4 octobre 2011

La place du corps

Mon corps  a longtemps été pour moi un obstacle à la paix intérieure. 

Parce que ne le sentant pas, ne l'acceptant pas de l'intérieur, il était une source de malaise pour moi. 
Pas envie d'être un objet, ça non ! Je le niais souvent complètement. Les vêtements étant une façon de me cacher en étant conforme à ce qui était attendu dans mon rôle social.
Donc il y avait les vacances, une certaine liberté et de joie du corps et, à l'opposé, cette habitude du "masquer pour être tranquille".

Dans le tourbillon de mes années de mère de jeune enfants, j'avais un peu occulté ce point. Il était reparu en force il y a quelques années, et depuis quelque chose s'est passé comme en fond de tâche. Pas toujours confortable. Avec même des crises de panique parfois.

Quelque chose change en ce moment.
La joie du corps, je la vis un peu plus au quotidien. Le yoga fait son œuvre, petit à petit.
Cette quarantaine aussi me porte à vivre un peu plus au présent.
De belle amitiés masculines qui m'aident à avancer, à mieux discerner ce qui entre en jeu, à dépasser mes blocages. 
Je veux essayer de mettre cette nouvelle équation en mots pour marquer cette étape.
Je peux aujourd'hui être très proche d'un homme y compris émotionnellement sans qu'il y ait d’ambiguïté et de rapport de séduction. Le corps, ma féminité,  a une place dans le lien, qui n'est pas celle du désir.

Cette distinction me libère d'une confusion, d'une espèce de chape de plomb dont j'ai probablement hérité des femmes de ma famille, d'un certain regard social, qui se manifeste dans un tas de petites phrases pernicieuses y compris dans l'entreprise. D'une alternative entre le corps objet du regard avant toute chose qui renvoie, en écho,  à la  peur de l'homme, de son emprise, du rapport de force, du viol ; et le corps asexué, nié, transparent, comme "mort". Voire les deux ensemble, comme dans cette histoire sinistre qui hélas est l'histoire de trop de femmes.

La seul exception était jusque-là la relation à mon homme, avec la confiance et l'amour comme socles "absolus".

C'est aussi ce que je voulais travailler grâce aux déesses, dont j'ai parlé ici. Aphrodite bien sûr. La plénitude de vie en moi, en dehors de ce que je fais, de ce que je porte, de ma maternité. J'aime danser, rire, laisser éclater ma joie.

Du coup, même si rien ne change extérieurement, il semble que mon changement intérieur soit sensible. Peut-être est-ce un hasard mais, ces derniers jours, je n'arrête pas de me faire draguer. Et d'une manière assez élégante. Je décline car je ne cherche pas de relation éphémère, mais sans agressivité, car je ne me sens pas "atteinte" dans mon intégrité.
Il me semble sortir, enfin, de ce rapport qu'on pourrait qualifier d'adolescent au regard de l'autre, et en retire de la paix, de la joie.

C'est un sujet qui m'intrigue. Vos partages sont les bienvenus, hommes comme femmes.

4 commentaires:

  1. il y z beaucoup de sujets dans ce billet !
    Le corps me guide quand je rencontre l'autre, ce n'est pas toujours facile.
    Le corps est tellement sexué, non ?
    l'amitié avec un homme, je connais peu. Le mari d'une amie, oui,par ex. on s'aime bcp on se connait depuis 20 ans. mais la aussi la séduction n'est pas non plus absente.
    etre draguée, dis tu, être attirante, dirais je et le vivre bien, c'est une belle étape de joie. et de possession de soi

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  2. Oui, c'est un sujet fleuve. Ca sort un peu en bouillonnant. Tes mots m'aident.
    C'est qu'en début d'amitié il y a cette intense curiosité vers l'autre qui n'est pas si loin de l'état amoureux. Ca peut être très perturbant pour moi face à un homme...le temps qu'un paysage se dessine. Avec les mots parfois. Si on arrive à s'en parler. Pas toujours simple avec un homme.

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  3. le corps est aussi un assemblage énergétique, un objet sexué, certes, mais également diverses portes d'entrée dans la vie.
    la pratique conduit l'homme et la femme à déstocker progessivement l'image monolithique qu'ils se sont fait d'eux mêmes. dans certaines voies (natha, hatha, kundalini yoga), l'être masculin accentue l'asana et le pranayama à gauche sur pingala; l'être féminin fait l'inverse sur ida.
    le féminin se réintègre en l'homme et inversement. je suis surpris de cette transformation en moi. je suis devenu féminin, aussi. Il en résulte à l'extérieur un "plaire" plus important qu'avant. et ayant fait le choix du silence et du célibat pour le moment, je neutralise mes tenues, en particulier vestimentaire, pour demeurer centré. Des amitiés toutes neuves également avec des femmes qui sont dans une démarche analogue, sans aucune ambiguité.

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  4. merci pour ton retour, Nat. J'aime bien les respirations alternées, freinées si possible. Au gré des besoins du moment, de l'intuition de ce qui est juste au moment de la pratique.

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