9 août 2011

Araignée, hirondelle

C’est son regard que j’ai remarqué en premier. Un regard très noir, ardent, vif. Dans une petite femme joyeuse. Bien que seule, elle était manifestement en couple, et heureuse. 
Au fil des échanges, nous apprîmes qu’elle était veuve depuis 4 ans. R. était mort sur le coup en rentrant du travail un soir tard, à quelques centaines de mètre de sa maison, le jour des 7 ans de leur cadet. 

Quatre ans après, elle le voit partout. 
Dans le visage du cadet, dans sa démarche qu’elle contemple parfois, les jours de nostalgie. 
Dans le caractère de l’ainé si serein. 
Dans chacune des araignées qui croise sa route. Car disait-il, passionné de ces bestioles depuis toujours, je me réincarnerai en araignée. Depuis, en dépit de sa trouille, elle les sort délicatement sur un papier en leur parlant.

Jusqu’à ce que la mort nous sépare dit-elle ? C’est faux, la mort ne sépare pas ceux qui s’aiment. Et elle sourit.

Elle, rêve de se retrouver hirondelle.

2 commentaires:

  1. J'ai entendu l'autre jour une phrase (dans quel film ?) qui m'a durablement impressionnée tellement elle sonne juste, du moins pour moi telle que je la comprends, et ton billet qui a un grand effet de réconfort, s'inscrit dans cette pensée : "ce n'est pas la mort qui sépare, c'est la vie". Je tâcherai de développer !

    Bon retour, j'espère qu'août te laisse un peu de répit au travail et en ville.

    C'était beau tes mots sur la mer et le sable, et les mouettes.
    Bises.

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  2. oui, ça me parle aussi, cette phrase.

    Retour grumpf : du boulot, pas l'envie, et en fond la crainte de retomber trop rapidement dans la folie furieuse des derniers mois. Et puis la nostalgie de la mer. Donc j'ai du mal à commenter ces derniers temps.

    Et toi ?
    Bises

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