19 janvier 2012

La joie

J'ai déjà décrit mon début de journée. 1 heure pour m'extraire du lit. Même plus le temps pour une salutation au soleil. Les larmes retenues. Ce qui pèse.


La chance d'avoir les enfants près, dont il faut s'occuper, gage pour ne pas sombrer. L'attention donnée, qui nourrit.

Le basilic comme un talisman dans la poche. Petite aide secrète comme une caresse douce. 


Sur le chemin, Bobin, dans ce si joli livre sur la solitude, dont j'ai envie de recopier chaque phrase.Un extrait pour vous.
"Je crois que pour vivre - parce qu'on peut passer cette vie sans vivre, et c'est un état sans doute pire que la mort - il faut avoir une chose qui n'est malheureusement pas si courante, et là, il s'agit d'une grâce. Pour vivre, il faut avoir été aimé au moins une fois, avoir été porté au moins une fois. Et après, quand cette chose-là a été donnée, vous pouvez être seul. []Même si l'on ne vous porte plus, même si on ne vous aime plus, même si on ne vous regarde plus, ce qui a été donné, vraiment donné, une fois, l'a été pour toujours. A ce moment-là, vous pouvez aller vers la solitude comme une hirondelle peut aller vers le plein ciel."

Arriver sur le parvis, et savourer l'air humide et doux, un air de bord de mer. M'y retrouver instantanément transportée, sentir la mer, le craquement des coquillages sous mes pas, le temps de traverser avec la foule. Grand petit bonheur.


 Apprendre un départ prochain. Prendre le temps d'écouter. De proposer une séquence douce pour détendre ce dos meurtri. 10 minutes hors du temps, dans le souffle. 


Puis accueillir celui qui nous rejoint bientôt, pleinement, en joie. Me préparer à donner tout ce que j'ai à lui apprendre, à accueillir tout ce qu'il a à apporter, et dont j'ignore encore la teneur exacte. Ca tombe bien, j'adore les surprises.

Puis une séquence de travail très sérieuse, dans une belle joie, et des rires aux éclats, avec celui-là, complicité sur tant de plans.

Ils me proposent de diner avec eux, qui ne se connaissent pas encore, mais qui ont déjà tant en commun, Je préfère rentrer, passer du temps avec mes enfants, être présente pour eux, en retrait ou au contact, suivant leur besoin du moment. 

Sur le chemin du retour, appeler ma maman. Entendre la détresse dans sa voix, cette amie de 40 ans dont elle a appris la mort plus tôt dans l'après-midi. Insister quand elle veut changer de sujet trop vite, pour être là, avec elle, dans ce moment. Avant de passer à autre chose.

Cette amie qui ne m'appelle jamais d'habitude, et qui là s'enquiert de moi. Vos petits mots, ici et ailleurs.


Ce corps qui se réjouit de la soupe maison, de ces yeux qui font moins mal.


La joie est présente.
L'amour est là. Autre.

2 commentaires:

  1. Bonsoir Lise,
    Moi aussi je me retrouve dans les écrits de Christian Bobin, si purs et lumineux. C'est une respiration à chaque fois.
    Je lis aussi les livres rapportant les paroles de Swami Prajnanpad, le maître de mon maître. Des sentences très droites, insicives, qui nous poussent à la discipline.
    Tout le bonheur pour toi et tes enfants, chaque heure de la journée
    Stéphane

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