le pathos. Le pathos est l'émotion, une sorte de lessiveuse à laisser tourner, à ne pas contrôler.
Ne pas être plus sévère avec la tristesse et l'inertie qu'avec la joie et l'état enthousiaste, c'est tout ce que je me souhaite; c'est tout ce que je te souhaite.
Bien à toi.
Nat
J'oubliais (c'était l'objet de mon message); je vais réouvrir. je te dirais.
RépondreSupprimerPensée amicale :)
Il ne s'agit pas de lutter contre le pathos mais de l'observer sans me noyer dedans. Merci pour tes souhaits et pour la bonne nouvelle de pouvoir à nouveau te lire bientôt !
RépondreSupprimerBises
Lise
Que cette nouvelle année te soit douce. Tous mes voeux t'accompagnent.
RépondreSupprimerMoi aussi, comme vous et comme des millions d'autres, je suis passé par là. C'était il y a 14 ans et ce fut un enfer qui me permit paradoxalement à terme de naître à nouveau.
RépondreSupprimerIl y eut de la colère, des larmes, du ressentiment, des cris, des coeurs brisés, une tristesse infinie, des enfants qui s'en sont sortis comme ils ont pu... C'était il y a longtemps. Suis-je encore le même maintenant ? Je ne crois pas non. Il reste après la colère une certaine tendresse particulière envers elle, un lien qui en effet a survécu. Nous nous voyons maintenant et nous nous parlons presque normalement, mais que ce fut dur ! Mais au-delà de tout ça, je le reconnais : sans cette blessure aurais-je eu le courage et la volonté de naître à moi-même enfin ?
Sarkimi
RépondreSupprimerMerci de tes vœux. Oui, il faudra de la douceur...
L'homme au bois dormant
Merci de votre témoignage. C'est infiniment précieux pour tenir le cap, et avancer, dans la tempête à venir. Un an difficile, a minima, m'a dit une amie tout à l'heure.
Laisser faire la transformation en moi. Oui.
Une nouvelle aube, une nouvelle peau en transformation. Même quand c'est malgré nous et encore plus malgré nous parfois, la découverte est au bout du chemin.
RépondreSupprimerQui ouvre une porte ouvre une porte, au début c'est courant d'air, vient ensuite une météo nouvelle qu'on ne se connaissait pas.
Oui, du renouvellement dans l'air. Une occasion d'ouvrir grand les fenêtres.
RépondreSupprimerMerci Laure :-)